Reuters rapporte cette semaine que la justice américaine se penche de nouveau avec attention sur le cas de Google Maps et de son intégration par défaut avec certaines solutions logicielles de Google. Cette enquête rouverte par le département américain de la justice vise tout spécialement le secteur automobile et cherche à déterminer « si le regroupement de [Google Maps] avec d’autres logiciels Google étouffe illégalement la concurrence », lit-on dans un article publié ce mercredi par l’agence de presse britannique.
En clair, les autorités américaines veulent savoir si la stratégie de Google, en particulier sur Android Automotive, laisse suffisamment de champ libre aux développeurs tiers pour qu’ils puissent se tourner vers les applications de navigation concurrentes.
Deux poids, deux mesures pour la justice américaine ?
Comme le souligne ArsTechnica, cette focalisation sur Android Automotive est assez surprenante. Ce nouvel OS intégré directement aux véhicules, qu’il ne faut pas confondre avec Android Auto (installé sur smartphone), est encore rare sur le marché. Il ne concerne qu’une petite frange de véhicules, comme la Polestar 2, certains modèles de chez Volvo ou de chez Hummer. Une partie du catalogue 2023 chez Ford profitera également d’Android Automotive, mais globalement ce système reste encore en marge… contrairement à Android qui est installé sur 2,5 milliards de smartphones à travers le monde et que la justice américaine ne semble pas viser, au moins dans l’immédiat.
Sur Android Automotive, la prédominance de Google Maps pose quoi qu’il en soit question. Véritable Killer App au sein d’une voiture, l’application de navigation vient rarement seule : Google impose ainsi aux développeurs l’installation de ses autres services, comme le Google Assistant, YouTube Music et d’autres applications Google conçues pour une utilisation au volant. Il serait par ailleurs difficile pour les développeurs d’installer facilement d’autres applications de guidage sur Android Automotive. L’enquête du département américain de la justice devra déterminer à quel point.
Cette action, qui n’en est encore qu’à un stade préliminaire, concerne aussi les données de Google Maps, dont Google restreint en partie l’usage aux développeurs. L’idée pour le géant de Mountain View est notamment d’empêcher la mise au point, grâce aux données de son application de navigation, de solutions aussi efficaces que les siennes.
ArsTechnica explique ainsi, à titre d’exemple, que si vous êtes un développeur tiers vous ne pouvez pas utiliser les données de Maps avec un service de synthèse vocale, car Google le fait déjà. Vous ne pouvez pas non plus utiliser les données de Maps pour créer un service de navigation, car cela ferait concurrence à Google Maps. Utiliser l’API Google Maps dans une voiture vous est aussi interdit… parce que vous entreriez là aussi en concurrence avec Google. Autant de cas de figure que la justice américaine s’apprête à examiner de près.
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