Cambridge Analytica : Mark Zuckerberg sort de son silence et promet de protéger nos données

 
Après le scandale Cambridge Analytica qui a ébranlé Facebook, Mark Zuckerberg est enfin sorti de son silence pour clarifier certains points sur cette affaire de fuite de données et annoncer des mesures pour éviter que cela ne se reproduise.

Facebook est empêtré depuis quelques jours dans une affaire qui prend de plus en plus d’ampleur. L’entreprise est pointée du doigt pour avoir laissé l’entreprise Cambridge Analytica récolter illicitement des informations sur 50 millions d’utilisateurs du réseau social.

Après s’être muré dans un long silence malgré de nombreuses sollicitations, le patron et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a finalement publié un communiqué officiel pour s’expliquer et annoncer diverses mesures pour éviter que cela se reproduise.

Rappel des faits

Rappelons que Cambridge Analytica est une firme d’analyse comportementale. Celle-ci avait mandaté l’universitaire Aleksandr Kogan pour réaliser un sondage sur Facebook à des fins politiques pour en savoir plus sur les potentiels électeurs. Or, ce dernier a menti aux équipes de Facebook en indiquant que son travail s’inscrivait dans le cadre d’une recherche dans le domaine de la psychologie. Les données des participants avaient donc été illicitement récupérées.

C’est en 2015 que Facebook s’est rendu compte de la supercherie. La plateforme n’avait alors pas tardé à supprimer l’application d’Aleksandr Kogan, mais ce n’est que très récemment que l’on a su que ce dernier n’avait pas supprimé les informations récoltées et les avait partagées avec Cambridge Analytica. Et cette affaire prend tout de suite une grande importance quand on sait que les équipes de campagne de Donald Trump ont fait appel aux services de cette firme.

Nous vous résumons toute l’affaire dans un dossier dédié.

Mark Zuckerberg réagit

Mark Zuckerberg a donc fini par réagir à cette affaire en apportant tout d’abord quelques explications. À ceux qui se demandent comment l’application de Aleksandr Kogan utilisée par 300 000 personnes a pu siphonner les données de 50 millions d’utilisateurs, il répond qu’en 2007, l’outil Facebook Platform a été lancé.

« Votre calendrier devrait pouvoir montrer les anniversaires de vos amis, vos cartes devraient montrer où vos amis vivent et votre carnet d’adresses devrait montrer leurs photos. Pour ce faire, nous avons permis aux gens de se connecter à des applications, d’indiquer qui étaient leurs amis et de partager quelques informations les concernant », écrit le patron de Facebook. C’est donc grâce à cet outil que Cambridge Analytica a pu réunir des informations sur autant de personnes.

Mark Zuckerberg explique que depuis 2014, les développeurs d’applications doivent aussi obtenir l’autorisation des amis des utilisateurs avant de pouvoir récupérer des informations sur eux. Aussi, il faut l’approbation de Facebook avant de pouvoir réclamer la moindre donnée sensible.

Toutefois, le mal était déjà fait, cela n’a pas empêché Cambridge Analytica d’utiliser les données. Mark Zuckerberg reconnait ainsi que son service est en partie fautif. « Il s’agissait d’un abus de confiance entre Kogan, Cambridge Analytica et Facebook. Mais c’était aussi un abus de confiance entre Facebook et les personnes qui partagent leurs données avec nous et qui s’attendent à ce que nous les protégions. Nous devons régler ce problème ».

Les promesses

Audit

Mark Zuckerberg annonce qu’ils vont enquêter sur toutes les applications qui avaient accès à de grandes quantités d’informations avant que les règles de Facebook ne changent en 2014. L’homme d’affaires promet un audit complet « de toute application à l’activité suspecte ». « Nous bannirons de notre plateforme tout développeur qui refuse un audit approfondi. Et si nous trouvons des développeurs qui ont mal utilisé les informations personnelles identifiables, nous les bannirons et le dirons à toutes les personnes affectées par ces applications ».

Limiter l’accès aux données

De nouvelles règles sont prévues concernant l’accès aux données des utilisateurs. Désormais, si vous n’utilisez pas une application sur Facebook pendant 3 mois, l’accès de son développeur à vos informations sera supprimé. « Nous réduirons les données que vous donnez à une application lorsque vous vous connectez — uniquement à votre nom, votre photo de profil et votre adresse e-mail », affirme Mark Zuckerberg. Aussi, en plus d’obtenir l’approbation des utilisateurs, les développeurs d’apps devront également signer un contrat avant d’accéder à leurs messages ou à d’autres données privées.

Faciliter la gestion de ses données

Le patron de Facebook indique aussi vouloir s’assurer que les utilisateurs comprennent à quelles applications ils ont autorisé un accès à leurs données. « Au cours du prochain mois, nous montrerons à tout le monde un outil en haut de votre fil d’actualités avec les applications que vous avez utilisées et un moyen facile de révoquer les permissions de ces applications pour vos données ». À noter que cette fonctionnalité existe déjà dans les paramètres. En haut du fil d’actualité, elle profitera d’une meilleure visibilité.

« Je suis responsable »

« Je suis responsable de ce qui se passe sur notre plateforme », souligne Mark Zuckerberg. Il conclut en promettant une meilleure protection de la communauté et de tirer des leçons de l’affaire Cambridge Analytica.

Pour aller plus loin
Facebook : comment contrôler ses données personnelles après l’affaire Cambridge Analytica


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