
Les nouvelles mesures douanières pensées par l’administration Trump pourraient accélérer le développement d’une indépendance technologique européenne. Dans une lettre ouverte adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et à la responsable numérique de l’UE, Henna Virkkunen que TechCrunch a pu se procurer, on apprend que des industriels européens appellent l’UE à mettre en place une politique forte pour ne plus dépendre d’acteurs étrangers.
Garantir une « infrastructure numérique souveraine »
« Imaginez une Europe sans moteur de recherche, sans messagerie électronique ni logiciel de bureautique. Cela signifierait l’effondrement total de notre société. Cela paraît irréaliste ? Eh bien, quelque chose de similaire vient de se produire en Ukraine », indique Wolfgang Oels, directeur opérationnel du moteur de recherche Ecosia, à TechCrunch.
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Un retournement géopolitique aux conséquences immédiates qui incite 80 industriels issus de secteurs allant du cloud, aux télécommunications en passant par la défense comme Airbus ou Dassault, à appeler l’UE à mettre en place une « infrastructure numérique souveraine ». Pour atteindre cet objectif, les signataires de la lettre s’appuient sur les travaux de l’économiste Cristina Caffarra qui prône l’idée d’un « EuroStack ».
Une priorité européenne
Cette étude vise à garantir une indépendance européenne dans le secteur de la technologie, à l’image des travaux récemment menés en Allemagne. Pour autant, « l’objectif n’est pas d’exclure les acteurs non européens » précisent les industriels, mais de créer un espace où ils auraient une mise en avant et une préférence sur les achats publics.
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Pour ce qui est des consommateurs, les industriels appellent les pouvoirs publics à mettre en place des subventions pour leur permettre d’acheter plus facilement européen.
« Historiquement, l’idée de penser « l’Europe d’abord » a été taboue, considérée comme inconvenante. Et si la volonté de donner l’exemple à l’échelle mondiale et de jouer franc-jeu est admirable, elle est naïve et a désavantagé l’Europe »
Any Yen, fondateur de Proton
De plus, face à la montée des technologies propriétaires, les signataires de la lettre souhaitent mettre en place une technologie basée sur l’ouverture et en faire « un pilier de la stratégie souveraine numérique de l’Europe ». Frank Karlitschek, PDG et fondateur du service cloud Nextcloud, insiste et signe : « La souveraineté numérique ne peut être atteinte qu’avec des logiciels open source ». En rendant les technologies des infrastructures essentielles à 50 ou 80% en open source, Karlitschek indique que cela « créerait une explosion de nouvelles startups et d’innovation » tout ne coûtant rien au contribuable.
Pour le moment, la Commission Européenne ne s’est pas exprimée sur les sollicitions de l’EuroStack. Toutefois, il est à noter que si cette ambition se concrétise, elle pourrait marquer un tournant pour l’Union européenne et sa manière d’aborder la question de la transformation numérique. Entre ouverture et protectionnisme.
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