ChatGPT est-il de gauche ? Pour certains membres de l’administration Trump, la réponse est un « oui » massif et cela ne semble pas trop plaire à OpenAI. L’entreprise qui développe le célèbre robot conversationnel a annoncé vouloir corriger le tir, sans doute pour éviter des représailles.
Dans un long billet de blog, l’entreprise a annoncé vouloir changer les directives de son chatbot pour mieux adhérer au principe de la liberté d’expression à l’Américaine, note The Verge.
Une IA sans biais ?
Parmi les nouvelles règles qui régissent le comportement de ChatGPT (appelé « model spec » ou « caractéristiques du modèle » en français), on retrouve une volonté de « s’attacher à la vérité » des faits. Derrière cette affirmation un peu creuse, OpenAI explique vouloir faire en sorte que ChatGPT « n’impose pas son point de vue à un utilisateur ou utilisatrice », que ce soit directement ou indirectement.
À plusieurs reprises, la firme indique que le chatbot doit être prêt à « explorer n’importe quel sujet depuis n’importe quel angle ». Une dépolitisation extrême qui, paradoxalement, « pourrait s’avérer polémique puisque l’assistant restera neutre sur des sujets apparaissant comme moralement répréhensibles ou offensants », explique OpenAI.
Si OpenAI réaffirme malgré tout ses règles interdisant les appels à la haine ou à la violence dans le même document, « aucun sujet ne doit être hors limite », note tout de même l’entreprise. Une vision tout à fait cohérente avec la liberté d’expression à l’Américaine, élevée au rang de valeur cardinale par Donald Trump.
Un réajustement politique
Difficile de ne pas voir derrière ce revirement les effets d’une certaine pression politique à laquelle OpenAI a tenté de répondre. Depuis plusieurs années maintenant, Elon Musk critique ce qu’il perçoit comme des biais « woke » et « politiquement corrects » dans les outils d’intelligence artificielle générative moderne. Sans cibler directement OpenAI, l’allusion est assez transparente vu la haine que le bras droit de Donald Trump voue au PDG de la firme, Sam Altman.
Pour aller plus loin
Les IA seront toujours biaisées, n’en déplaise au patron de Google
David Sacks, conseiller spécial en intelligence artificielle du président, a lui directement visé ChatGPT et sa propension supposée à « intégrer par défaut la censure » de certaines opinions tout en « cachant la vérité sur beaucoup de sujets ». Il semblerait donc qu’OpenAI tente de rester sur une ligne de crête, tentant de satisfaire Trump sans pour autant donner des gages à Elon Musk. Un exercice d’équilibrisme délicat.
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