J’ai joué à Pokémon Masters : un potentiel multijoueur insoupçonné

 
The Pokémon Company ne veut pas se contenter de Pokémon Go sur mobile, et s’apprête à sortir Pokémon Masters. Le concept ? Retrouver une notion de combat sur la licence, tout autant que découvrir plus avant ses plus grands personnages. Un concept intéressant, qui fonctionne plus qu’on ne pourrait le penser.

Mise à jour du 29 août 2019 : Pokémon Masters est maintenant disponible au téléchargement sur Android et iOS.

Article original du 24 juillet :

Lorsque l’on pense Pokémon sur mobile, il paraît presque impossible de ne pas immédiatement avoir Pokémon GO en tête. La tendance inarrêtable de l’année 2016 a beau avoir pris du plomb dans l’aile, elle n’en reste pas moins efficace.

S’en est suivi Pokémon Quest, un titre étonnant qui mettait l’accent sur le bestiaire étendu de la licence. Mais qu’en est-il de ceux cherchant avant tout l’affrontement ? The Pokémon Company semble avoir trouvé sa réponse en s’associant avec DeNA : Pokémon Masters. J’ai pu y jouer en avant-première pour vous offrir mes impressions.

Les images du jeu ont été fournies par l’éditeur. Nous n’avons pas pu réaliser nos propres captures.

Coup d’Main : les stars, ce sont les dresseurs

Avant toute chose, il faut bien comprendre que l’ambition de Pokémon Masters n’est pas de mettre l’accent sur les Pokémon, mais sur les dresseurs. Ondine la championne d’eau, Peter le maître dragon ou encore Red, grand héros du premier épisode, sont ici plus importants que les Pokémon qui les suivent. D’ailleurs, ils n’ont plus avec eux que le plus iconique de leurs compagnons.

L’île Pasio sur laquelle se passe l’aventure du jeu, qui reste à l’heure actuelle très mystérieuse, accueille en effet un grand tournoi des maîtres Pokémon, et ce dernier se joue… en équipe de trois. Aussi, l’emphase n’est plus sur le fait de vous constituer une équipe de 6 Pokémon équilibrée, mais de partir à la découverte des visiteurs de l’île et vous y lier d’amitié pour constituer votre équipe parfaite.

Cela veut naturellement dire que Pokémon Masters met ici l’emphase sur la scénarisation, bien plus que tout autre projet mobile rattaché à la souris électrique. Le jeu vous proposera par divers scénarios de creuser la personnalité des grands personnages ayant fait la richesse de l’univers Pokémon sur plusieurs années, en prime de partir en exploration aux côtés d’un nouveau professeur, ou plutôt une professeure : Bekis. Féline et enjouée, elle vous fera explorer l’île pour tout comprendre aux traditions locales de castagne tout autant que rencontrer de nouveaux dresseurs.

Jackpot : la monnaie, c’est la personnalité

Ce sont les dresseurs qui représentent réellement votre équipe, influenceront vos attaques et feront le sel du scénario par leurs personnalités. Le scénario d’ailleurs piochera dans les éléments habituels de la série, avec la ligue donc, mais aussi la sempiternelle « Team Méchants » vous barrant la route. On nous promet que la moitié du scénario concernant la ligue sera disponible dès la sortie, avant que la suite ne soit dévoilée par le biais de futures mises à jour progressives.

Ce n’est pas tout, puisqu’il n’existe pas que la quête principale. Quelques petits dialogues privés avec les dresseurs se débloquent également à mesure que vous les faites gagner en niveau, tandis qu’une partie Événements vous permettra de profiter de quêtes secondaires. L’histoire principale restera cependant la plus diversifiée et la plus intéressante, du peu que l’on ait vu. Notez que les personnages ont le droit à quelques lignes doublées, au choix en anglais ou en japonais.

Pokémon Masters vous fait collectionner les amis, et non les Pokémon. Ce sont ces dresseurs hauts en couleur que vous ferez évoluer, que vous entraînerez, que vous améliorerez… et que vous chercherez à débloquer grâce à l’histoire ou la loterie du jeu bien sûr. Nous restons ici sur un jeu mobile après tout, faisant que la batterie habituelle d’objets à collecter et une monnaie intégrée en jeu sont bien là.

Ici, ce sont des diamants qui vous permettront d’acheter votre chance à la loterie, mais on nous promet qu’ils seront tout aussi facilement trouvables en jouant. « Payer ne sert qu’à accélérer les choses » comme le répète souvent l’adage du modèle économique mobile, qui sur Pokémon Masters pratique sensiblement les mêmes tarifs que toutes les autres productions de ce monde ; nous sommes en terre connue.

Vive-Attaque : un système simple, mais profond

Le plus intéressant sur Pokémon Masters est son gameplay. Bien qu’éprouvée, la formule de combat en trois contre trois de la production DeNA se tient : il faudra choisir son Pokémon actif, choisir sa cible, et faire avec les avantages et faiblesses habituels de la série pour l’emporter. La grande différence pour cet épisode est que les combats sont joués en temps réel : n’oubliez donc pas de rester concentrés.

Vous avez à votre disposition quatre coups, qu’il faudra débloquer par expérience acquise et utilisation d’objets divers gagnés en quête. D’ordre général, ce sont deux attaques Pokémon et deux soutiens de dresseurs. Les attaques se jouent selon un timeur sensiblement similaire à celui d’un Clash Royale par exemple : le temps attendu représente un nombre de carrés qui n’est autre que le coût des attaques à lancer. Les soutiens sont eux limités en utilisation par match, mais peuvent être diablement efficaces.

Qui dit équipe de trois dit synergie. Des trois rôles disponibles en jeu — attaque (les dégâts), soutien (les soins et bonus pour vous) et technique (les statuts et malus pour votre adversaire) — il vous faudra créer la meilleure combinaison pour l’emporter.

La formule est sympathique en solo, mais m’a semblé un peu trop facile pour ce premier essai. La subtilité du jeu original laisse place à un tapotage en rythme, mais je n’ai naturellement pas eu le temps d’explorer ce qui pourrait être un système plus profond qu’il n’y paraît. On peut au moins le dire : les animations et modèles 3D sont très propres, et l’application fait bien office de célébration de la licence Pokémon sur plusieurs années.

Combo-Griffe : le multi fera tout

Sur une session d’une trentaine de minutes, difficile de se faire un avis final sur Pokémon Masters. Cependant, il est un pan du titre qui a attiré plus qu’un autre : le mode multijoueur. Le jeu a en effet plusieurs quêtes disponibles uniquement en multijoueur, qui vous demanderont de vous allier avec deux inconnus ou deux amis d’une liste qu’il vous incombera de confectionner.

Toujours en temps réel, les combats deviennent ici bien plus prenants. Et pour cause : ils se rapprochent encore un peu plus des jeux traditionnels. Ici, vous ne disposez plus que d’un seul emplacement pour lancer vos Pokémon à l’assaut, les deux autres étant réservés à vos deux coéquipiers. Il vous faudra savamment changer de Pokémon au fil des combats pour profiter des faiblesses adverses et éviter l’évanouissement de vos monstres.

Surtout, ce mode débloque les attaques « Unity ». Lorsque vous arrivez à réaliser un combo avec les Pokémon de vos partenaires, comme profiter tour à tour d’une faiblesse adverse par exemple, une barre d’unité se débloque. Pendant un certain temps, vos attaques gagnent en efficacité. Si pendant ce laps de temps, vous réussissez à continuer vos combos, alors une attaque ultime « Unity » se lancera à grand renfort d’animations en tout genre.

C’est là qu’on ressent une profondeur cachée dans Pokémon Masters, et que les sensations d’un Pokémon traditionnel sont les plus fortes. Si mon attirance pour le jeu mobile n’est pas très poussée, mon amour pour la licence de Game Freaks est assez fort ; en testant cette partie précise de Pokémon Masters, j’ai pu m’imaginer y jouer quelque temps.


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