Vol de mobile : un nouvel accord des forces de l’ordre qui tombe à plat ?

 

Le Ministère de l’Intérieur annonce que la police, la gendarmerie nationale et la douane ont maintenant accès à la base de données mondiale des téléphones mobiles volés.

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Avec le nombre de smartphones en circulation et l’augmentation des ventes de ces appareils mobiles plutôt onéreux, les menus larcins sont tentants. Pourtant, le Ministère de l’Intérieur indique que les vols de mobiles sont plutôt en baisse avec – 1,9% sur 2013 par rapport à 2012. Si les chiffres ne sont finalement pas représentatifs du réel nombre de vols (durcissement des contrats d’assurance mobiles, déclaration de vol auprès de la Police classée sans suite, etc.), les forces de l’ordre ne souhaitent pas pour autant baisser les bras.

A ce titre, les directeurs généraux de la police, de la gendarmerie nationale et de la douane ont signé un accord pour avoir accès à la base mondiale des téléphones volés. Cette base financée et maintenue par la GSMA (association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile) répertorie tous les numéros d’identification des téléphones mobiles déclarés volés. Les clés 3G/4G, les tablettes ou encore les ordinateurs portables dotés d’un accès mobile y sont également déclarés.

Tous les terminaux dont les IMEI sont inscrits dans la base ne pourront plus se connecter aux réseaux mobiles du pays dans lequel ils ont été déclarés, ce qui rend impossible toute communication vocale, SMS mais aussi de données (« Data »), dans ce même pays. Les enquêteurs français pourront, à court terme, se connecter en temps réel à cette base et disposeront ainsi d’un outil supplémentaire significatif pour lutter plus efficacement contre le vol et le recel sur le territoire ainsi qu’aux frontières.

L’IMEI, ce numéro d’identification des mobiles (qui n’est pas le numéro de téléphone de la ligne) est à récupérer en composant simplement le *#06# sur son clavier. Le site internet www.mobilevole-mobilebloque.fr permet également d’enregistrer son IMEI pour le recevoir ensuite par email afin de le conserver. On ajoutera que ce même numéro est aussi inscrit sur la facture d’achat ou encore sur la boîte qui contenait le mobile.

Un accès à sens unique…

Ces mesures annoncées par le Ministère de l’Intérieur ne semblent finalement pas aussi intéressantes. Les forces de l’ordre ne peuvent pas déclarer les mobiles volés sur le territoire français pour un blocage globalisé à l’ensemble des pays et opérateurs participants à cette base de données de la GSMA ; ils ne peuvent ainsi bloquer que des smartphones encore en France. Cet accord ne sera donc pas aussi efficace qu’espéré. En outre, la modification de l’IMEI est également possible. Même avec ce blocage généralisé, cela n’empêchera pas la circulation des mobiles volés en dehors de nos frontières après cette modification.

Pour le moment, l’approche d’Apple introduite sur la dernière mouture de son OS pourrait apporter une solution viable. Même après une restauration du mobile, il faut encore le mot de passe du compte de l’utilisateur pour le déverrouiller. Il devient plus difficile pour les receleurs de revendre ces smartphones ainsi bloqués, et ce même si ceux-ci ont voyagé entre temps. Espérons que les autres éditeurs comme Google et Microsoft proposent à leur tour une alternative pour limiter au maximum la tentation.


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