Intéressé par BlackBerry, Lenovo se serait heurté au gouvernement canadien

 

Rarement le destin d’un constructeur de smartphones n’aura autant suscité la curiosité ni engendré tant de rumeurs. BlackBerry, dont la santé financière dans les choux laisse présager une mise en vente, aurait bel et bien pu passer sous le giron de la firme chinoise Lenovo.

BlackBerry

La rumeur d’un rachat de BlackBerry par Lenovo court de longue date, mais n’était finalement pas aussi farfelue qu’elle aurait pu paraître. De fait, au lendemain de l’avortement de la proposition du fonds canadien FairFax Holdings, qui s’est soldé par une levée de fonds à hauteur d’un milliard de dollars, le spectre du constructeur chinois leader dans le domaine des PC sur le marché international, refait surface. Selon le média canadien The Globe and Mail, la piste Lenovo a effectivement été étudiée par BlackBerry, mais se serait vu imposer le veto du gouvernement du pays. La source du journal, proche du gouvernement, aurait déclaré à nos confrères : « Nous sommes parfaitement cohérents avec le message selon lequel le Canada est ouvert aux investissements étrangers et aux investissements chinois en particulier, mais pas s’il faut compromettre la sécurité nationale« . Une telle prudence résulterait de ce que BlackBerry reste intimement lié aux infrastructures télécom canadiennes, déjà vue au début du mois d’octobre, quand le pays avait bloqué le rachat du réseau de fibre optique Allstream de Manitoba Telecom à un businessman egyptien, Naguib Sawizis. C’est également au mois d’octobre qu’Ottawa aurait bloqué les intentions de Lenovo, qui n’aurait finalement pas formulé de proposition précise à destination de BlackBerry.

Si le groupe Lenovo reste premier vendeur de PC, notamment en Amérique du Nord, il faut rappeler que la firme chinoise, à l’été 2013, aurait été interdite d’appels d’offres pour un usage sur des réseaux secrets et top secrets aux États-Unis et dans quatre autres pays dont le Canada, selon les informations du Finantial Review. Les ordinateurs du constructeur auraient en effet été soupçonnées de transporter des failles matérielles susceptibles d’autoriser l’accès à des informations privées.

Pour l’heure, le rachat de BlackBerry, évalué jusqu’ici à 4,7 milliards de dollars, n’est plus d’actualité, l’ancien Research In Motion ayant opté pour la voie d’une levée de fonds.


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