Google pourrait fermer Actualités si l’Europe décide de le taxer à nouveau

 
L’Union Européenne a validé récemment une nouvelle réforme sur le droit d’auteur qui inclut une possible taxation des liens effectués par les agrégateurs d’actualités. Suite à cela, Google pourrait tout simplement arrêter de proposer Actualités en Europe, comme ce fut le cas en Espagne.

Au début du mois de septembre, l’Union européenne validait une nouvelle directive concernant le respect des droits d’auteur à l’ère du numérique. Par cette directive, les résumés et liens des sources réalisés par les agrégateurs de contenu, et particulièrement les agrégateurs d’actualités, pourraient être taxés.

Il existe une plateforme chez Google particulièrement dépendante de ce système : Google Actualités. La loi n’est pas encore validée, devant encore être discutée entre le Parlement européen et le Conseil des ministres avant d’être une nouvelle fois proposée au Parlement, mais la plateforme prévient déjà de problèmes à venir.

Google Actualités pourrait fermer en Europe

En effet, il n’est pas impossible que cette décision amène à la coupure du service dans toute l’Europe, France comprise évidemment. C’est ce qu’il est arrivé en Espagne qui a adopté une loi similaire en 2014, résultant dans la fermeture pure et simple de Google Actualités qui a impacté les visites des sites d’actualités du pays selon le développeur.

C’est en tout cas ce que met en avant Richard Gingras, vice-président des actualités pour Google, lorsqu’il est interrogé par le Guardian. « Nous n’aimerions pas que cela arrive en Europe. Pour le moment, nous cherchons à travailler avec les parties prenantes » indique-t-il, avant de rappeler que son entreprise s’inquiète tout de même de l’application de la loi sous sa forme actuelle.

Protection des auteurs et sites

« Nous ne pouvons pas prendre de décision tant que le texte n’est pas finalisé ». Il faut dire que la visée même de la directive est présentée comme un moyen de compenser la perte de revenus perdus par les structures journalistiques si un extrait de leur article apparaît dans le moteur de recherche.

Plus que les grandes plateformes, il s’agirait surtout de protéger les petites institutions d’information en leur garantissant de ne pas voir leur investissement être vampirisé par les agrégateurs.

Une co-dépendance qui dérange

La situation n’est toutefois pas aussi manichéenne. Si Google Actualités peut souvent être la seule source d’informations des utilisateurs, faisant que seul Google est capable d’en retirer le moindre revenu, il est aussi un portail important responsable de la montée en popularité (et donc de la croissance) de ces mêmes petits sites autant que des plus grandes institutions.

C’est en tout cas ce qu’entend faire comprendre Richard Gingras à l’Union Européenne avant que la loi ne soit finalisée. Il souligne également que Google Actualités n’est pas un projet générant des revenus pour l’entreprise : « Il n’y a pas de publicité sur Google Actualités. Ce n’est pas un produit générant des revenus pour Google. Nous pensons qu’il est profitable en tant que service rendu à la société ».

Une vision bien heureuse, mais qui oublie de préciser qu’il fait partie d’un modèle économique bien plus large tournant autour du moteur de recherche. Il ne s’agit donc pas entièrement d’un projet de bon samaritain, quand bien même tout cela reste factuel.


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