Des anciens de Shadow lancent PowerZ, un « Fortnite de l’éducation »

 
Du cloud computing à l’apprentissage scolaire. C’est un peu le chemin à l’envers que veulent faire trois anciens de la startup Shadow, pionnière dans son domaine de l’ordinateur déporté dans le cloud. Mais cette fois, ils annoncent PowerZ, une future plateforme éducative sous forme de jeu vidéo pour mieux apprendre avec les codes du gaming.

Faire le Fortnite de l’éducation. Sur le papier, cela va sans doute sonner bizarre chez beaucoup de parents. D’autres saisiront la subtilité du projet qui a germé dans l’esprit d’Emmanuel Freund et ses comparses Yann Carron de la Carrière et Arnaud Lamy. Ses anciens de Shadow, la startup derrière la jeune pousse de cloud computing du même nom, veulent révolutionner l’éducation et se lancent ainsi dans une nouvelle aventure.

« Avec Shadow, on voulait changer les choses. Ça s’est un peu fait pour l’informatique et la vision du cloud. Là, on s’attaque à un secteur qu’on connaît moins, mais on y croit », explique Emmanuel Freund, cofondateur de Shadow. Pour cela, il a créé PowerZ, « un mouvement pour faire évoluer l’éducation ».

Les codes du gaming dans l’éducation

Mais n’allez pas croire que le but est de faire entrer Fortnite dans les classes. « Nous en reprenons certains codes pour aider les enfants à apprendre, avec un système de gamification, de récompenses, de trophées et de personnes à faire évoluer. Des éléments qui leur parlent. Mais le fond, ça reste l’éducation », martèle-t-il. Une tendance forte de plus en plus présente au sein de l’Education nationale de gamifier l’apprentissage pour séduire les élèves. Mais jusqu’à présent, cela se faisait notamment pour les sensibiliser au code ou les remettre dans le cursus scolaire. Là, il est avant tout question de les faire apprendre en jouant ou jouer en apprenant. C’est selon chacun.

Gagner des récompenses, être créatif et astucieux, explorer : les codes de jeux comme Fornite peuvent aider les enfants à apprendre plus vite

Ce que PowerZ veut proposer, c’est une expérience d’apprentissage à la croisée du réel et du virtuel, pour les enfants et avec l’aide des parents aussi. Car le concept ludo-éducatif qui en résulterait ne serait pas seulement pour les plus jeunes, mais serait aussi capable d’intéresser les plus grands toujours désireux d’apprendre. « Oui, nous voulons que notre jeu soit accessible des 6-7 ans, mais pas seulement. Il doit aussi parler à tous les âges », explique Emmanuel Freund.

De l’IA comme professeur particulier

PowerZ se veut donc une plateforme sous la forme de monde très vaste permettant d’accéder à l’apprentissage de tous les savoirs. Plus d’une douzaine seront disponibles, des mathématiques à l’anglais en passant par la langue des signes, le code informatique ou même l’astronomie. « Mais ce ne sera pas un nouveau jeu Adibou », prévient le cofondateur de PowerZ. Car il ne s’agira pas d’enquiller des connaissances à l’aide de mini-jeux répétitifs. Le tout se fera en fonction du profil de chaque enfant, de sa façon d’apprendre, de ses facilités ou non. Car tout repose sur une expérience optimisée par l’intelligence artificielle alliée au jeu vidéo. De l’apprentissage et de l’amusement.

L’idée de PowerZ qui est en cours d’élaboration est de concevoir une IA qui soit une sorte de professeur individuel qui puisse détecter les points forts et faibles de chaque enfant pour mieux personnaliser son aide, cerner ses besoins et rendre l’expérience « attractive ».

« PowerZ est un monde éducatif regroupant savoirs, pédagogie et créativité que nous construirons avec tous celles et ceux qui voudront participer. Car toute éducation n’a de sens que si elle est sociale », résume Emmanuel Freund qui reconnaît n’avoir aucune légitimité sur la partie enseignement. « Mais on va s’entourer des bonnes personnes, du milieu éducatif si possible et des parents. On veut être Montessori pour la liberté d’éducation et Fortnite pour l’aspect jeu dont les enfants comprennent les mécaniques, le créatif et le ludique », résume-t-il.

De PriceMinister à OVH, des pointures de la tech pour accompagner le projet

Pour se donner les moyens de ses ambitions, la startup qui veut ainsi basculer dans le clan de l’Edutech a obtenu une levée de fonds de 3 millions d’euros. Et l’on va trouver pour accompagner ce projet des noms connus de la Tech : Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de PriceMinister, Michaël Benabou, cofondateur de Veepee (ex-Vente-Privée.com) ou encore Octave Klaba, fondateur d’OVHcloud, mais aussi des entreprises du jeu vidéo et des influenceurs bien connus des enfants et des adolescents comme Domingo. Preuve de l’intérêt éducatif du projet, Hachette Livre s’est ajouté pour la première fois à une liste d’investisseurs tout comme le fonds européen Educapital.

Shadow, l’offre d’ordinateur dans le cloud accessible depuis n’importe quel support, pour jouer ou travailler

Une première version de ce jeu vidéo qui veut instruire se peaufine. Elle devrait être disponible en version alpha début 2021.

 

Ulrich Rozier, fondateur d’Humanoid, le groupe qui édite Frandroid, est actionnaire minoritaire de PowerZ depuis la publication de cet article.


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