2010-2020 : les technologies que l’on aurait aimé voir fonctionner

 
Sur les 10 dernières années, nous avons vu fleurir de nombreuses nouvelles technologies. Certaines ont fonctionné, d’autres beaucoup moins. Retour sur les flops qui gardent une petite place dans notre cœur.
Projet Ara
Projet Ara

Une décennie vient de se terminer… enfin, pas vraiment, techniquement il faudra attendre 2021 pour ça, mais le fait d’écrire la date sous la forme 202x au lieu de 201x est un marqueur temporel puissant qui nous pousse à regarder ce qu’il s’est passé ces 10 dernières années et d’en faire le bilan.

Aujourd’hui, nous aimerions faire un point sur ces technologies qui sont passées fugacement dans l’actualité comme des étoiles filantes avant de disparaître, ou tout du moins de ne pas remporter le succès attendu. Ces technologies qu’on aurait pu avoir envie de voir marcher et se populariser bien plus que ce fût le cas jusqu’en 2020.

Les smartphones modulaires

En tête de liste, nous ne pouvions pas passer à côté des smartphones modulaires. L’un des projets les plus prometteurs était celui de Google, le Projet Ara. Réellement présenté en 2014, ce dernier visait la création de smartphones pensés sous forme de briques. Sur son châssis fixe, il était possible d’y attacher différents éléments en fonction de nos besoins. Appareil photo, batterie, écran… tout n’était qu’un module parmi d’autres, remplaçable à souhait et personnalisable.

Prototype de smartphone ARA
Prototype de smartphone ARA – Crédit image : Phandroid

À une époque où les consciences écologiques s’élèvent, pouvoir modifier son smartphone par petites touches seulement pourrait totalement changer notre façon de consommer des produits high-tech. Ce serait également l’occasion de créer des smartphones uniques, vraiment pensés pour les besoins de chaque utilisateur.

D’autres marques ont tenté de suivre ce mouvement à leur manière. LG avec le G5, ou encore Motorola avec ses Moto Mods. La tendance n’a pas vraiment pris néanmoins, peut-être en raison d’une modularité trop limitée qui semblait davantage pensée pour nous faire consommer des accessoires supplémentaires que pour offrir plus de choix à l’acheteur.

Les routes solaires

La première route en panneaux solaires au monde est Française. Ségolène Royale, alors ministre de l’Environnement, avait poussé le projet de ce tronçon de route de 1 km recouvert de panneaux solaires. Ce test grandeur nature en Normandie avait pour but d’anticiper les besoins énergétiques à venir, notamment liés au développement des voitures électriques, avec comme première étape la prise en charge des lumières, feux, panneaux et autres mobiliers urbains à proximité de la route.

À long terme, ce sont plus de 1000 km de route qui devaient être installés en France, et pourtant… le projet a été un tel gouffre financier et énergétique (la route a produit moins de 10 % de l’énergie attendue en 2018), qu’il a finalement été abandonné. L’idée était pourtant digne des meilleures œuvres de SF.

L’enfer est pavé de bonnes intentions, mais apparemment aussi de panneaux solaires sales.

Les Google Glass

Retournons à Mountain View avec les Google Glass. En 2012, lors de la Google I/O, le géant de la recherche nous offrait un véritable show de sports extrêmes pour la présentation de ses lunettes connectées. Après une courte présentation de Sergey Brin, nous avions droit au point de vue de 5 personnes dans un ballon dirigeable, au-dessus de San Francisco, toutes équipées des fameuses Glass.

Ceux qui l’ont vu en direct se souviennent certainement de ce saut en wing suit, cet atterrissage en parachute, cette descente d’immeuble en rappel et cette entrée dans la salle de conférence en BMX. L’évènement aurait presque pu être sponsorisé par Redbull…

L’idée avait de quoi faire rêver, au point que d’autres marques ont ensuite tenté de montrer leur vision de la chose, mais la pratique a été bien moins intéressante. La caméra embarquée, nécessaire à bien des utilisations de réalité augmentée, créait des problèmes évidents de vie privée et de droits d’auteur. Rapidement, elles ont été interdites dans la plupart des lieux publics, réduisant à néant leur utilité.

Peuvent-elles encore revivre ? Avec les rumeurs prêtant à Apple l’intention de proposer une alternative, l’ombre des Google Glass pourrait bien être de retour à l’avenir.

Les capteurs d’iris

Restons au niveau de l’œil avec le scanner d’iris de Samsung. En 2016, le Samsung Galaxy Note 7 a marqué les esprits en raison de ses déboires de batterie. Pourtant, il y a avait beaucoup à dire sur ce smartphone, à commencer par le fait qu’il était l’un des premiers à intégrer un scanner d’iris, après le Lumia 950 l’année précédente.

Cette technologie a ensuite été intégrée sur tous les smartphones haut de gamme de la marque, jusqu’à être abandonnée sur le Galaxy S10. Et pour cause. Malgré sa volonté d’être très sécurisé, ce capteur biométrique se laissait berner facilement, rendant son utilisation plutôt marginale par rapport aux autres méthodes de déverrouillage.

Pourtant, l’idée était loin d’être mauvaise et a l’avantage de permettre de déverrouiller son téléphone d’un simple regard, même avec les mains mouillées, avec des moufles, un bonnet et une écharpe qui monte jusqu’au nez, ou encore avec la main devant la bouche. Tant de conditions qui rendent difficile l’authentification par empreinte digitale ou par reconnaissance faciale.

Le smartphone 2-en-1

Le smartphone est devenu l’objet high-tech de prédilection. Il fait tout ou presque, contrôle tout, sert à tout, nous l’avons toujours sur nous, bref, c’est un compagnon idéal. Il lui arrive cependant d’avoir quelques limites, notamment lorsque l’on souhaite une expérience plus bureautique ou un écran plus grand. Si on commence à voir apparaître une ouverture des possibilités avec des modes « bureau » comme DeX, il fut un temps où l’idée était plutôt d’imbriquer le smartphone dans un squelette plus grand.

Razer Linda
Razer Linda

L’un des exemples les plus notables est également le moins concret. Le Projet Linda de Razer permettait d’alimenter un ordinateur portable « vide » avec un Razer Phone. Un écran, une batterie, un clavier, et un emplacement pour y intégrer le smartphone, qui fait alors office de puissance, de mémoire, mais aussi de touchpad.

Dans un autre registre, c’est également ce à quoi pensait Asus avec sa gamme PadFone, permettant de transformer un smartphone en tablette. Idéal à une époque où les écrans de smartphones étaient loin d’être aussi grands que ceux d’aujourd’hui.

Et plus encore

Il y aurait encore beaucoup à dire, sur les smartphones pliables par exemple, qui ont fait parler d’eux tout au long de cette décennie sans arriver. On pourrait également parler de la VR, qui sera certainement totalement incontournable dans quelques années, mais qui reste encore aujourd’hui un divertissement pour geeks (souvent fortunés). De Wear OS, qui n’a jamais réussi à donner correctement la réplique à l’Apple Watch. Des cryptomonnaies, qui peuvent dans l’idée changer fondamentalement la manière dont fonctionne notre économie. De la domotique, qui reste encore assez confidentielle et réservée aux plus riches en dehors des simples ampoules connectées.

Bref, des technologies qui nous ont marqués sans réellement entrer dans tous les foyers, mais qui pourraient bien devenir bien plus communes d’ici 2030. Alors, rendez-vous dans 10 ans pour refaire le point !


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