Google le confirme, vos conversations avec Assistant sont bien écoutées

 

Google fait face à une controverse après qu’un média belge a révélé que des employés de la firme écoutaient des conversations entre les utilisateurs et son Google Assistant. Le but serait d’améliorer la compréhension des paroles par l’assistant personnel.

Google Home

Mise à jour 18h35 : Ajout de la réponse de Google en fin d’article


Article de 17h45 : Il y a quelques mois, Amazon se retrouvait au cœur d’une polémique quand le grand public a découvert que les conversations entre l’assistant vocal Alexa et son utilisateur étaient écoutées par des employés de la firme.

Aujourd’hui, c’est au tour de Google de se faire pincer pour les mêmes raisons. C’est le média belge VRT NWS qui a dévoilé l’affaire : des employés du géant du web écoutent les conversations que nous avons avec Google Assistant, même celles enregistrées par accident.

Des moments de vie transmis sans accord

Parmi les enregistrements récoltés par VRT NWS, il y aurait notamment des scènes d’une importante gravité enregistrées par accident. Par exemple, l’une des personnes écoutant les extraits a témoigné en disant qu’il avait entendu une femme qui semblait être en danger suite à ce qui s’apparentait, selon lui, à des violences physiques.

Bien que les extraits soient envoyés de manière anonyme sans informations sur la personne, les utilisateurs peuvent évoquer des informations personnelles dans les enregistrements audio comme leur adresse, leur nom, leur numéro de téléphone, etc.

Les enregistrements déclenchés par accident — suite à un faux positif par exemple — peuvent aussi transmettre ce genre d’informations que l’on ne voudrait pas voir tomber dans de mauvaises oreilles, ou tout simplement dans des esgourdes que l’on ne connait pas.

Une vidéo réalisée par VRT NWS résume leurs découvertes, la vidéo est en flamand, mais elle possède des sous-titres en anglais si vous voulez en savoir plus.

The Verge ajoute que cela pourrait mener à des actions légales contre Google, la marque ne précisant pas dans ses conditions d’utilisation qu’elle s’adonne à des écoutes des conversations par des employés. On peut également se demander si le RGPD est bien respecté par la firme de Mountain View.

Pour Google, circulez, il n’y a rien à voir

Google a finalement répondu ce jeudi en fin de journée par un billet de blog signé David Monsees, Product Manager sur la recherche. Le cadre de la firme explique qu’afin d’améliorer la reconnaissance des différentes langues, Google s’est associé avec différents linguistes à travers le monde : « ces experts des langues analysent et retranscrivent un petit nombre de requête pour nous aider à mieux comprendre ces langues ».

Néanmoins, dans le cadre de l’expert néerlandais, David Monsees affirme que celui-ci n’avait pas respecté la politique de respect de la vie privée. Pour Google, il n’avait pas à divulguer le contenu de ce qu’il avait entendu : « nous avons lancé commencé à revoir nos garde-fous dans ce cadre pour éviter que des mauvaises gestions de ce type se produisent à nouveau ». Le cadre de Google affirme que ces linguistes n’ont accès qu’à 0,2% des enregistrements de Google Assistant et que ces extraits sonores ne sont pas associés à un compte Google.

Néanmoins, Google ne répond pas clairement sur le fait que la plupart des utilisateurs ignoraient que leurs conversations pouvaient être écoutées par des humains. Dans son billet, David Monsees se contente de préciser que Google « travaille toujours davantage à expliquer les pratiques en matière de vie privée aux gens, et travaillera sur la façon d’expliquer clairement comment les données sont utilisées pour améliorer la reconnaissance vocale ».