Les scientifiques se mobilisent pour protéger leurs données de Trump

 
La communauté scientifique s’organise pour faire face à la suppression d’études scientifiques ciblées par l’administration Trump.

En 2020, le président Trump proposait un décret ouvrant la porte au contenu haineux en ligne. En 2025, il semble déterminé à poursuivre dans cette direction avec cette fois-ci avec le soutien de nombreux géants du secteur technologique. Sa politique biaisée de l’information s’affaire désormais à supprimer purement et simplement certaines recherches scientifiques. Pour faire face à cette décision, la résistance s’organise.

Une mise en conformité exagérée

C’est la disparition de milliers de pages du site Internet du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) qui a tiré la sonnette d’alarme dans la communauté scientifique, rapporte Ars Technica. En réaction, des chercheurs se sont rapidement mobilisés pour archiver les données supprimées et les rendre accessibles via l’organisation Internet Archive.

À l’origine de ces suppressions, on retrouve l’application de décrets promulgués par Trump, intitulés « Defending Women from Gender Ideology Extremism » (« Défendre les femmes contre l’extrémisme idéologique de genre ») et « Restoring Biological Truth to the Federal Government » (« Restaurer la vérité biologique au gouvernement fédéral »). Une application jugée inhabituelle par certains membres du Congrès américain chargé d’évaluer ces mesures.

Des comptes à rendre

Le CDC a jusqu’au 7 février pour répondre aux questions soulevées par un comité consultatif du Congrès américain. Il devra, entre autres, s’expliquer sur les raisons précises de ces suppressions, l’absence de communication autour de ces décisions ainsi que le retour des documents disparus.

Un risque pour la santé

Au-delà des suppressions, certains articles réapparaissent avec des modifications. La virologue Angela Rasmussen, interviewée par Ars Technica, rapporte que des documents relatifs à certaines maladies, comme le virus Mpox, ont vu disparaître des mentions spécifiant que « les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » pouvaient faire partie des groupes les plus exposés à ce virus.

Une omission qui va plus loin puisque certaines recommandations sur l’utilisation des vaccins ont également été supprimées avant d’être rétablies, une décision qui pourrait mettre en danger la santé publique. Rasmussen avertit : « la vaccination diminuera et que nous commencerons à avoir des épidémies de certaines de ces maladies évitables par la vaccination »

Ces recommandations sont fondamentales pour nos pratiques de santé publique les plus élémentaires, et si elles continuent, elles vont provoquer des souffrances et des décès généralisés.

Angela Rasmussen

Les archives du net

Le site Internet Archive qui se présente comme « la bibliothèque d’Alexandrie » du web en conservant des copies de millions de sites Internet, jeux vidéo, logiciels ou encore livres, joue désormais un rôle encore plus important pour la préservation des données scientifiques.

Pour aller plus loin
L’Internet Archive, véritable « mémoire du web », victime d’une cyberattaque d’ampleur

Cette organisation à but non lucratif, totalement indépendante du gouvernement américain, a reçu ces derniers jours des dizaines de gigas d’articles couvrant diverses thématiques menacées. Ces archives deviennent essentielles pour préserver ces études et poursuivre un travail de recherche appliqué sous couvert de censure.


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