
On pensait avoir tout vu, mais là, l’administration Trump repousse les limites de l’improbable. Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine The Atlantic, a été ajouté par mégarde à un groupe Signal – oui, l’application qu’on utilise tous – où des pontes comme le vice-président J.D. Vance, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et le responsable du renseignement Tulsi Gabbard discutaient d’une frappe militaire contre les Houthis au Yémen. Une opération qui a eu lieu le 15 mars 2025, pile comme prévu dans leurs messages.
Tout part d’une erreur bête comme tout : Michael Waltz, conseiller en sécurité de Trump, crée un groupe baptisé « Houthi PC Small Group » et invite 18 membres, dont Jeffrey Goldberg… sans le vouloir. Le journaliste, d’abord sceptique, se rend vite compte qu’il a un ticket VIP pour des discussions ultra-sensibles. On parle de détails précis sur des bombardements, de stratégies géopolitiques, et même de petites tensions internes. Le tout saupoudré d’émojis – biceps, drapeau américain, poing levé – comme si c’était une conversation entre potes après un match.
D’abord méfiant – après tout, qui ne penserait pas à un scam en recevant un message random ? –, le journaliste finit par se rendre compte qu’il a atterri dans une discussion ultra-confidentielle. On parle ici de noms lourds : Marco Rubio (secrétaire d’État), JD Vance (vice-président), Tulsi Gabbard (chef du renseignement) et Pete Hegseth (secrétaire à la Défense).
Alors, qu’est-ce qu’ils racontaient dans ce groupe Signal ? Selon Jeffrey Goldberg, ça allait bien au-delà d’un simple brainstorming. Les ministres et conseillers nommaient des candidats pour leurs équipes, planifiaient des frappes contre les Houthis – une milice yéménite qui donne des migraines aux stratèges américains – et discutaient même de détails logistiques. Le tout agrémenté d’émojis, comme si c’était une conversation lambda sur WhatsApp.
Mais ce n’est pas tout. Les discussions ont aussi dérivé sur des sujets géopolitiques brûlants, comme le canal de Suez – un point stratégique pour le commerce mondial – et la manière dont les États-Unis pourraient gérer l’Europe dans ce dossier. Même si Signal est connu pour son chiffrement de bout en bout – un système qui rend les messages illisibles pour quiconque n’a pas les clés, cela ne protège pas des bourdes humaines, comme inviter un intrus par mégarde.
Jeffrey Goldberg, en bon journaliste, a observé tout ça pendant plusieurs jours, capturant des écrans au passage – des preuves en béton qu’il a publiées dans son article. Puis, il a fini par jouer la carte de l’éthique : il a prévenu les membres du groupe, via Signal et par mail, qu’il était là. La réponse ? Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale a confirmé que ce canal était bien « authentique ». Autrement dit, pas de piratage, pas de fake : juste une erreur monumentale.
Sécurité nationale vs applis du quotidien : le grand paradoxe
Ce qui choque dans cette histoire, c’est le choix de Signal. Pourquoi des responsables de ce niveau n’utilisent-ils pas des systèmes internes ultra-sécurisés. Signal, c’est top pour protéger sa vie privée, mais ça reste une application commerciale, accessible à tous. Pas vraiment un outil conçu pour gérer des secrets d’État ou des plans de guerre. Alors, est-ce de la négligence, un excès de confiance dans la tech grand public, ou juste une méconnaissance des risques ?
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