Non, FaceApp n’aspire pas toutes vos photos (mais faites attention quand même)

 
L’application de transformation du visage FaceApp est de retour sur le devant de la scène au point d’être en tendance sur les réseaux sociaux. Cela soulève pour certains quelques questionnements, parfois à tort.

Mise à jour du 19 juillet : Ajout de la réponse des développeurs de l’application et de la vidéo.


Article du 17 juillet :

En 2017, le buzz montait autour de l’application russe FaceApp, permettant, grâce à de l’intelligence artificielle, de modifier son visage sur une photo. Fleurissaient alors de nombreuses photos de personnes vieillies, rajeunies, changeant de genre… ou d’origine. Accusé de racisme, le studio a rapidement fait marche arrière pour améliorer son algorithme et éviter les fonctions polémiques. Depuis, l’app vivote doucement, concurrencée par d’autres, comme Snapchat qui a par exemple lancé un filtre de gender swap en mai dernier.

Mais voilà que FaceApp redevient tendance. Le hashtag #FaceApp est d’ailleurs numéro 5 des trending topics de Twitter à l’heure de la rédaction de ces mots, chacun y allant de son filtre personnel ou appliqué sur une célébrité… ou de sa petite blague politique.

https://twitter.com/avnersolal2/status/1151406492584697856

La polémique enfle

Comme chaque sujet qui prend un peu d’ampleur, l’application a attiré le regard de certains et le développeur Joshua Nozzi a soulevé par exemple le fait que l’application chargeait les images de sa bibliothèque ligne par ligne lorsqu’une connexion internet était disponible, soulevant la possibilité que l’application prenne le temps d’envoyer ses photos sur un serveur distant sans son consentement.

De son côté, le chercheur en sécurité Elliot Alderson a pris le temps de vérifier le trafic généré par son application et dément formellement cette assertion. Les quelques échanges réalisés avec un serveur distant permettent à l’application de charger des exemples ou de récupérer l’identification du smartphone (mais rien de bien indiscret). Autrement dit, l’application n’est pas plus indiscrète qu’une autre sur ce point.

D’autres suspicions se sont élevées, notamment pour les utilisateurs d’iPhone qui s’étonnent de voir que l’application propose de sélectionner des photos de la galerie du téléphone sans que l’application n’ait l’accès à ces données.

Comme le souligne néanmoins TechCrunch, il s’agit là d’une possibilité offerte par une API d’Apple depuis iOS 11. Une nouvelle fois, il n’y a donc rien d’anormal aussi.

Restez toujours prudents

FaceApp n’est toutefois pas entièrement dépourvu de défauts, et il reste nécessaire de rester un minimum prudent dans son utilisation. Par exemple, gardez en tête que toutes les photos que vous passez dans la moulinette de l’application pour vieillir ou rajeunir son sujet seront envoyées dans le cloud sur les serveurs de FaceApp où la magie opérera.

Autrement dit, les photos que vous envoyez peuvent être interceptées lors de l’échange ou récupérées si les serveurs de FaceApp ne sont pas assez sécurisés.

Toutes les photos […] seront envoyées dans le cloud

Par ailleurs, lorsque vous validez les conditions d’utilisations de l’application, que vous accepterez certainement sans les lire, vous donnez à FaceApp les droits pour « utiliser, reproduire, modifier, adapter, publier, traduire, distribuer et afficher publiquement » vos photos et autres informations qui pourraient être transmises, comme votre nom d’utilisateur.

Notons cependant qu’il s’agit là de demandes courantes sur ce type d’applications. Les conditions d’utilisation de Facebook indiquent par exemple que « vous accordez une licence non exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation avec Facebook ». On peut également y lire que « nos règles publicitaires empêchent les annonceurs d’utiliser votre nom directement dans une publicité ».


Mise à jour du 19 juillet :

Les développeurs de l’application ont diffusé un communiqué de presse précisant que « les photos traitées sont envoyées dans le cloud. Il s’agit avant tout d’une question de performance, nous voulons nous assurer que l’utilisateur ne télécharge pas la photo à plusieurs reprises pour chaque opération de montage. La plupart des images sont supprimées de nos serveurs dans les 48 heures suivant la date de téléchargement ». Il est précisé également que « les données ne sont ni vendues ni partagées avec des tiers ».


Notre émission Twitch SURVOLTÉS, c’est un mercredi sur deux de 17h à 19h : retrouvez-vous nous pour parler voiture électrique ou vélo électrique, autour de débats, d’interviews, d’analyses et de jeux !

Les derniers articles