Test de la Nvidia Shield, la première console de jeux de la firme de Santa Clara sous Tegra 4

Tablettes tactiles • 2013

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En bref
Nvidia Shield

- /10
Points positifs de la Notre Verdict
  • Android 4.3 Jelly Bean
  • Expérience Nexus
  • Fonctionnalités innovantes
  • Optimisation logicielle convaincante
  • Performances graphiques séduisantes
  • Autonomie excellente
Points négatifs de la Notre Verdict
  • Lourde en main (même si on s’y habitue)
  • Interaction limitée avec certaines cartes SD
  • Catalogue de jeux à accroître

Ce test a été réalisé le 03 Décembre 2013 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Le voici, le voilà, le test de la Nvidia Shield, la première console de jeux hybride fabriquée par Nvidia, que l’ami Pierre-Olivier a eu la gentillesse de nous prêter durant quelques jours. Même si elle ne sera pas commercialisée en Europe, la Shield reste un produit intéressant aux multiples facettes que nous voulions vous faire découvrir dans une optique plus concrète et détaillée.

La console de jeux Nvidia Shield se veut plus comme une expérimentation technique menée par les ingénieurs, développeurs et intégrateurs de Nvidia (d’où son nom de Project Shield avant sa commercialisation officielle). D’expérimentation, elle est devenue « référence design » pour l’intégration du Tegra 4 à de véritables produits distribués par Nvidia aux États-Unis et au Canada. Ce n’est pas la première fois que Nvidia dévoile des prototypes ou démonstrations techniques, on avait notamment pu le constater avec le Nvidia Pheonix, qui était un smartphone de démonstration destiné à promouvoir le processeur Tegra 4i qui arrivera dans les premiers smartphones entrée et milieu de gamme (entre 200 et 400 dollars) début 2014, d’après Nvidia.

En 2013, il faut avouer que ce fut une rude année pour la firme de Santa Clara qui a pris du retard sur la finalisation de sa quatrième génération de puces mobiles, le Tegra 4, en se faisant devancer par les autres fondeurs. Un retard qui a donc su profiter aux autres acteurs du marché de la mobilité, dont notamment Qualcomm, qui a pris le lead dans la plupart des périphériques mobiles Android et Windows Phone, sans oublier l’étoile montante MediaTek qui a su se frayer un chemin parmi les smartphones et tablettes entrée et milieu de gamme sous Android.

Il y a bien d’autres fondeurs, comme la division Exynos de Samsung, ou encore Rockchip et quelques autres, mais le marché reste toujours en faveur de Qualcomm et MediaTek qui ont su répondre à la demande croissante des constructeurs et autres assembleurs dans le secteur high-tech. La seconde grande raison de l’échec de Nvidia dans les smartphones en 2013 avec le Tegra 4 se situe au niveau du support de la LTE 4G qui n’était nativement pas présent dans l’architecture. De ce fait, une grande majorité des grands constructeurs n’a pas vraiment cherché à s’embarrasser de l’installation d’une puce LTE 4G et se sont tournés vers des solutions complètes déjà toutes faites qui intègrent nativement un processeur, une puce graphique, du Bluetooth, du Wi-Fi, du GPS, et bien sûr le support matériel natif d’une puce 3G et/ou 4G.

Mais pour 2014, la firme de Santa Clara s’est préparée à l’offensive avec sa prochaine architecture dénommée Logan, qui sera commercialisée sous le nom de Nvidia Tegra 5. Avec sa nouvelle architecture en ARM Cortex-A15, le Tegra 5 devrait profiter d’une gravure plus fine en 20 nanomètres avec une solution graphique basée sur Kepler. La même solution qui est proposée dans les ordinateurs fixes et portables. Kepler apportera un support natif de l’OpenGL ES 3.0, de DirectX 11 et Tessellation, sans oublier l’arrivée d’une compatibilité totale avec l‘OpenGL 4.4 (Open Graphics Library). La fameuse interface de programmation de rendu disponible sur Windows, Mac et Unix devrait venir ouvrir les portes à l’élaboration de jeux encore plus aboutis.

Nous ne vous cacherons pas que nous attendons de pied ferme le Tegra 5 qui devrait être dévoilé au CES en janvier 2014. L’arrivée dans les terminaux mobiles (smartphones et tablettes) interviendra théoriquement entre le second et troisième trimestre 2014, si la firme américaine ne prend pas de retard quant à la finalisation et la mise en production de sa cinquième génération de Tegra.

Pour le moment, Nvidia s’appuie sur un terminal vitrine, la Shield (alias Nvidia Project Shield), cette console de jeux aux multiples usages qui a éveillé la curiosité de beaucoup de joueurs affirmés. La première chose à retenir est que la Shield n’est à proprement parler pas une console de jeux portable. Comme nous l’expliquait un représentant de Nvidia, ce produit est bien plus qu’une console de jeux transportable. Ses usages sont très hybrides et en font autant une console de jeux portable que de salon avec un confort de jeu et des performances graphiques haut de gamme que nous allons découvrir ensemble dans la suite de ce test. Comme il s’agit d’un premier jet, il faut partir du principe que certaines fonctionnalités, encore en bêta, ne sont pas aussi fonctionnelles que d’autres, même si elles seront amenées à évoluer dans le temps, en offrant notamment une meilleure stabilité et une compatibilité encore plus large avec les jeux. A la laquelle peut notamment contribuer la communauté.

 

Contenu de la boîte

Dans le packaging, vous pourrez retrouver :

  • Une console de jeux Nvidia Shield
  • Un câble filaire micro-USB<>USB
  • Un adaptateur secteur US (Prise EU non fournie)
  • Diverses notices d’utilisation et garantie

 

Fiche technique

Modèle Nvidia Shield (alias Project Shield)
Système d’exploitation Android 4.3 « Jelly Bean »
(Android 4.4.4 disponible !)
Taille d’écran 5 pouces
Définition 1280 x 720 pixels (HD)
Technologie TFT-LCD
Densité de pixels ~ 294 ppp/ppi
Solution de traitement
contre les chocs et les rayures
Non
SoC Nvidia Tegra 4
Architecture ARM Cortex-A15
Nombre de cœur quadri-cœur (4 cœurs + 1 cœur compagnon)
Vitesse du processeur 1,9 GHz
Gravure 28 nanomètres
Puce graphique (GPU) GeForce Series (avec 72 cœurs)
Mémoire vive (RAM) 2 Go
Mémoire Interne (ROM) 16 Go (12,6 Go disponibles)
Support micro-SD Oui microSDXC (jusqu’à 64 Go)
Wi-Fi Oui, 802.11a/b/g/n
Bluetooth 3.0
GPS Oui
Capteurs Accéléromètre, Gyroscope, Boussole, etc.
Ports
(entrées/sorties)
micro-USB 2.0
micro-HDMI
micro-jack audio de 3,5 mm
Batterie 7850 mAh (28,8Whr)
Dimensions 158 x 135 x 57 mm
Poids 579 grammes
Prix 299 dollars

 

Prise en main

Là voici, la Nvidia Shield, la première console de jeux hybride sous Android conçue par la firme de Santa Clara.

À première vue, nous serons d’accord sur le fait que la Shield s’inspire grandement de la ligne de design du contrôleur de jeux de la Xbox 360, et Nvidia ne le nie pas. Pour résumer la naissance de la Shield en quelques mots, l’idée est parti d’un développeur de la firme de Santa Clara, qui pendant ses pauses, passait souvent du temps à jouer à des jeux sur son smartphone Android relié en Bluetooth à une manette. Ce système le satisfaisant pas, un beau jour, il a décidé de scotcher sa manette à son smartphone. Inutile de vous raconter la suite, vous connaissez déjà le fin mot de l’histoire.

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La Shield se compose d’un corps unibody fait de plastique avec des grilles d’aération en métal.

Concrètement, voici une comparaison des dimensions de la Nvidia Shield devant la version Wi-Fi de la manette de Xbox 360 :

  • la Nvidia Shield fait 15,8 cm de largeur, 13,5 cm de longueur et 5,7 cm d’épaisseur pour 550 grammes,
  • alors que la manette de Xbox 360 fait 15,4 cm de largeur, 10,5 cm de longueur et 6,1 cm d’épaisseur pour 265 grammes.

Avec la Shield, nous avons pu profiter de toutes les joies d’une vraie manette de jeux combinée à un bel écran « Retinal Quality LCD » de 5 pouces en haute définition (1280 x 720 pixels) avec environ 294 pixels par pouce. À mi-chemin entre une console de jeux portable et de salon, la Nvidia Shield est un produit hybride aux multiples usages. Grâce à ses deux joysticks analogiques, les joueurs sur consoles next-gen retrouveront rapidement leurs marques avec une suite de boutons très complètes, sans oublier les quatre gâchettes placées au niveau du dos de la Shield. On retrouve également les touches habituelles d’un terminal Android, à savoir : Retour, Home, Volume (aussi réglable par action depuis les gâchettes arrières en activant une option dans les paramètres), ainsi qu’un bouton Play qui déclenchera Gamepad Mapper.

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Après s’être habitué, les 550 grammes de la Shield se font vite oublier. En main, cette manette est très agréable à tenir avec une maniabilité très simple d’accès.

En main et en utilisation, nous confirmons que les quatre gâchettes (semblables à L1, L2, R1, R2 sur PlayStation par exemple) offrent une réactivité très concluante.

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Oui, cette Shield parait assez abîmée, cela s’explique par son passé plutôt bousculé.

Également situées sur l’arrière du châssis, on rencontre l’ensemble des connectiques installées comme la présence d’un port micro-SD capable d’accueillir des cartes micro-SD jusqu’à 64 Go), suivi en-dessous par un port micro-HDMI, suivi d’un port micro-USB 2.0 et d’un dernier port mini-jack audio de 3,5 mm.

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Pour conclure cette prise en main, il faut également savoir que la console de jeux se dote de deux grilles d’aération à chaque extrémité du châssis. En plus des composants classiques de la Shield (processeur, puce graphique, batterie, carte mère), il faut également savoir que ces grilles d’aération cachent un ventilateur miniature (placé sur le processeur) permettant une meilleure dissipation thermique de la bête.

 

Interface logicielle

Pour continuer sur la partie logicielle, la Nvidia Shield est installée sur Android 4.3 Jelly Bean.

Livrée sur la deuxième branche de Jelly Bean (Android 4.2.2), la bonne nouvelle est qu’une mise à jour de 427,3 Mo vers la troisième branche d’Android 4.3 Jelly Bean est proposée au premier démarrage de la console. En plus d’inclure toutes les fonctionnalités liées à Android 4.3, cette mise à jour apporte également l’App2SD (à l’instar de certains Samsung Galaxy), Gamepad Mapper, GameSteam, Console Mode, et plusieurs autres fonctionnalités qui nous allons découvrir ensemble.

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Comme la plupart des consoles de jeux portables sous Android disponibles sur le marché, la console de jeux hybride de Nvidia se tient et se joue uniquement en mode paysage. Il y a bien des applications qui forcent le mode plein écran, mais cela se limite exclusivement à certains outils de benchmark notamment. Sur l’écran d’accueil, il est possible de placer jusqu’à 20 icônes par page ou moins avec des widgets, sachant qu’il y a 5 pages disponibles. Bien sûr, la possibilité d’installer un lanceur d’applications alternatif n’est pas exclue, et renforcera le confort que l’on peut avoir en utilisation.

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En plus des applications Google et du trio Nvidia (Tegra Zone, Console Mode et Aide du Shield), nous avons pu constater que certaines applications et jeux était pré-installées. Côté applications, on retrouve Hulu Plus qui est une application permettant le visionnage de séries télévisées américaines en streaming, là où Twitch permet le visionnage de vidéos en streaming orientées jeux vidéo (issues du site officiel).

android nvidia shield (project shield) applications jeux installés

Pour ce qui est des jeux, on retrouve l’excellent Expandable Reardmed (en version complète), Reaper et Sonic 4 épisode 2 (en démonstration jouable). Pour télécharger d’autres jeux compatibles, il suffit tout simplement de se rendre sur la plateforme du Tegra Zone qui recense une cinquantaine de jeux compatibles. Une liste qui se compose des plusieurs gros titres mobiles tels qu’Asphalt 8, Max Payne, N.O.V.A 3, Crazy Taxi, Riptide GP2, Sprinkle, ArmA Tacticts, ShadowGun, les Grand Theft Auto, les Batman et beaucoup d’autres à découvrir dans cette liste détaillée.

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En plus d’être livrée avec un catalogue de jeux triés sur le volet, la Shield apporte également la possibilité d’interagir directement avec des jeux installés sur son ordinateur. En quelques mots, la console de jeux va être capable de streamer des jeux PC sur son écran HD de 5 pouces. Côté jeux, la liste de compatibilité est également plutôt exhaustive avec plus de 50 titres compatibles (les Batman et Call of Duty, Bioshock, FIFA 14, GTA IV, Half Life 2, les Resident Evil, Tomber Raider, ainsi que quelques autres également à découvrir sur le site officiel.

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Actuellement en bêta fermée, Battlefield 3 et Battlefield 4 feront partie de la liste des futurs titres compatibles avec la Shield.

Bien qu’elle soit fonctionnelle, GameStream nécessitera quelques pré-requis qui seront certainement assez rédhibitoires pour beaucoup. Pour parler franchement, il vous faudra un PC fixe ou portable équipé d’une carte graphique GeForce GTX650 ou modèle ultérieur avec la dernière version de Geforce Experience qui servira de passerelle avec la Shield. Sans la carte graphique compatible, il sera tout simplement impossible de profiter du streaming de ses jeux PC sur l’écran de la Shield, et ce même s’ils sont préalablement compatibles. Partant du fait que certaines box internet françaises ne sont pas compatibles Dual-Band (2,4 GHz et 5 GHz), il vous faudra posséder l’un des routeurs compatibles affichés dans cette liste détaillée, ou patienter jusqu’à que Nvidia les rendent compatibles. La Shield n’étant pas commercialisée en Europe, beaucoup de box françaises ou belges sont incompatibles, même si certaines d’entre elles seront tout de même capables d’outrepasser ces limitations. Encore une fois, une fonctionnalité plutôt rédhibitoire, mais qui s’avère être tout de même profitable pour un utilisateur qui dispose du matériel adéquat en combinaison avec un téléviseur relié en HDMI ou Miracast à la Shield.

On retrouve en effet le support natif du Miracast avec l’intégration d’une fonctionnalité en bêta, propre au constructeur, dénommée Mode jeu. En clair, cette option permet d’améliorer les performances graphiques (nombre d’images par seconde) au détriment de la qualité graphique. Après moultes essais, j’ai pu constater une amélioration de la fluidité dans plus de la majorité des jeux installés.

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Implémentée depuis l’arrivée d’Android 4.3 sur la Shield, Gamepad Mapper est une fonctionnalité qui permet de paramétrer et modifier à souhait la configuration des contrôles tactiles d’un jeu pour l’adapter le mieux possible à ses préférences de jouabilité. On peut par exemple inverser l’action d’un contrôle tactile avec la touche choisie (exemple : X = tirer et A = saut : il va être possible d’inverser les actions de chacune de ces touches) pour une fonctionnalité compatible avec plus de 100 titres.

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Gamepad Mapper est une fonctionnalité expérimentale très intéressante qui offre déjà une large compatibilité avec les jeux, mais nous ne vous cacherons pas qu’elle a encore besoin d’être optimisée pour assurer une synchronisation parfaite avec l’ensemble des touches de la Shield. Pour l’occasion, nous avons pu l’essayer avec des titres occasionnels tels qu’Angry Birds et Candy Crush, c’est utilisable, mais pas encore complètement exploitable au quotidien. Une fonctionnalité qui mérite une attention particulière de la part de Nvidia qui deviendra peut-être l’un des autres must-have de la Nvidia Shield dans l’avenir.

Une fois de plus, l’aspect hybride vient encore plus se refléter avec le Console Mode qui aura pour capacité de transformer la Shield en une véritable console miniature de salon. Une fois activée, la Nvidia Shield se relancera automatiquement en Console Mode pour projeter le flux vidéo de la Shield en résolution Full HD (1080p) à 60 images par seconde sur un téléviseur ou un écran externe compatible. Synchronisée à un contrôleur de jeux en Bluetooth, la Shield surpassera la OUYA en terme de performances. Tegra 4 contre Tegra 3, cela ne se discute pas. Concrètement, la fonctionnalité Console Mode permet de projeter vos jeux Android et vos jeux PC sur un écran externe plus grand.

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Le point faible est que pendant le streaming de jeux PC, la fonctionnalité Console Mode rend impossible l’interaction avec le PC. Mais soyez rassurés, les ingénieurs de Nvidia travaillent d’ores et déjà à une optimisation profonde de cette fonctionnalité qui réduira la consommation des ressources sur le PC et la Shield et qui également permettra d’interagir avec sa machine.

Au rendez-vous, on souligne aussi la présence de l’App2SD qui offre la possibilité de déplacer facilement des applications et des jeux compatibles sur la carte micro-SD. Une fonctionnalité qui n’est plus proposée par Google. Il faut aussi retenir que seules les cartes SD formatée en FAT32 pourront accueillir des applications et des jeux. Quant aux cartes SD en capacité 64 Go et modèles supérieurs, elles pourront uniquement être lues par la Shield, ce qui confirme l’impossibilité d’y transférer du contenu supplémentaire à la racine. Un autre point faible qui devrait être résolu dans une future mise à jour logicielle.

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S’ajoute à cela plusieurs fonctions qui viendront enrichir l’immersion en jeu avec :

  • Enable auto download : le téléchargement automatique de la configuration des touches d’un jeu (sous réserve de disponibilité sur les serveurs)
  • Commande du volume améliorée : la gestion du volume par le biais des gâchettes arrières (déclenchée par un appui sur le bouton volume)
  • Plein écran : l’affichage de la barre d’état s’effectuera uniquement sur les pages de l’écran d’accueil de la Shield, mais pas dans les apps et les jeux
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Si vous êtes développeur et que vous possédez une Nvidia Shield, notez également que Nvidia propose un kit de développement (SDK) qui vous permettra de concevoir des applications et des jeux, et même de nouvelles fonctionnalités compatibles avec la Shield et son écosystème (si vous avez l’esprit créatif). À titre d’exemple, on peut notamment évoquer l’application AR.Free.Flight qui, dans sa version 2.3.3, a été optimisée avec la Nvidia Shield pour piloter les les AR.Drone. Cette application est disponible en téléchargement gratuit sur le Play Store.

Globalement, nous avons été assez satisfaits par la suite de possibilités offertes avec la Shield, même si on apprécierait un agrandissement des catalogues de jeux . En utilisation, l’interface est relativement fluide et fonctionnelle épaulée par une puce Tegra 4 qui semble toutefois très prometteuse sur l’aspect multimédia. A en juger lors de nos parties, la qualité et la fluidité graphique demeure incontestablement bonne sur tous les jeux testés (Dead Trigger 2, Shine Runner, Asphalt 8, ArmA Tactics, Sonic 4, Riptide GP2, Crazy Taxi, ainsi que la série des ShadowGun et des Grand Theft Auto).

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La toute nouvelle et dernière mise à jour qui est actuellement en cours de déploiement sur la Shield met aussi l’accent sur l’arrivé du Cloud Gaming. Concrètement, il va vous être possible de streamer des jeux PC issus des serveurs de Nvidia directement sur votre Shield. En dehors de cela, la mise à niveau propose également un mode plein écran avancé qui peut facilement être gérer depuis les paramètres, sans oublier l’amélioration de la fonctionnalité Gamepad Mapper qui apporte notamment la possibilité de synchroniser le gyroscope.

Quant aux amateurs d’émulateurs de consoles de jeux sur Android, la Shield possède tous les arguments de choix pour offrir une expérience de jeu avancé sur la globalité des émulateurs de consoles de jeux disponibles sur le Google Play Store, notamment grâce à son contrôleur de jeux physique et ses performances graphiques. Pour savoir en quoi consiste l’émulation, rendez-vous sur notre dossier.

 

Performances

Ce qui nous amène à un nouveau point, quelles sont les performances graphiques de la Nvidia Shield.

Lors de nos essais réalisés sur les différents outils de benchmark, nous avons pu constater que les performances du Tegra 4 outrepassaient la plupart des architectures concurrentes, incluant le prototype du LG G Flex qui s’appuie sur un écran de 6 pouces en haute définition (soit 720 x 1280 pixels), accompagné d’un processeur Snapdragon 800 et une d’une puce graphique Adreno 330. Partant du fait qu’il s’agit d’un prototype, il est certain que cette comparaison n’est pas des plus représentatives, même si elle nous donne tout de même un aperçu des performances du Snapdragon 800 marié à un écran HD 720p. La même définition que la Nvidia Shield. À titre d’exemple, le prototype du LG G Flex avait réalisé un score d’environ 35000 points sur AnTuTu, là où le Tegra 4 a un écart de 3000 points avec un score de plus de 38000 points. Quant à Quadrant, la barre des 19000 points est dépassée sur les deux terminaux, là où la Shield vient se démarquer avec un score assez impressionnant sur la partie graphique sur 3DMark.

À la suite, voici l’ensemble des tests de benchmark que nous avons pu réaliser sur la Nvidia Shield :

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Comme nous pouvons le constater ensemble, 3DMark réalise un score 18790 en Ice Storm Unlimited, où le Snapdragon 800 ne dépasse pas les portes des 12000 points (réf : LG G Flex : ~ 11850 points et LG G2 : ~ 11500 points) ; et ce même si la donne pourrait changer avec le dernier Snapdragon 805 adossé à sa nouvelle solution graphique dénommée Adreno 430).

android nvidia shield (project shield) gfxbench 2.7.2 epic citadel linpack

Pour suivre avec GFXBench 2.7.2, nous avons obtenu 1335 frames et 24 fps sur T-Rex HD 2.7 et 7422 frames et 66 fps sur Egypt HD 2.5, suivi par un magnifique score de 59,8 fps sur Epic Citadel configuré en Ultra High Quality. Quant à Linpack, la Shield réalise des scores de 704.482 Mflops en Single Thread et 873.921 Mflops en Multi-Thread. Sur cette seconde partie des tests de benchmarks, les résultats se valent entre le Tegra 4 et le Snapdragon 800 (du G Flex), sauf pour Epic Citadel qui confirme un score de 5 à 10 fps supplémentaires en Ultra High Quality sur la console de jeux Nvidia Shield. BenchmarkPi est dans la norme avec un résultat d’environ 118 millisecondes.

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Que doit-on vraiment retenir des performances, si ce n’est qu’il sera possible de faire fonctionner tous les derniers jeux compatibles sans aucune saccade. Mais voilà, l’écosystème de la Nvidia Shield permet d’aller encore plus loin pour profiter d’une console aux multiples facettes avec la capacité de faire fonctionner vos jeux PC, et ce, sans aucun impact sur la qualité graphique et en adaptant l’ensemble des technologies de la carte graphique propulsée sur l’écran de 5 pouces de la Shield (comme PhysX qui offre des effets avancés pour des explosions plus spectaculaires et des interactions physiques afin d’obtenir une expérience plus dynamique et plus réaliste, ou encore TXAA qui améliore la fluidité du rendu graphique sans en impacter les performances). Que ce soit en 720p ou en 1080p, le constat reste le même avec la fonctionnalité Console Mode pour un Tegra 4 qui ne faiblit pas une seconde, pour une architecture qui profite d’une meilleure dissipation thermique et donc beaucoup moins de chauffe que sa grande sœur, le Tegra 3.

 

Autonomie

Pour conclure ce test, nous allons faire un point sur l’autonomie de la Nvidia Shield qui intègre deux batteries totalisant une capacité de 7850 mAh. Nous serons d’accord sur le fait que la capacité de la batterie est plutôt conséquente, et elle se reflète aussi dans l’autonomie générale de la Shield qui bénéficie d’une excellente optimisation logicielle. Bien sûr, l’absence de support LTE 4G ou de toute autre connectivité GSM contribue à une meilleure autonomie, surtout lorsque l’on sait que la console de Nvidia affiche un écran en 720p qui consomme moins qu’un écran en définition supérieure.

android nvidia shield test autonomie batterie battery consommation d'énergie

Enfin, voici les principaux résultats d’autonomie que nous avons obtenu lors de nos essais :

  • en jeu (normal): 34 minutes et 50 secondes de 100 à 96 % (soit 4% consommés) avec le volume et la luminosité à 50%, ainsi que le Wi-Fi activé
  • en jeu (GameStream) : 31 minutes et 24 secondes de 94 à 86 % (soit 8% consommés) avec le volume et la luminosité à 50 %, ainsi que le Wi-Fi activé
  • en jeu (Console Mode) : 29 minutes et 43 secondes de 85 à 74 % (soit 11% consommés) avec le volume et la luminosité à 50 %, ainsi que le Wi-Fi activé
  • en vidéo (YouTube) : 35 minutes et 07 secondes de 92 à 87 % (soit 5% consommés) avec le volume et la luminosité à 100 %, ainsi que le Wi-Fi activé

De manière générale, l’autonomie de la Shield reste très convaincante dans l’ensemble de ses usages, peut-être un peu moins en Console Mode. Effectivement, ce mode ampute un peu l’autonomie de la console qui doit ré-encoder le flux vidéo en très haute définition (1080p), sachant qu’elle est aussi compatible avec les téléviseurs en définitions 2K et 4K.

 

Disponibilité

Comme nous l’a confirmé Stéphane Quentin, à la communication chez Nvidia France, la Shield est et restera uniquement disponible aux États-Unis et au Canada. Toutefois, si vous vivez en Europe et souhaitez en faire l’acquisition, il reste toujours la possibilité de faire appel à une station de relais de colis qui vous l’expédiera depuis le pays concerné vers votre pays de résidence.

Notre avis sur La Notre Verdict

Design
7
On l’aura compris, l’élément clé de la Shield n’est pas le design qui est perfectible. Après, il faut partir du principe qu’un terminal au design déplaisant n’est pas forcément désagréable à utiliser, et bien au contraire dans le cas de la console de jeux hybride de Nvidia qui est très confortable en main. Bien qu’elle reste un peu lourde, on finit tout de même par s’y habituer, et puis cela ne fait pas de mal de sentir le poids de la bête en main, qui offre une impression de robustesse accrue !
Écran
9
En utilisation, je n’ai pas constaté de défaut majeur sur l’écran de la Shield qui est de qualité, sachant que l’on est sur une dalle de 1280 x 720 pixels avec son écran “Retinal Display” accoudé à la technologie LCD. Que ce soit en terme d’angles de vision, profondeur des pixels et réactivité tactile, l’écran de 5 pouces installé sur la Shield ne fléchit pas une seconde avec une qualité plus que probante.
Logiciel
8
En préservant l’interface stock d’Android, Nvidia offre à l'utilisateur ce que l’on pourrait qualifier d’expérience Nexus avec des mises à jour OTA (Over-The-Air) très régulières (et un support à l’écoute de la communauté). En dehors de cela, la partie logicielle de la Shield regroupe de nombreuses implémentations logicielles issues de Nvidia visant à renforcer l’expérience utilisateur, pour un terminal qui pousse les usages au-delà des espérances. Bien sûr, certaines de ses fonctionnalités ne sont pas exemptes de bugs, ce qui aura parfois tendance à énerver l’utilisateur. Un vrai caméléon qui se calque parfaitement sur l’esprit du logo de la firme de Santa Clara qui s’inspire d’une queue d’un caméléon avec un N en italique.
Performances
10
Je n’ai aucune critique négative à faire sur les performances, Nvidia nous a montré qu’il était capable de perfectionner son Tegra 4 qui, devant le Tegra 3, présente une meilleure dissipation thermique, qui est aussi assistée par le ventilateur miniature installé sur le processeur. Les performances sont très bonnes et croquent littéralement la plupart des architectures haut de gamme de la concurrence. Comparativement au Snapdragon 800, Nvidia propose une solution graphique plus avancée qui offre des performances plus que concluantes, contre un GPU Adreno 330 de Qualcomm qui cède devant son compétiteur.
Autonomie
10
Une fois de plus, l’autonomie de la Shield est tout bonnement excellente, et vient parfaitement se marier avec les optimisations réalisées par Nvidia. En même temps, quand on développe son propre produit avec sa propre architecture, on se doit de faire un sans faute, ou presque, avec une batterie de 7850 mAh, divisée en deux dans chaque manche.
Note finale du test
9 /10
Malgré quelques dysfonctionnements sur certaines de ses fonctionnalités, il ne faut pas oublier que la Nvidia Shield est le premier vrai produit et la première vraie console de jeux hybride sous Android directement commercialisée par Nvidia sur les vastes de sentiers du marché de la mobilité, qui offre de multiples usages qui en font une console aux multiples facettes.

Bien que certains puissent la trouver un peu lourde en main, d’autres s’y habitueront. Que ce soit en termes de prise en main, fonctionnalités, optimisations et performances, ou d’autonomie, la Nvidia Shield se montre assez concluante et plaisante avec un positionnement tarifaire qui reste assez correct à un tarif de 299 dollars au États-Unis et au Canada.

On l'aura compris, la Shield est une console de jeux fait par des geeks pour des geeks !

Points positifs de la Notre Verdict

  • Android 4.3 Jelly Bean

  • Expérience Nexus

  • Fonctionnalités innovantes

  • Optimisation logicielle convaincante

  • Performances graphiques séduisantes

  • Autonomie excellente

Points négatifs de la Notre Verdict

  • Lourde en main (même si on s’y habitue)

  • Interaction limitée avec certaines cartes SD

  • Catalogue de jeux à accroître

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