Pourquoi la lutte contre la cybercriminalité est dans une impasse en France

 
Pharos, la plateforme française de lutte contre la cybercriminalité, serait submergée par les signalements, mais n’aurait pas les moyens nécessaires pour y répondre, selon un rapport interne.
Retro Mechanical Keyboard par 8BitDo // Source : 8BitDo

« Violence, mise en danger des personnes, menace ou apologie du terrorisme, injure ou diffamation, incitation à la haine raciale ou discrimination, atteintes aux mineurs » : les champs d’action de la plateforme Pharos sont vastes, mais contrastent avec des moyens limités pour traiter les signalements des français. Selon un rapport interne récupéré par Europe 1, les agents de la plateforme auraient du mal à faire leur travail.

Des outils inadaptés

Pour faire face à ces enjeux vitaux, on pourrait s’attendre à ce que les agents de la plateforme soient équipés des dernières technologies, mais non. Les ordinateurs ne sont pas connectés à la fibre optique, mais à l’ADSL, ce qui crée des « lenteurs informatiques et de téléchargement ». De plus, les auteurs du rapport soulignent que les agents doivent utiliser des logiciels gratuits, faute de renouvellements de licences, ce qui génère des « instabilités et bugs à répétition ».

Des ressources insuffisantes

Selon le rapport, la plateforme Pharos a connu un triplement de ses effectifs depuis 2020 pour aujourd’hui atteindre le nombre de 49 agents travaillant 24h/24, 7j/7. Un nombre dérisoire face à l’augmentation des signalements, des inspecteurs indiquent que de « 4.000 signalements par semaine, la plateforme reçoit désormais 1.000 signalements par jour ».

Ils ont parfois quelques secondes pour juger qu’une situation est d’urgence vitale. Alors que les conséquences d’appréciation peuvent être terribles, notamment en cas de menaces terroristes ou d’atteintes aux personnes, la hiérarchie prend rarement ses responsabilités.

Une source au sein de la direction nationale de la police judiciaire pour Europe 1

Le jour de la visite des locaux du service, c’est près de 14 500 signalements qui étaient en attente d’être traités. Des conditions de travail générant une charge mentale et un stress causant un turnover important dans l’équipe. Le jour de la visite, le rapport indique que 15 personnes étaient absentes pour raison de santé.


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