Adieu « Google Chrome » ? Le spectre d’un démantèlement de Google se précise

 
Chrome peut-il exister sans Google ? Si l’antitrust étasunien parvient à ses fins, on pourrait avoir une réponse à cette question dans les prochains mois.
Source : Kai Wenzel via Unsplash

Déjà condamné pour pratiques anticoncurrentielles sur sa terre natale, Google pourrait bien voir ses pires cauchemars se concrétiser bientôt. D’après des sources du ministère de la Justice américain interrogées par Bloomberg, le géant de la recherche pourrait bien être forcé de se débarrasser de Chrome.

L’idée d’un démantèlement des activités de Google, déjà évoqué il y a quelques semaines, semble avoir fait son chemin au sein de l’écosystème juridique étasunien. D’après Bloomberg, la justice s’attaquerait d’abord et avant tout à Chrome, car elle estime que détenir le navigateur web le plus utilisé au monde offrirait à Google un avantage abusif sur le marché de la publicité en ligne.

Autrement dit, Chrome continuerait d’exister, mais pas « Google Chrome ».

Qu’est-il reproché à Chrome et Google ?

Selon le ministère de la Justice, le pistage des internautes permis par Chrome alimente en effet le profil numérique de chaque internaute et permet à Google de servir des publicités encore plus ciblées, renforçant de fait la position de Google en tant qu’acteur incontournable de la publicité en ligne. La manière dont Google utilise Chrome pour pousser son Chatbot Gemini (qui pourrait bientôt se transformer en agent à tout faire) est aussi vue d’un mauvais œil par la justice.

Google pourrait aussi être forcé de partager les résultats de recherche de son moteur avec d’autres entreprises pour rééquilibrer un peu le marché et d’offrir plus d’options aux éditeurs et éditrices de site web pour échapper à la surveillance de son IA.

Source : Google

Android semble par contre mis de côté et il semblerait qu’aucun des remèdes retenus au monopole de Google n’exige que la firme se débarrasse de son OS mobile. Tout juste devrait-elle arrêter d’imposer ses services (comme son moteur de recherche et son Play Store) sur des milliards de smartphones partout dans le monde. Rappelons au passage que Google envisagerait une sorte de fusion entre Android et Chrome OS.

La réponse en 2025

En réponse à ces potentielles solutions radicales, Google argue que de telles mesures « nuiraient aux consommateurs, aux développeurs et au leadership technologique américain au moment même où il en a le plus besoin. » L’entreprise va même jusqu’à suggérer que le ministère de la Justice « continue à prôner un projet radical qui va bien au-delà des questions juridiques soulevées par cette affaire ».

Pour aller plus loin
« Google est partout » : pourquoi la Commission européenne menace de démanteler Google

Si l’affaire allait jusqu’à un démantèlement en bonne et due forme, l’avenir de Chrome pourrait atterrir entre les mains d’autres géants du web, même si beaucoup sont déjà sous l’œil attentif du même ministère de la Justice pour les mêmes questions d’abus de position dominante. La décision définitive sur les solutions retenues contre Google devrait intervenir en août prochain, avec un point d’étape en avril 2025.


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