Photographie en noir et blanc : les secrets d’une photo réussie sur smartphone

Ce contenu est offert par Samsung et réalisé par Humanoid xp

Il ne suffit pas d’appliquer un filtre « noir et blanc » sur une photo en couleur pour qu’elle se transforme tout d’un coup en chef d’œuvre. De nombreuses règles régissent la composition de photos en noir et blanc. Voici celles qu’il faut absolument connaître pour les réussir.

Pour beaucoup, la photographie en noir & blanc rime avec nostalgie, souvenirs ou évoque les premières décennies du XXe siècle : bref, la belle époque ! S’il est vrai que la photographie argentique en noir et blanc parvient à transmettre de façon instantanée ce type de sentiments, il n’est pas du tout impossible d’en faire de même avec les appareils photo modernes, dont ceux de nos smartphones.

Nous allons tenter aujourd’hui de sublimer l’art du noir et blanc en nous concentrant autant que possible sur notre sujet et notre environnement de prise de vue. Prenez votre smartphone et oubliez les couleurs du monde qui vous entoure !

Qu’est-ce qu’une photo en noir et blanc ?

Faire de la photo en noir et blanc ne consiste pas à simplement passer n’importe quelle photographie couleur en noir et blanc via une option de votre appareil photo ou ordinateur. Comme son nom l’indique, la photographie en noir et en blanc doit être composée de noir et de blanc, et non pas uniquement de nuances de gris.

Prenez pour exemple la photo ci-dessous qui est composée de nombreuses couleurs. Si nous la passons maintenant bêtement en noir et blanc, elle deviendra globalement grise, sans véritable noir ou véritable blanc. Elle apparaît très fade à nos yeux. C’est la conséquence de la lumière très uniforme de la scène photographiée et des couleurs qui la compose.

Une fois passée en noir et blanc, cette photo n’a que peu d’intérêt. Le manque de contraste et trop grand nombre de gris différents rendent le cliché terne et sans intérêt.

Par ailleurs, comme vous pouvez le voir ci-dessous, quand certaines couleurs peuvent s’avérer être intéressantes sur une photo couleur, elles ne le sont parfois plus du tout lorsque l’on passe cette même photo en noir et blanc. Sur la photo ci-dessous, les feuilles rouges n’ont plus du tout d’intérêt une fois la photo passée en noir et blanc.

Le rouge, qui avait un intérêt sur la photo en couleur, ne donne plus rien sur la version en noir et blanc.

Pour vous aider, voici un petit guide de l’équivalence en nuance de gris de certaines couleurs que vous retrouvez probablement souvent autour de vous. La formule magique pour obtenir une photo noir et blanc intéressante est de combiner sur une seule et même photo à la fois des couleurs qui correspondent à des gris sombres avec d’autres qui correspondent à des gis clairs. Vous créerez ainsi du contraste et donc une belle photo en noir et blanc.

Suivant les couleurs présentes dans l’environnement de votre photo, les gris seront plus ou moins sombres dans le cliché en noir et blanc.

Voici un exemple concret de couleurs qui fonctionnent ensemble une fois passées en noir et blanc.

La clé du noir et blanc : savoir repérer les couleurs qui donneront le meilleur contraste final sur la photo en noir et blanc.

Maintenant que vous arrivez parfaitement (ou presque) à voir en noir et blanc, il est temps de faire quelques belles photos !

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Découverte

Savoir prendre en compte le contraste

Concentrez-vous sur la lumière qui éclaire votre environnement et posez-vous les questions suivantes :

  1. Y a-t-il des zones très lumineuses et d’autres très sombres ?
  2. Ou à l’inverse, y a-t-il peu de différences entre les zones claires et sombres ?
  3. Avez-vous l’impression que les couleurs présentes sont globalement claires, sombres ou les deux ?
  4. Quel rendu cela donnerait-il en nuances de gris ? Y’aurait-il du noir ? Du blanc ? Ou uniquement du gris moyen ?

Les réponses à ces questions vous permettront déjà de vous donner une bonne indication quant à l’intérêt ou non de ce lieu pour la réalisation d’une photographie en noir et blanc :

  • Si vous avez répondu “oui” à la question 1, c’est très bon signe !
  • Si vous avez répondu “oui” à la question 2, c’est donc mauvais signe…
  • Si les couleurs présentes vous paraissent composées à la fois de teintes claires et sombres, c’est très bon signe ! Par exemple, du bleu plutôt sombre et du jaune clair donneraient une très belle image noir et blanc.
  • Si vous estimez que des zones seraient quasiment noires et/ou quasiment blanches, c’est encore un bon signe !

Vous commencez maintenant à mieux maîtriser la question du contraste de luminance (c’est-à-dire de lumière, d’exposition). Et comme vous l’aurez sans doute déjà deviné, cela ne se limite pas aux couleurs. Bien au contraire ! Il vous est possible de trouver du contraste à l’aide de bien d’autres éléments à condition d’observer avec attention la façon dont la lumière interagit avec votre sujet et votre environnement. Regardez les textures, les formes, les reflets ou encore les ombres (nous y reviendrons).

Voici quelques exemples de sujets potentiellement intéressants :

  • les fenêtres d’un bâtiment ;
  • un amas de feuilles ;
  • le dessous d’un pont ;
  • un visage à moitié dans l’ombre ;
  • des passants en contre-jour en fin de journée.

Pour notre premier exemple, nous allons faire simple en photographiant de jolies fleurs blanches. Le fait qu’elles soient blanches (donc claires) n’est pas un choix anodin. En effet, cela nous permet de facilement créer un contraste avec un arrière-plan dans l’ombre.

Sur la première photo, nous pouvons nous rendre compte que les fleurs ne sont pas vraiment mises en avant. Seul le travail sur la profondeur de champ (donc le fait qu’elles soient les seuls éléments nets de la photo) suggère qu’elles constituent notre sujet principal. Un léger recadrage (deuxième photo) permet cette fois-ci de jouer de la différence de luminance entre les fleurs et une partie bien précise de l’arrière-plan. Nous avons ainsi créé du contraste et mis davantage en avant notre sujet principal.

Voici un autre exemple très simple avec ces mêmes fleurs blanches.

Un arrière-plan sombre permet de mieux faire ressortir les fleurs claires.

Le Samsung Galaxy S20 Ultra que nous avons utilisé pour ces photos permet de visualiser la scène directement en noir et blanc. Cette fonctionnalité est très utile pour directement voir si le rendu est à la hauteur de nos espérances ou pas.

Le mode Noir et Blanc du Samsung Galaxy S20

Le mode Noir et Blanc du Samsung Galaxy S20

Le mode Noir et Blanc du Samsung Galaxy S20

Pour activer le mode Noir et Blanc du Galaxy S20, cliquez sur l'icône en forme de baguette située en haut à droite de l'interface de l'application photo. Puis sélectionnez « Filtres » et choisissez B&W dans la liste des filtres qui s'affichent en bas de l'interface.

Il ne vous reste plus qu’à reproduire cet exercice un peu partout autour de vous. Que ce soit par temps ensoleillé ou nuageux, vous devriez toujours réussir à trouver un moyen d’associer différents éléments qui créeront ensemble du contraste et donc une belle photo en noir et blanc. N’oubliez pas que plus vous jouerez sur des extrêmes plus votre photo sera intéressante et impactante. Comme nous l’avons vu plus haut, la règle d’or est d’éviter de se satisfaire de photos justes “grises”, sans zones vraiment blanches et/ou vraiment noires.

Nous verrons dans la suite de ce tutoriel comment retravailler vos photos en noir et blanc directement sur votre smartphone afin d’accentuer facilement les contrastes de celles-ci.

L’astuce du pro

Afin de vérifier la pertinence de votre photo en noir et blanc, vous pouvez les visionner de loin ou sous la forme de miniatures. Ainsi, il vous sera possible de rapidement vous rendre compte des photos qui fonctionnent et celles qui fonctionnent moins bien.

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Perfectionnement

Trouver l'équilibre entre la lumière et les ombres

Maintenant que vous êtes déjà plus à l’aise avec la notion de contraste et de couleurs, nous allons corser légèrement la chose en essayant de photographier un type de sujet plus complexe, mais également plus épanouissant et plus satisfaisant : la lumière et les ombres !

Les bases, vous les connaissez bien : la lumière est par définition un élément clair alors que les ombres sont, elles, un élément sombre. La combinaison des deux est donc très adaptée à la photographie en noir et blanc. Que ce soit au sol ou contre un mur, il va être nécessaire de redoubler d’attention pour trouver un jeu de lumières et d’ombres pertinentes à photographier.

Deux options principales s’offrent à vous :

  • Trouver des lumières ou des ombres naturelles autour de vous ;
  • Créer vos propres jeux de lumières et d’ombres.

Dans les deux cas, l’exercice reste le même, mais la première option nécessitera parfois d’être très réactif. C’est le cas notamment si vous souhaitez photographier l’ombre d’un passant, d’un sportif ou encore d’un animal. Nous vous conseillons donc de débuter par la deuxième option en imaginant une mise en scène qui peut être déjà très simple : utiliser votre propre ombre ou celle d’un de vos proches lorsque le temps est ensoleillé pour profiter d’un maximum de contraste en matière de lumière. Même si cela vous semble vraiment très simple et basique, il est nécessaire de passer par là pour bien appréhender le concept :

  1. Choisissez idéalement un sol clair et/ou dans la lumière (en intérieur ou en extérieur, peu importe).
  2. Choisissez un moment de la journée ou le soleil est relativement bas (en hiver, cela peut même fonctionner entre midi et deux).
  3. Osez le contre-jour !
  4. Affinez votre exposition pour obtenir une ombre bien marquée.
  5. Ajoutez du contraste en post-traitement via les options ou filtres de votre smartphone ou via une application comme Snapseed ou Lightroom Mobile.

Pour notre exemple nous avons repéré ce premier lieu dans les rues de Tours. Avant de commencer à photographier votre sujet, vous pouvez déjà tester avec des passants. Et, qui sait, peut-être que cela donnera directement un résultat très séduisant !

Imaginez ensuite une pose, une démarche ou une attitude pour votre sujet : avance-t-il vers vous ou s’éloigne-t-il ? va-t-il vite ou lentement ? etc. De notre côté nous avons testé une marche en éloignement ainsi qu’un saut perpendiculaire à la rue.

Le mode grand-angle utilisé dans la photo permet de mieux tirer parti de la courbure de la rue pour mettre en valeur le sujet.

Notre meilleure prise aura été la simple marche. Vous remarquerez que nous avons pris soin de bien isoler l’ombre du sujet principal des autres ombres présentes dans la scène afin de maximiser sa mise en évidence. Notre cadrage est également volontairement très large dans le but d’utiliser la dynamique de la courbure de la rue pour guider le regard du spectateur vers notre sujet et sa direction.

Côté traitement de l’image, quatre options s’offrent à vous :

  1. Utiliser le mode noir et blanc de votre smartphone s’il en possède un (comme dans le premier niveau de ce tutoriel).
  2. Prendre votre photo en couleur (afin de garder cette option dans le placard) et utiliser un filtre noir et blanc proposer soit par l’application de retouche photo native de votre smartphone, soit par une application tierce comme Snapseed ou Lightroom Mobile (voir exemple ci-dessous).
  3. Prendre votre photo en couleur et utiliser les fonctionnalités avancées d’une application tierce comme les courbes (voir exemple ci-dessous).
  4. Prendre votre photo en couleur et utiliser un logiciel sur votre ordinateur.
Snapseed, l’application de retouche utilisée ici propose un très bon filtre en noir et blanc.

Si vous n’avez personne à mettre en scène ou que l’idée de photographier des passants vous gêne, vous pouvez par exemple photographier de la nature morte ou de l’architecture. Dans notre exemple ci-dessous, nous avons simplement attendu que le soleil fasse son apparition entre deux nuages pour profiter de cette très belle lumière sur le mur de droite. Ce petit détail apporte un vrai plus à la photo.

Les contrastes de couleurs sont bons et la lumière entre dans la fenêtre. C’est le bon moment pour prendre une photo en noir et blanc !
Le résultat final.

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Expert

Tenter le clair-obscur pour réduire le gris au minimum

Pour ce troisième exercice, nous allons pousser le contraste (que vous connaissez bien maintenant) à son maximum ! Cela s’appelle un “clair-obscur”. En d’autres termes, l’idée ici est d’obtenir une photographie comprenant à la fois un maximum de zones très claires et de zones très sombres, et donc un minimum de gris. Généralement, le clair-obscur met en avant des nuances claires sur un arrière-plan sombre. Mais il est également possible de travailler l’inverse, à savoir un fond clair et un sujet sombre.

Retenez que votre but ici est de créer une véritable opposition entre les lumières et les ombres. Un exemple très basique pourrait être un contre-jour. En réalisant ce type de photo, vous obtiendrez un arrière-plan très clair et un premier plan sombre. Lorsque cet effet est très important, vous obtenez une silhouette et également un clair-obscur.

Certaines situations se prêtent beaucoup à ce type de photographies :

  • Une fenêtre à l’intérieur d’une maison plongée dans le noir ;
  • Une personne sur une scène éclairée par un seul projecteur ;
  • Des phares de voiture ou la lumière d’un lampadaire en pleine nuit.

Notre première photographie de clair-obscur a été réalisée sous un porche, dans l’entrée d’une cour intérieure.

Un cadre idéal pour tester le clair-obscur.

Ce type de lieu et de situation est idéal pour réaliser un clair-obscur. Mais attention, pour que cela fonctionne, plusieurs paramètres sont à prendre en compte :

1- Le cadrage

Le clair-obscur est l’occasion pour vous d’oser ! De tester des cadrages qui cassent les règles habituelles (règle des tiers, points de force…) pour débuter un véritable travail de style, votre style.

2 – Le sujet et l’action (ou pas)

À travers ces différents tutoriels, nous avons déjà beaucoup parlé de l’importance du sujet dans vos photographies. Mais il est temps maintenant de vous dévoiler un secret : l’absence de sujet ou d’action est souvent bien plus fort et impactant ! En effet, l’association volontairement très contrastée du noir et du blanc dans un clair-obscur vous permet de travailler sur des émotions profondes. Ajoutez à cela une absence de sujet et vous obtiendrez une œuvre dont l’interprétation dépendra entièrement de la personnalité et du vécu de chacun.

Voici deux exemples, l’un sans sujet ni action et l’autre avec ces deux éléments.

3 – L’exposition

Côté exposition, moins de libertés s’offrent à vous. Il est nécessaire de la paramétrer avec minutie pour être certain de ne pas sacrifier ou dégrader certains détails importants de votre image (ci-dessous les éléments extérieurs en plein soleil).

 

L’important ici est de bien sous-exposer la photo à la prise de vue afin d’obtenir l’effet escompté. Surtout, n’hésitez pas à tendre vers du vrai noir ou du vrai plan !

Voici un autre exemple qui peut sembler très simple, mais qui cache en réalité beaucoup de détails très intéressants à décortiquer.

Nous avons cherché ici un sujet et un jeu de lumière encore un peu plus complexe. Même si cette photo semble simple de premier abord, toute sa subtilité réside dans les rares parties éclairées qui la composent. Ces éléments viennent complexifier et enrichir la composition en apportant soit de la délicatesse et de la douceur (les rideaux et les fleurs), soit de l’ordre et de la structure (le bureau, le fauteuil et la fenêtre). La technique du clair-obscur est un art à part entière qui va vous permettre d’allier minimalisme visuel et complexité d’interprétation. De quoi faire de vous un véritable artiste !

À propos de l’auteur

Olivier Schmitt est un photographe professionnel et directeur artistique français. C’est aussi l’un des meilleurs professeurs de photographie et de montage que vous pouvez trouver sur le web. Vous pouvez consulter ses nombreux tutoriels sur la photo, la vidéo et la retouche sur son site web ou sur sa chaîne YouTube.