Selon Gartner, environ 5 milliards d’objets connectés seront utilisés d’ici la fin de l’année, une hausse de 30 % par rapport à 2014. Les analystes prévoient 25 milliards d’objets connectés d’ici 2025 et Cisco va encore plus loin en annonçant 50 milliards d’objets connectés à la même date. Les objets connectés – regroupés sous le nom IoT (Internet of Things) pour les intimes – sont donc extrêmement importants dans notre économie actuelle et future.
De nombreux facteurs doivent être pris en compte afin que leur multiplication exponentielle ne pose pas trop de soucis. C’est par exemple le cas de la consommation qui doit être maitrisée pour disposer d’une importante autonomie, ou encore des coûts de production et d’utilisation : on pense notamment au coût de l’accès au réseau avec LoRa et Sigfox. Mais c’est aussi le cas de la sécurité des objets connectés. Celle-ci ne doit pas être sous-estimée, puisque les objets connectés ont une durée de vie largement plus élevée qu’un produit comme un smartphone ou une tablette. Un compteur d’eau connecté doit avoir une durée de vie de plusieurs dizaines d’années et doit donc être sécurisé pendant toute la durée de sa vie, avec le moins de mises à jour possible.
Des parcmètres aux voitures piratées
Dans le cas d’objets peu sécurisés, on verrait apparaitre de plus en plus de situations dérangeantes, que ce soit pour les entreprises, les pouvoirs publics et même le consommateur. On se rappellera en effet des parcmètres de Las Vegas piratées en trois jours en 2009 par des chercheurs en sécurité. Il était alors possible de recycler une carte de paiement pour la recharger gratuitement ou même pour ne pas que son solde soit diminué lors du paiement. Un manque à gagner évident pour la mairie. En 2001, des pirates étaient même parvenus à pirater les parcmètres de New York pour remettre à zéro le temps restant. Les usagers étaient alors verbalisés à leur insu.
Plus récemment, ce sont les voitures connectées qui ont fait la une des médias. On se souvient en effet cet été d’une Jeep dont le volant n’était plus entre les mains du conducteur, mais d’un pirate, assis confortablement à des dizaines de kilomètres de distance au fond de son canapé. Le problème était en fait le système multimédia, facilement piratable et relié au système de conduite sans véritable pont sécurisé entre les deux. En cause : la conception des voitures, jamais repensée depuis une page blanche, même avec l’avènement des modèles connectés.
Une logique de développement
Le développement d’un objet connecté très sécurisé n’est pas si évident, demande du temps et des compétences. Il faut en effet repenser le développement de la partie logicielle avec un minimum de lignes de code pour minimiser les failles, réduire les permissions au strict minimum et découper l’application en différents composants hermétiques. Un conseil qui n’avait pas été respecté par certains constructeurs, comme Jeep, constructeur de la voiture hackée. La partie matérielle doit également suivre afin de ne pas créer de faille béante.
Si l’aspect sécurité des objets connectés n’est pas pris en compte, de nombreuses situations dangereuses pourraient se créer. On pense notamment aux compteurs d’eau et d’électricité qui seront de plus en plus connectés. Il y a alors deux risques : soit tricher sur sa véritable consommation pour économiser de l’argent, soit se faire pirater le compteur pour qu’une personne mal intentionnée fasse gonfler la facture. Mais ic, le risque physique est peu présent, contrairement au piratage d’une voiture. Mais qu’en serait-il d’une armée de grille-pain, ou de tout autre objet d’électroménager en apparence inoffensif, qui se déclencheraient tous en même temps, sans protection, pour finir par enflammer tout un quartier ou plonger un pâté de maisons dans le noir à cause d’une surconsommation électrique ? On pense également à l’espionnage avec les caméras des maisons ou encore les capteurs domotiques permettant de savoir si une porte est ouverte ou fermée, tout en pouvant forcer son ouverture à distance.
Les développeurs ne doivent pas donc prendre l’aspect sécurité à la légère. Le plus difficile pour les consommateurs sera de choisir le produit le plus sécurisé possible. Bien souvent, c’est le manque de sécurité qui est mis en avant par les chercheurs, une fois que le produit est déjà commercialisé depuis de nombreux mois ou nombreuses années. Mais difficile de savoir, à l’avance, si un objet est correctement sécurisé, puisque les constructeurs sont assez discrets à ce sujet. Dans les domaines les plus sensibles (voitures, comptage, etc.), on imagine que les solutions seront assez bien sécurisées puisque le financement n’est pas l’élément le plus bloquant. En revanche, pour les produits à bas coût à destination des consommateurs, il faudra être vigilant afin qu’ils ne deviennent pas nos pires ennemis.
Vous êtes un peu superstitieux :p
Mdr
l'histoire retiendra comme date de sa naissance, le jour où une armée de grille-pain déclara à l'humanité: "all your bread are belong to us"
Les objets connectés seront au coeur des problèmes de securite de demain.C'est pourquoi il vaut mieux y penser aujourd'hui.
grille pain connecté... pfff...
Tout comme tous les OS mobiles, ou plutôt comme tous les OS, ou même, généralisons jusqu'à "tous les logiciels de cette complexité"...
Oui. "objet connecté" commence par le téléphone.
Tout comme Android qui est bourré de failles
Et après ce sera au tour de Skynet...
Le soucis aussi ce sont les gens qui veulent des gadgets de partout mais qui sont (et qui veulent le rester !) de grosses quiches techniquement. Exemple : les caméras. Les gens étant incapables de gérer une simple connexion SSH, ou un VPN, on trouve maintenant des caméras qui : - soit demandent un simple login/motdepasse sur un port complètement ouvert à la terre entière - soit envoient leurs données chez le fabriquant (bravo la confidentialité) pour que le fabriquant propose un semblant d'infrastructure sécurisée. Et j'insiste, le soucis n'est pas que les gens savent pas -tout s'apprend-, mais qu'ils ne veulent surtout pas savoir.
Très bon point. Pareil pour moi. La sécurité c'est une tournure d'esprit dans le taf' au quotidien qu'on n'a pas forcément.
Corrige ton titre en retirant le "et si" inutile parce que ça l'est déjà. Les mecs ont réussi à pirater une jeep connecté, c'est sûr que n'importe quel autre objet connecté peut se faire pirater, non?
C'est bien marrant de nous rabâcher dans les médias "sécurité par ci ! Sécurité par là". Mais par exemple on ne m'a jamais vraiment appris à coder de manière "sécuritaire" alors certes je n'ai absolument pas envie de devenir un expert en sécurité (ce coté de l'informatique ne m'attire pas). Mais me dire qu'il vaut mieux faire comme-ci que comme-ça parce que c'est plus "sécuritaire" et que ça ne mange pas de pain là je suis tout ouïe !
En même temps, si tu achètes un grille pain connecté, faut pas s'étonner de voir que dans deux jours ils vont essayer de nous tuer
Le si est en trop dans le titre. Quand on voie les problèmes de sécurité dans les smartphones il est clair qu'aucune entreprise ne fera les mises a jour de sécurité de ses smartTRUCS. Surtout au vu du prix du smartMachin en question.
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