Du streaming musical à la Fnac : Jukebox fait ses débuts dès 2 euros par mois

 

Les acteurs sont nombreux sur le terrain des services de streaming musical par abonnement. Leader en la matière, le Suédois Spotify est notamment talonné par le Français Deezer, lequel ambitionne de se lancer aux USA, où Beats vient d’arriver et où Amazon pourrait lui-même concocter une offre liée à la musique. La Fnac vient de se jeter dans l’arène avec un service baptisé Jukebox.

Jukebox

Rappelez-vous l’année 2012 : devant ses difficultés à concurrencer notamment l’iTunes d’Apple ou encore le service de téléchargement d’Amazon, la Fnac avait préféré mettre un terme à la vente de musique dématérialisée qu’elle proposait jusqu’alors. On achète mois de disques, mais aussi de musique numérique, tandis que les services de streaming par abonnement connaissent un succès croissant, la faute à des tarifs relativement bas (une dizaine d’euros mensuels) et à un marché de la téléphonie autorisant un usage en mobilité, notamment grâce à la popularisation des réseaux 3G et 4G. Chez Spotify, on compte une trentaine de millions d’abonnés (gratuits et payants), quand Deezer a dépassé le cap des 5 millions d’abonnés dans le monde à son offre payante en fin d’année 2013. C’est également sans compter sur Google Play Music All Access, désormais accessible hors des États-Unis.

Pour la Fnac, l’enjeu est de taille : il s’agit de stabiliser les finances du vendeur de biens culturel, mis à mal ces dernières années. L’arrivée d’Alexandre Bompard, le PDG de la firme, a été suivie d’une légère embellie qu’il s’agit de confirmer : entre 2012 et 2013, la Fnac a vu son chiffre d’affaires décroître de 3,8 % à 3,905 milliards d’euros, mais aussi son résultat opérationnel courant grimper de 13,3 % à 72 millions d’euros.

 

Pas de gratuité ni de publicité

En 2013, la Fnac se lançait dans la commercialisation de nouveaux produits, tels les jouets et la papeterie, et revient en 2014 à ses premières amours : la musique. Et c’est sur le marché français, premier à tester Jukebox, que la firme inaugure dès aujourd’hui son nouveau service. Un pari risqué, à l’heure où Spotify cherche encore le chemin de la rentabilité, et basé sur un modèle exclusivement payant.

Fnac Jukebox

L’offre Jukebox se décompose en trois formules : Jukebox 200, à 2 euros par mois, laquelle permet de choisir 200 titres parmi le catalogue de la Fnac qui pourront être écoutés en illimité depuis un ordinateur ; cette sélection peut être revue chaque mois. Jukebox illimité, à 4,99 euros par mois, donne accès à l’ensemble du catalogue de la Fnac (« des millions de titres« , sans plus de précision) pour 4,99 euros par mois, tandis que pour 5 euros de plus, soit 9,99 euros, cette écoute illimitée sera également autorisée sur des smartphones et tablettes, hors-connexion au besoin. On remarquera que malgré la Fnac s’est penchée sur ses applications iPhone/iPad mais aussi Android, lesquelles sont déjà disponibles au téléchargement. Une offre de 30 jours est proposée aux intéressés, comme chez la concurrence, ainsi qu’un système de recommandations et de partage des playlists. La différence, où est-elle dans ce cas ? Certainement dans la gestion des revenus : même dans sa déclinaison la moins bien pourvue, Jukebox reste épargné par la publicité, mais ne sera pas accessible dans une mouture gratuite. Les mélomanes français seront-ils prêts à mettre la main au portefeuille ?


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