Après le revers que lui ont récemment infligé les avocats d’Apple sur la question de l’optimisation fiscale du géant californien, la Commission européenne cherche un autre angle d’attaque contre les géants du web et les positions de monopoles qui leur sont reprochées. Cet angle sera celui de la libre concurrence au royaume de l’Internet des objets.
Conduite par les équipes de Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, une nouvelle enquête vise ainsi à déterminer si Apple, Amazon, Google et bien d’autres se construisent des monopoles à l’aide de leurs assistants personnels respectifs, mais aussi de leurs produits et objets connectés. Quant au but de la manœuvre il est double : réessayer de faire cracher les grands groupes tech au bassinet, mais aussi et surtout éviter que les utilisateurs ne soient enfermés dans un écosystème unique, rapporte The Verge.
L’UE contre-attaque sur l’Internet des objets
« Lorsque les grandes entreprises abusent de leur pouvoir, elles peuvent très rapidement pousser les marchés au-delà du point de basculement, où la concurrence se transforme en monopole », a indiqué Margrethe Vestager dans un communiqué partagé ce 16 juillet.
En l’occurrence, le viseur de la Commission européenne semble pour l’instant surtout braqué sur Amazon. Au travers de son assistant personnel Alexa, le géant du e-commerce collecte des données sur ses utilisateurs et a tendance à encourager les achats sur son propre catalogue. « Les assistants vocaux et les appareils intelligents peuvent collecter une grande quantité de données sur nos habitudes. Et il y a un risque que les grandes entreprises fassent un mauvais usage des données collectées par ces appareils », a déclaré la commissaire européenne à la Concurrence, lors d’une allocution cette fois.
Google est aussi visé au même titre qu’Apple, qui pourrait pour sa part être contrait de régler une amende de 26 milliards de dollars (soit 10 % de son revenu total de l’an dernier) à l’UE, si l’enquête aboutit à une condamnation. Les géants américains ne sont toutefois pas les seuls à tomber sous le coup de cette enquête, qui concerne aussi, par exemple, Deutsche Telekom et son assistant Magenta (développé en collaboration avec Orange).
Pour aboutir à des sanctions, la Commission européenne devra par contre prouver que les firmes ciblées par l’enquête limitent effectivement l’interopérabilité des services en vue de rendre plus difficile l’achat par un client d’un produit proposé par la concurrence. Un enjeu de taille pour une enquête qui n’en est encore qu’à ses prémisses. Menée auprès de 400 entreprises, elle devrait dans un premier temps déboucher sur un rapport préliminaire au printemps 2021.
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