Revers pour l’administration Trump : l’interdiction de TikTok ajournée

La justice américaine donne (pour l'instant) raison à TikTok

 
Sauvé in extremis de l’interdiction demandée par Donald Trump sur le sol américain, TikTok n’est pas encore sorti d’affaire. Le réseau social chinois pourrait encore subir une interdiction complète le 12 novembre prochain. En attendant, les circonvolutions juridiques se poursuivent…
TikTok
Un juge américain, nommé par Donald Trump l’année dernière, a provisoirement donné raison à TikTok // Source : Pixabay

Que va-t-il advenir de TikTok aux États-Unis ? Visé depuis août par deux executive orders signés par Donald Trump, la plateforme chinoise de partage de vidéos, propriété du géant ByteDance, est notamment accusée de fournir les données de ses utilisateurs américains aux autorités communistes de Pékin, dans le cadre d’un effort national pour le renseignement instauré en 2017 par le gouvernement chinois.

Après de multiples rebondissements liés aux injonctions de Donald Trump à trouver un acheteur américain pour les activités américaines du groupe, et un accord validé récemment pour la création aux États-Unis d’une nouvelle société, TikTok Global (soutenu par Oracle à hauteur de 12,5% et par Walmart avec une participation de 7,5%), TikTok profite ce weekend d’un sursis accordé par la justice américaine. Son interdiction, initialement prévue ce lundi aux États-Unis, a été suspendue… mais pas définitivement. La plateforme risque toujours de se voir fermer les portes du marché américain le 12 novembre prochain.

TikTok joue la carte de la liberté d’expression… et ça marche

Comme le note La Tribune via l’AFP, c’est Carl Nicholas, un juge nommé par Donald Trump en 2019, qui a choisi de ne pas suspendre l’application aux États-Unis, où il sera donc toujours possible de la télécharger pour les prochaines semaines, tout en continuant à recevoir les mises à jour du service. Cette décision intervient après un recours déposé par TikTok le 18 septembre dernier, mais ne prévoit pas pour autant d’annuler la possibilité d’interdiction totale de la plateforme le 12 novembre sur le sol américain. Une épée de Damoclès plane donc toujours au dessus de TikTok.

« Nous sommes satisfaits que la cour ait été d’accord avec nos arguments légaux et ait empêché la mise en place de l’interdiction », ont déclaré les avocats de TikTok, tandis que le ministère américain du commerce, opposant de la plateforme chinoise sur ce dossier, promet de continuer à « défendre vigoureusement le décret présidentiel contre les embûches légales ».

Pour parvenir à cette décision de justice avantageuse, au moins temporairement, TikTok a fait vibrer la corde sensible de la justice américaine à l’approche des élections du 2 novembre, en invoquant une atteinte à la liberté d’expression permise par son service en cas de suspension. « TikTok est bien plus qu’une application, c’est la version moderne du forum public, c’est une communauté, c’est un moyen de communication (…) d’autant plus important en temps de pandémie », a insisté John Hall, l’un des avocats de TikTok cité par La Tribune : « Si l’interdiction entre en vigueur, c’est comme si le gouvernement empêchait les 2/3 du pays de venir à l’agora ».

Pour l’heure, les motifs qui ont conduit le juge Carl Nicholas à faire pencher la balance en faveur de TikTok restent secrets. Ils doivent néanmoins être dévoilés lundi prochain. TikTok est loin d’être sorti d’affaire, mais son salut pourrait venir des élections américaines. La firme aurait probablement plus de chances de pouvoir maintenir  son activité aux États-Unis dans le cas d’une victoire du candidat démocrate Joe Biden. Le clan Trump considérant pour sa part l’application comme un simple « porte-parole » du parti communiste chinois.


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