Après Numericable, Bouygues Telecom à l’assaut de SFR

 

Après Numericable, Bouygues Telecom entre en piste dans l’affaire du rachat de SFR. Martin Bouygues serait prêt à débourser gros pour s’offrir l’opérateur cédé par le groupe Vivendi. 

Siège de Bouygues Telecom à Issy-les-Moulineaux, 92

Martin Bouygues semble retrouver une deuxième jeunesse. Hyperactif, le PDG de Bouygues Telecom serait prêt à se lancer à l’assaut d’un très gros morceau : le rachat de SFR. La semaine dernière, lors d’une conférence de presse, il annonçait la sortie d’un nouveau forfait Triple Play (Fixe, TV, ADSL) à 19,99 euros afin de contrer Free sur le terrain du low-cost. Moqueur, le patron de Free, Xavier Niel répliquait dans la foulée afin de proposer son forfait Triple Play par Alice ADSL à 19,98 euros et rester le moins cher du marché.

 

Entrevue avec le Président

En tout cas, Martin Bouygues sort le grand jeu afin de contrer le groupe Iliad. Le JDD rapporte dans sa dernière édition que le PDG de Bouygues Telecom aurait été reçu par le Président de la République, entre deux déplacements de François Hollande. Il aurait ainsi présenté à l’Élysée son projet de rachat de SFR. En plus d’une somme plus importante (de 5 milliards d’euros) que celle proposée par Numericable, et ainsi plus d’argent promis aux actionnaires, le géant du BTP se serait engagé à préserver les emplois. Le JDD rapporte également que Bouygues aurait déjà mandaté les banques Rotschild et HSBC pour réaliser cette fusion.

 

Questions de concurrence

Lors de son passage à l’Elysée, Martin Bouygues aurait assuré au Président que les emplois chez SFR seraient préservés. Pourtant, la société vendue par Vivendi comporte 20000 postes, donc beaucoup de doublons, d’où des licenciements paraissant inévitables.

Autre problème : les autorités européennes voient d’un mauvais oeil la diminution du nombre d’opérateurs en France. Si Bouygues rachète SFR, ils ne seraient en définitive plus que trois. Et certains considèrent cela comme une régression du marché concurrentiel. À l’échelle nationale, pas sûr que les autorités de la concurrence accordent leur feu vert à l’opération. L’Arcep, favorable à la division du marché français en quatre opérateurs, acceptera-t-elle la réunion de deux d’entre eux ? À moins que Bouygues ne cède tout ou partie de son réseau à son challenger, Free Mobile.


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