Emmanuel Macron élu : le programme numérique du nouveau président de la République

 
Emmanuel Macron a été élu président de la République française le 7 mai 2017. Voici ses propositions en matière de numérique.
Emmanuel Macron à l’Élysée

Le programme du fondateur du mouvement En Marche comprend de nombreuses mesures en rapport avec le numérique. En voici un récapitulatif.

Supprimer les zones blanches

Emmanuel Macron veut abolir les zones blanches en France et promet d’obliger les opérateurs à doubler le nombre d’antennes mobiles en 4G. « S’ils ne tiennent pas leurs objectifs, les opérateurs pourront être sanctionnés financièrement », peut-on lire.

Nous éliminerons les zones sans réseau (aussi appelées « zones blanches »).

Les opérateurs devront y apporter la 4G et améliorer la couverture en doublant le nombre d’antennes mobiles. L’État soutiendra cette initiative en consentant des conditions économiques favorables sur les redevances d’utilisation des fréquences hertziennes. S’ils ne tiennent pas leurs objectifs, les opérateurs pourront être sanctionnés financièrement.

Le candidat veut également initier un accompagnement destiné aux personnes qui ont des difficultés à utiliser le numérique en proposant « du temps de soutien et des formations aux outils et aux services numériques ». Il est précisé que cela se ferait en collaboration avec les associations et les collectivités.

Pour aller plus loin
Quel est le meilleur opérateur mobile : Bouygues, Free, Orange ou SFR ?

Inciter la transition numérique des entreprises

Le candidat En Marche promet d’accompagner les entreprises dans leurs efforts de transition vers l’économie numérique. Cette mesure s’adresse aux TPE et PME et prévoit un accès privilégié à la formation professionnelle aux firmes « qui s’engageront dans des transformations ambitieuses exigeant de conduire sur une période de temps limitée une requalification de leurs salariés ».

Autrement dit, si une entreprise a besoin de former ses salariés aux outils numériques, elle sera aidée. Reste à savoir concrètement ce que les équipes d’Emmanuel Macron entendent par « accès privilégié ».

Paperasse administrative

À l’horizon 2022, Emmanuel Macron souhaite que toutes les démarches administratives puissent être réalisées en ligne. Dans l’idée, le citoyen devra se déplacer afin de délivrer ses pièces d’identité une seule et unique fois avant de pouvoir tout faire depuis son ordinateur ou son smartphone, sans se déplacer.

À titre d’exemple, le site En Marche évoque la possibilité de faire une procuration sans aller au commissariat. « Nous créerons un compte citoyen en ligne (site et application), qui rassemblera sur une même interface tous les droits, notamment ceux liés à la santé, à la trajectoire professionnelle, à la formation, à la situation fiscale, aux droits civiques », peut-on lire par ailleurs.

Un portail numérique pour faciliter les démarches judiciaires est également prévu pour les citoyens et leurs avocats afin que ces derniers puissent « se pourvoir en justice, transmettre une requête, des pièces, ou suivre leur dossier » depuis leur ordinateur ou leur smartphone.

Démocratie

Emmanuel Macron promet de mettre le numérique au service des devoirs citoyens des Français. « Les plateformes de « Civic Tech » déploient des outils numériques pour améliorer le fonctionnement de nos institutions. Elles permettent de passer de la « démocratie du vote » à la « démocratie permanente ». Elles peuvent notamment permettre aux citoyens de participer à la construction des lois, ou d’évaluer en temps réel des politiques publiques. »

Les outils en question ne sont pas précisés, ni les mesures concrètes pour faire participer les citoyens à l’élaboration des lois.

Santé

Le programme de l’ancien ministre mentionne le développement de la télémédecine pour que les médecins puissent suivre leurs patients à distance. Et ce, par le biais d’objets connectés. Le programme souligne notamment l’utilité d’un tel dispositif pour des personnes cardiaques. Il est également question d’accélérer les consultations chez les patients à risque.

Sans donner davantage de précision, il est précisé que cela « sera un axe majeur du grand plan d’investissement ».

Open data

S’il remporte la présidentielle, Emmanuel Macron s’engage à créer « une banque de données numériques réutilisables ». Sur celles-ci, les administrations qui délivrent des licences seront obligées de publier leurs données afin que celles-ci soient accessibles à tous.

Économie et fiscalité

Emmanuel Macron estime que « la réglementation en place ne doit pas constituer un frein à l’innovation ». En d’autres termes, une réglementation souple est, selon lui, source d’innovation et, par conséquent, de croissance. Il veut ainsi développer « le droit à l’expérimentation dans le respect des impératifs de sécurité, de protection du consommateur et de loyauté de la concurrence. Pour un temps limité et dans un cadre fixé par la loi, il sera possible de déroger aux dispositions en vigueur afin de tester de nouvelles solutions ».

Il veut encourager l’investissement dans l’innovation et promet « un prélèvement forfaitaire unique sur l’ensemble des revenus tirés du capital mobilier et en remplaçant l’ISF par un impôt sur la fortune immobilière ».

Emmanuel Macron s’essaie à la VR.

Éducation

Emmanuel Macron veut interdire l’usage des téléphones dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges. Les lycées ne semblent pas être concernés.

Une Europe numérique

Emmanuel Macron défend l’idée d’un marché européen unique du numérique pour que « les entreprises innovantes disposent des mêmes règles partout dans l’Union européenne ». Il parle également de la mise en place d’un fonds européen de financement en capital-risque d’au moins 5 milliards d’euros pour financer le capital-risque des startups pour favoriser leur croissance.

Il veut œuvrer pour la création d’une agence européenne pour la confiance numérique afin de « réguler les grandes plateformes numériques pour garantir la protection des données personnelles et la loyauté de leur fonctionnement ». Il affirme également vouloir se battre pour instaurer une taxe, au niveau européen, « sur le chiffre d’affaires réalisé dans nos pays pour des prestations de service électronique ». Le but est de lutter contre les paradis fiscaux.

Vie privée

Le candidat En Marche veut « renégocier avec les États-Unis le « Privacy Shield », le cadre de protection des données, d’ici 2018, afin de garantir réellement la préservation des données personnelles de tous les Européens ». Il met aussi en avant sa volonté de développer des instruments, sans préciser lesquels, « d’une transparence sur l’usage des données privées par les acteurs du numérique ».

De cette manière, il promet que chaque citoyen pourra savoir ce que deviennent les données qu’il fournit sur les sites et plateformes qu’il fréquente.

Intelligence artificielle

Emmanuel Macron parle également d’intelligence artificielle « dont le développement va avoir de profonds impacts sur une série de secteurs ». Il veut « évaluer ses usages potentiels et ses enjeux pour le travail et l’emploi ». Il ne précise pas quelles mesures il compte prendre à ce niveau-là s’il est élu, mais est persuadé que la France peut y jouer un rôle majeur.

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