Bouygues Telecom va vendre ses 15 000 antennes à Free

 

Les choses se précisent ! Jeudi dernier, nous vous annoncions que SFR avait reçu deux dossiers de rachat, l’un venant de  Altice (Numericable), l’autre de Bouygues Telecom. Le dossier de Bouygues Telecom posait un certain nombre de problème, étant donné que le nombre d’opérateurs en France passerait de 4 à 3. Martin Bouygues a décidé d’agir en entamant cette semaine des négociations avec Iliad (Free Mobile) pour lui céder son réseau mobile. Bien entendu, cet accord entre Free et Bouygues Telecom ne sera validé si et seulement si Vivendi accepte de lui céder SFR.

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« Trois jours et trois nuits intenses de négociations secrètes auront suffi aux deux opérateurs pour signer un accord aussi inattendu qu’historique » voilà ce que l’on peut lire dans le JDD aujourd’hui. Pour Olivier Roussat (Bouygues Telecom), cet accord « permet de lever la principale incertitude qui pesait sur notre projet [de fusion avec SFR] au regard de l’Autorité de la concurrence. Et à Free de devenir un opérateur plein et entier« .

 

Un scénario envisageable pour le marché

L’Autorité de la concurrence devra – bien évidemment – examiner le dossier, car il s’annonce complexe. Néanmoins, ce scénario répond à plusieurs problématiques. Aujourd’hui, Orange possède 27 millions de clients mobiles, SFR en a 21 millions, Bouygues Telecom 11 millions et Free 7,4 millions. Si Bouygues Telecom rachète SFR, cela permettrait à Bouygues Telecom-SFR de devenir leader avec 32 millions d’abonnés mobiles. Free pourrait également construire son réseau plus rapidement, aujourd’hui le quatrième opérateur s’appuie sur un réseau peu développé et surtout sur un contrat d’itinérance avec Orange très couteux. Cela permettrait aux opérateurs de réaliser des économies d’échelles importantes pour la gestion et la construction des réseaux. Enfin, Bouygues Telecom finance également le rachat de SFR en cédant son réseau mobile, cela lui permet de baisser son taux d’endettement qui pourrait être très élevé en cas de rachat.

Olivier Roussat (Bouygues Telecom) en est persuadé : « Nous apportons une réponse immédiate aux impératifs de la concurrence. En cas de fusion avec SFR, nous aurions un réseau de trop. Là, il y a un acheteur qui va recréer une dynamique concurrentielle. Cette solution « clé en main » devrait faciliter le mariage avec SFR et rassurerVivendi. »

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre, le ministre du redressement productif (Arnaud Montebourg) a déclaré être favorable à un retour à « 3 opérateurs ». « Si on revient à trois, on est plus fort que si on subsiste à quatre. (…)La concurrence par la destruction s’arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobile tout en maintenant des prix bas. Elle ne s’arrêtera pas si Numéricable conquiert SFR puisque la concurrence restera à quatre dans le mobile. Et au final, soit Free soit Bouygues, sera à ramasser à la petite cuillère avec des milliers d’emplois perdus. ».

 

Les problématiques du dossier Bouygues Telecom

Lors de son passage à l’Elysée, Martin Bouygues aurait assuré au Président que les emplois chez SFR seraient préservés. Pourtant, la société vendue par Vivendi comporte 20000 postes, donc beaucoup de doublons, d’où des licenciements paraissant inévitables.

Autre problème : les autorités européennes voient d’un mauvais oeil la diminution du nombre d’opérateurs en France. Si Bouygues rachète SFR, ils ne seraient en définitive plus que trois. Et certains considèrent cela comme une régression du marché concurrentiel. À l’échelle nationale, pas sûr que les autorités de la concurrence accordent leur feu vert à l’opération. L’Arcep, favorable à la division du marché français en quatre opérateurs, acceptera-t-elle la réunion de deux d’entre eux ?


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