Les géants de la tech comme Microsoft et Google ont peut-être un concurrent sérieux en face d’eux sur la recherche conversationnelle. You s’est toujours attaché à garder une longueur d’avance sur les deux géants du web. Ce moteur de recherche ne sort pas de n’importe où : son PDG Richard Socher a travaillé chez Salesforce ou encore MetaMind avant de fonder l’entreprise en 2021. En décembre dernier, You.com a mis en place la recherche conversationnelle, une sorte de ChatGPT connecté à Internet. Tout comme le nouveau Bing, il cite ses sources lors de ses réponses. Alors que Google utilise la recherche multimodale d’un côté et la recherche conversationnelle de l’autre avec Bard, You fusionne les deux.
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You se met à la recherche multimodale par IA
Ce 7 février, You.com annonçait YouChat2.0, évolution de YouChat, l’« assistant de recherche IA qui vous permet de trouver des réponses à des questions complexes ». Il se base sur le modèle de langage CAL développé par l’entreprise. Cette évolution de YouChat permet de discuter avec le « moteur de recherche pour recevoir des résultats en temps réel dans diverses modalités multimédias riches, notamment des graphiques, des images, des vidéos, des tableaux, des graphiques, du texte et du code », peut-on lire sur le billet d’annonce.
L’exemple le plus parlant, c’est que l’on peut discuter avec l’IA et à tout moment lui demander de générer une image par IA via Stable Diffusion. Un comportement étrange est d’ailleurs à signaler : parfois, la plateforme indique ne pas pouvoir générer ladite image, mais propose juste après de la créer quand même. On peut aussi demander à YouChat de générer des tableaux, comme des comparatifs d’ordinateurs portables.
Autre cas d’usage avancé par You.com : la possibilité d’intégrer les cours boursiers d’une entreprise ou d’une cryptomonnaie durant la conversation, ce que ne prévoit pas de faire Bard et ce que ne fait pas Bing par exemple. Cependant, tout comme Bing, on garde des résultats de recherche associés à la demande. Pour Richard Socher, « c’est un grand pas en avant de faire en sorte que les grands modèles de langage soient multimodaux dans le sens où les différentes modalités sont du texte, mais aussi du code, des tableaux, des graphiques et des images et des éléments interactifs — et parfois, c’est la meilleure façon de répondre à votre question. Je crois sincèrement que cette manière de représenter la réponse à cette question est meilleure que n’importe quel texte », a-t-il déclaré à TechCrunch.
Des lacunes bien plus grandes que Bing ou ChatGPT
Ce que l’on remarque rapidement en utilisant You, c’est qu’il est tout de même plus limité que ChatGPT ou Bing. Les erreurs factuelles sont nombreuses, d’autant plus lorsque la réponse n’est pas sourcée avec des liens vers des pages web. Alors effectivement, Google s’est planté avec Bard, Microsoft aussi avec Bing durant leurs conférences respectives. Mais le niveau global de You reste moindre, même s’il faut rappeler que le programme est en phase de bêta.
Pour le moment, You a annoncé vouloir ajouter davantage d’applications disponibles pour la recherche. Si YouChat 2.0 a amélioré la fiabilité des informations données, il reste encore beaucoup de travail à faire sur ce terrain. D’ailleurs, on n’en sait pas beaucoup sur CAL, le modèle de langage derrière l’agent conversationnel de You et Richard Socher se fait très discret à ce sujet. Il précise cependant qu’à un moment donné, il révèlera le fonctionnement de son intelligence artificielle.
La stratégie de You pour les prochains mois
Dans son entretien avec TechCrunch, le PDG de You Richard Socher n’y va pas de main morte : pour lui, « Google est un moteur de rechercher monolithique, monopolistique, fermé et qui a fini par armer l’IA contre les utilisateurs pour servir son véritable objectif : la publicité. » De son côté, You aurait une croissance à deux chiffres tous les mois et serait utilisé par des millions de personnes. Si l’on en croit le site SimilarWeb, You.com enregistrerait près de 16 millions de visites par mois (janvier 2023).
La question qui vient après cette excellente croissance, c’est celle de la monétisation : You est et reste avant tout une entreprise et se doit de générer des revenus pour assurer sa pérennité. Dans le domaine des moteurs de recherche, cette question est primordiale et l’est encore plus lorsqu’on parle d’IA conversationnelles. Il est difficile de monétiser un ChatGPT connecté à Internet et c’est en partie pourquoi Google était réticent à l’idée de lancer Bard. Mais pour Richard Socher, les enjeux de sa société ne sont pas les mêmes que ceux de Google ou de Microsoft : « nous n’avons pas à faire 500 millions de dollars par jour. Nous n’avons pas cette pression pour le moment en tant que startup. Mais nous allons réfléchir à la monétisation cette année, et nous allons essayer d’explorer différentes voies ».
D’un autre côté, You n’a pas l’écosystème de Google ou de Microsoft. On sait que Google travaille à intégrer Bard sur les Chromebook afin de le rendre plus accessible. Même son de cloche chez son concurrent : le modèle de langage GPT ferait son arrivée prochainement dans Office.
Pour aller plus loin
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Le média TechCrunch précise en rapport que cela pourrait inclure les publicités privées, mais aussi un système d’abonnements à des modules pour divers usages : rédaction d’articles de blogs ou d’essais. Aussi, You pourrait s’ouvrir à « la création d’applications tierces, comme l’application Stock qui affiche un graphique boursier. » Le PDG de You se dit réaliste et raconte qu’« il est certain que la concurrence est rude et qu’il faut construire quelque chose qui soit à la fois unique et différent, mais en même temps assez bon pour supporter la plupart des choses que les gens attendent actuellement de leur moteur de recherche ».
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