Prise en main : JCDecaux à l’assaut des villes connectées avec la JCDBox, un mobilier urbain sous Android

 
JCDecaux passe à Android pour ses panneaux publicitaires avec les iVision, des écrans tactiles de 22 à 42 pouces qui ont la particularité de tourner sous le système d’exploitation de Google et de permettre à l’utilisateur d’avoir accès à des applications issues du Play Store.
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Même si vous ne connaissez pas JCDecaux, vous avez forcément déjà croisé, voire utilisé un des produits de ce groupe industriel français spécialisé dans la publicité urbaine. C’est par exemple cette société qui fabrique les Abribus (nom commercial des aubettes, pour se protéger des intempéries en attendant son bus) ou les énormes panneaux publicitaires qu’on peut trouver un peu partout dans le monde. Les objets connectés sont de plus en plus présents dans nos vies et il était donc évident que JCDecaux allait un jour ou l’autre venir s’installer sur ce créneau. C’est désormais le cas avec la JCDBox qui prend place au sein de mobiliers tactiles interactifs de contenus, le terme utilisé par JCDecaux pour parler d’écrans publicitaires sous Android destinés à être utilisés par les passants.

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Jusqu’à présent, les panneaux publicitaires sous forme d’écrans étaient inutilisables par les passants puisqu’ils servaient uniquement à afficher de la publicité. Avec la JCDBox, l’objectif est différent car aucune publicité n’est affichée sur l’écran (il est toutefois possible d’en afficher au dos de l’appareil) mais seulement des informations pratiques. JCDecaux a déjà installé ce type de panneaux à Aix-en-Provence (les totems e-Village) ou encore à Paris, Place de la Bastille en tant que prototype. Lors d’un évènement réalisé par Freescale ce matin, nous avons pu découvrir d’un peu plus près les parties logicielles et matérielles ce nouveau mobilier urbain.

Nous étions en présence d’un modèle iVision 32″ Indoor qui prendra place à l’intérieur de bâtiments comme des aéroports ou des centres commerciaux. Sur la dalle Full HD de 32 pouces (aussi disponible en version 22″ et 42″), on tombe nez à nez avec Android, en version 4.3 pour le moment. Bien sûr, ce n’est pas un Android pleinement fonctionnel puisque les équipes de JCDecaux sont passées par là avec une ROM custom, spécialement développée pour les clients, ici la mairie d’Aix-en-Provence.

Sur le launcher, on trouve des applications pratiques pour les passants : une carte interactive pour se repérer, avec les commerces les plus proches ou encore l’agenda de la ville mais aussi les numéros de téléphone des principaux services. JCDecaux précise que les applications du Play Store peuvent être installées, à condition que leur interface soit adaptée à un grand écran. Il ne faudrait pas, par exemple, qu’un bouton soit situé tout en haut puisqu’il ne serait pas accessible facilement. A propos de l’accessibilité, un pavé tactile prend place sous l’écran, pour permettre aux personnes en fauteuils roulants d’utiliser l’appareil.
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Au niveau hardware, c’est donc la JCDBox qui anime le tout. Elle est basée sur une plateforme propre à JCDecaux mais construite autour d’un SoC i.MX Série 6 de Freescale avec ses quatre cœurs Cortex-A9 et un GPU pour l’accélération matérielle 3D. Les démonstrations réalisées par Freescale des i.MX permettent de lire des vidéos 1080p ou de jouer à Quake. Pourtant, sur l’écran iVision de JCDecaux, l’interface (dénommée LiveTouche) n’était pas vraiment fluide. D’une part, le retard tactile (temps entre le moment où l’utilisateur appui sur l’écran et le moment où l’action est prise en compte) est assez élevé, surement pour éviter que le tactile ne se déclenche à cause de la pluie ou de feuilles mortes qui tomberaient sur l’écran par exemple. Mais le plus gênant est le temps d’ouverture d’une application et son animation : l’interface n’est pas fluide. La faute au SoC ? Peut-être plutôt à cause de l’utilisation de Web Apps et d’un launcher qui semble lui aussi réalisé en HTML.
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Malgré ces cafouillages inhérents aux premières versions, ce type de mobilier urbain est clairement l’avenir. On peut par exemple imaginer des bornes à l’entrée des stations de métro avec l’application RATP préchargée pour que l’utilisateur puisse choisir son trajet et avoir des informations sur l’état du trafic. D’ailleurs, pour recevoir les informations, la borne est connectée à Internet via la 4G pour l’extérieur ou les réseaux ADSL pour l’intérieur. Ce qui permet à JCDecaux de transformer son mobilier en source pour la big data puisque l’entreprise compte intégrer des capteurs (pollution, bruit, etc.) à destination de l’industriel mais également des collectivités locales.

L’intégration d’Android au sein du mobilier urbain devrait signer l’arrivée massive de ce genre de produits dans le paysage des villes. Auparavant, les différentes plateformes de JCDecaux pour afficher de la publicité sur des écrans étaient basées sur des PC plus ou moins standards en x86 (mais si, vous savez, ceux sous Windows qui affichent des écrans bleus à l’aéroport). La consommation était donc très élevée (plusieurs centaines de watts) et il était impossible de proposer une expérience tactile intéressante. Le combo Android + ARM fait tomber la consommation à plusieurs dizaines de watts et même moins de 10 watts pour la JCDBox sans écran, ce qui devrait ravir les municipalités de plus en plus adeptes des technologies vertes. Le système d’exploitation mobile de Google propose une expérience utilisateur intéressante, si l’on met de côté la fluidité toute relative qui évoluera dans le bon sens, on l’espère. D’ailleurs, on se demande bien comment et avec quelle régularité JCDecaux mettra à jour les dizaines de milliers de terminaux prévus sous Android à travers le monde afin de proposer une expérience utilisateur toujours plus satisfaisante.

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Les villes connectées et intelligentes sont donc en chemin mais plusieurs questions restent en suspens. Les bornes de JCDecaux seront installées dans des lieux où le réseau mobile est souvent saturé (à l’intérieur des bâtiments ou à l’extérieur avec beaucoup de passages). N’aurait-il donc pas été intéressant de créer un maillage de bornes pour créer un réseau point à point connecté sur Internet et proposer aux passants un mode modem pour économiser leur forfait data ? Ce n’est peut-être qu’une question de temps et il suffira au groupe industriel de trouver les bons partenaires pour mettre en place de genre de solutions qui devrait faciliter la vie des habitants (connectés) des grandes villes. Enfin, si l’ergonomie semble proche de la perfection avec Android sur un grand écran, les ralentissements observés nous font nous poser des questions et on espère que JCDecaux travaillera à l’amélioration de ce point, crucial pour l’expérience utilisateur.


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