C’est quoi la demoscene, cet art numérique méconnu désormais protégé en France

 
La demoscene vient d’être inscrite à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel du ministère de la Culture en France. On fait le point sur cette culture artistique et informatique méconnue du grand public.
Exemple de demoscene, une culture artistique basé sur la transformation de démos. // Source : 64K pour Vikidia

Né dans les années 80, la demoscene, est un mouvement artistique mêlant programmation, musique et design pour créer des œuvres en temps réel, appelées « démos ». On apprend qu’après un long combat de cinq années mené entre autres par l’association MO5, spécialisée dans la préservation du patrimoine immatérielle, cette pratique trouve ses lettres de noblesse. En effet, elle a été inscrite le 10 avril dernier à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel du ministère de la Culture. Une reconnaissance majeure pour cette culture underground.

Bidouiller du code

Au départ, ce mouvement semble naître parmi la communauté de hackers. En effet, ces derniers supprimaient la protection que l’on pouvait retrouver dans des jeux informatiques pour y ajouter leurs propres écrans d’introductions en repoussant les limites graphiques et sonores des programmes et des ordinateurs sur lesquels ils codaient. « Vous êtes un jeune hacker, vous voulez impressionner, vous faites une démonstration de code », titrait en 1995 Wired sur le sujet, décrivant l’expansion du phénomène en Europe du Nord.

Au fil des années, la pratique s’est éloignée de la scène jeu vidéo et du hack pour devenir une pratique artistique à part entière qui continue de rassembler des milliers de pratiquants dans le monde et en Europe venant présenter leurs performances lors de démoparties.

Une inscription à l’UNESCO en vue

En inscrivant la demoscene à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel du ministère de la Culture, la France devient le septième pays à valoriser et préserver cet héritage culturel et rejoint la Finlande et l’Allemagne qui ont fait de même respectivement en 2020 et 2021.

Cette dernière inscription revêt une importance majeure pour cette culture underground puisqu’elle ouvre la porte d’une inscription à l’UNESCO. La France faisant partie des États membres pouvant soumettre à l’UNESCO certaines pratiques pour qu’elles rentrent dans le patrimoine culturel immatériel lui assurant une plus grande visibilité, mais aussi une meilleure préservation.


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