Pour Gameloft, « le projet d’offre de Vivendi est contraire à l’intérêt de la société »

 
Gameloft n’est pas très enthousiaste à l’idée de se faire racheter par Vivendi. Son Conseil d’Administration s’est en effet prononcé contre l’offre de rachat de la société Vincent Bolloré, et ce pour quatre raisons.
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Ce n’est pas vraiment une surprise, Gameloft ne désire pas voir Vivendi prendre son contrôle. Depuis deux semaines environ, Vivendi a en effet lancé une OPA sur Gameloft. Une OPA ni très violent ni très convaincue, puisque Vivendi propose 6 euros de l’action de Gameloft, soit 9,5 % de plus que la valeur de l’action le 18 février dernier. Depuis quelques jours d’ailleurs, l’action tourne autour de 7 euros, ce qui rend l’offre de Vivendi presque caduque.

action gameloft
Le cours de l’action Gameloft depuis un mois. La hausse subite date du 18 février et de l’annonce de l’OPA de Vivendi.

Quoi qu’il en soit, le Conseil d’Administration de Gameloft s’est réuni il y a peu et a donné son avis concernant cette OPA. Ses conclusions n’étonnent guère : « A l’unanimité, il a constaté que le projet d’offre de Vivendi est contraire à l’intérêt de Gameloft, de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients ». Et ce, pour quatre raisons.

 

Des synergies remises en question

Selon Gameloft, le rapprochement avec Vivendi serait fondé sur « un rationnel industriel absent ». Comprenez par là que depuis que Vivendi n’a plus aucun pied dans le jeu vidéo depuis la revente d’Activision, Gameloft juge que ses activités actuelles (la télévision et la musique) n’apporteraient absolument rien à l’éditeur de jeux mobiles. Deuxième argument important, « la déstabilisation des équipes de Gameloft résultant de cette offre hostile et en particulier de ses créatifs et leur management, très attaché au caractère indépendant de la société ». Il faut dire que Vincent Bolloré ne s’est pas montré particulièrement tendre avec les équipes dirigeantes de Canal + lors de son entrée au capital…

 

Une offre financière insuffisante

Les deux derniers arguments portent sur l’aspect financier de l’OPA. Selon Gameloft, l’offre de 6 euros par action ne reflète pas réellement la valeur de l’entreprise. Cette offre, jugée trop basse, aurait également « trompé et lésé les actionnaires minoritaires ayant cédé leurs titres à Vivendi ». Pour être plus clair, le Conseil d’Administration ne compte pas se laisser séduire avec une offre aussi basse. Une offre que Vivendi devra revoir à la hausse si elle compte réellement séduire les actionnaires de Gameloft. Si Vivendi cherche à racheter Gameloft, sa réponse ne devrait pas tarder.


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