Les deepfakes de Taylor Swift poussent la chanteuse à se positionner contre Donald Trump dans les élections à venir

 
C’est un soutien de poids que vient de gagner Kamala Harris dans sa course à la maison blanche. L’ultrapopulaire chanteuse Taylor Swift a annoncé qu’elle voterait contre Donald Trump en novembre.
Source : Truth Social

C’est l’histoire d’un montage à l’IA qui a eu l’effet inverse que celui espéré. En août dernier, sur son site Truth Social, Donald Trump postait une image de Taylor Swift déguisée en oncle Sam encourageant les citoyennes et citoyens américains à voter pour le parti républicain. À peine 3 semaines plus tard, la vraie Taylor Swift a officiellement apporté son soutien à sa rivale Kamala Harris.

Comme l’a remarqué The Verge, dans un message publié sur Instagram le 11 septembre, la chanteuse explique avoir senti le besoin « d’être transparente sur ses intentions de vote » pour ne pas laisser à l’équipe de campagne de Trump le loisir de jouer avec son image sans son autorisation. « Récemment, j’ai appris qu’une IA de “moi” endossant fallacieusement la candidature de Donald Trump à l’élection présidentielle avait été postée sur le site du candidat. Cela a ravivé mes craintes concernant l’IA et les dangers de relatif à la diffusion de fausses informations », a expliqué la star.

Que risque Trump pour son utilisation de l’IA ?

Sans encourager explicitement ses fans à la suivre, la chanteuse a tout de même mentionné l’importance de s’inscrire sur les listes électorales et les sujets qui lui tenaient à cœur tel que le droit à l’avortement et les droits LGBTQIA+. Si le positionnement de la star de la pop est notable, c’est parce que les deux grands partis politiques américains se sont battus bec et ongles pour obtenir son soutien, convaincus qu’elle a la pouvoir de faire basculer des pans entiers de la population vers le ou la candidate de son choix.

Paradoxalement, si de nombreux états américains ont interdit l’usage de l’IA dans le cadre de la campagne électorale, la photo de Taylor Swift postée par Donald Trump ne fait pas courir un gros risque au candidat. Seuls les deepfakes « convaincants » sont visés par les différentes lois étasuniennes. Donald Trump s’en est d’ailleurs donné à cœur joie puisque son fil X est rempli de très nombreux montages douteux sur les risques que ferait courir une présidence Harris au pays d’Oncle Sam.

Quid de la France et de ses élections ?

En France, si la Cnil s’est récemment inquiétée de l’impact de l’IA générative sur les élections législatives de juin dernier, le recours à des outils de création d’images semble encore marginal dans le paysage politique. Cependant, un rapport publié par l’ONG AI Forensics note que les partis d’extrême droite hexagonaux ont plus fait appel à ces outils que les autres courants politiques. En tout, une cinquantaine de contenus générés par IA ont été attribués à Reconquête, le Rassemblement National ou Les Patriotes.

Pour aller plus loin
Élections européennes : le rôle important de Google

« C’est le premier cycle électoral où l’IA (générative) existe, mais nous sommes sûrs que dans les années à venir, elle sera de plus en plus utilisée », prophétise cependant Salvatore Romano, l’un des chercheurs derrière l’étude. La mise en garde vaut probablement autant pour la France que pour nos voisins outre-Atlantique.


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