La Commission européenne reproche à Apple d’utiliser « la vie privée et la sécurité » comme « bouclier contre la concurrence »

 
La vice-présidente de la Commission européenne en charge du numérique, Margrethe Vestager a répondu à Tim Cook. Le CEO d’Apple est vent debout contre un projet de directive européenne qui vise, notamment, à obliger Apple à autoriser le side-loading sur ses téléphones.

On le sait, Apple est dans le collimateur de la Commission européenne. Mi-juin, Tim Cook s’en est pris assez frontalement au Digitial Markets Act, en cours d’élaboration par la Commission européenne, qui vise à réduire l’influence des GAFAM.

Hérésie du side-loading

Le texte obligerait notamment Apple à autoriser le side-Loading, méthode qui autoriserait le téléchargement d’applications par d’autres canaux que l’App Store. Une véritable hérésie dans l’univers fermé d’Apple.

Le CEO de la marque à la pomme invoquait deux arguments contre cette pratique : d’abord la perte économique pour son entreprise, mais aussi et surtout, la sécurité de ses utilisateurs. Tim Cook et les avocats d’Apple ont d’ailleurs usé de cet argument tout au long du procès face à l’Epic Games Store.

La sécurité d’accord, mais à quel prix ?

Ces déclarations n’ont pas échappé à Margrethe Vestager. La vice-présidente exécutive de la Commission européenne en charge du numérique. Dans une interview accordée à Reuters, elle a répondu à Tim Cook de manière assez directe.

Margrethe Vestager, vice-présidente désignée pour une Europe adaptée à l’ère numérique. Source : CC BY 2.0/ Flickr European Parliament

« Je pense que la vie privée et la sécurité sont d’une importance capitale pour tout le monde », a d’abord précisé l’ancienne commissaire européenne à la concurrence. « L’important ici est, bien sûr, qu’il ne s’agit pas d’un bouclier contre la concurrence, car je pense que les clients ne renonceront ni à la sécurité ni à la confidentialité s’ils utilisent un autre magasin d’applications ou s’ils effectuent du side loading. »

Margrethe Vestager n’a pas fermé non plus la porte à des modifications dans sa proposition de Digital Markets Act. Elle a par ailleurs précisé que le texte doit encore recevoir des contributions de pays de l’UE, puis des différents législateurs européens (en clair pour la France, l’Assemblée nationale et le Sénat) avant d’espérer de venir une loi.

La vice-présidente de la Commission européenne reste optimiste : « Je pense qu’il est possible de trouver des solutions à ce problème. » Pas sûr que la solution arrange bien les affaires de la marque à la pomme.


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