Pour Take-Two (GTA, Red Dead Redemption), les jeux seront photoréalistes d’ici 10 ans

 
Dans une interview, le président de Take-Two, Strausss Zelnick s’est exprimé sur sa vision du futur du jeu vidéo. Un futur qu’il imagine photoréaliste.
La démo Unreal Engine 5 démontre les possibilités de la PS5 // Source : Epic Games

Des graphismes toujours plus proches de la réalité. C’est un but qui anime une bonne partie de l’industrie du jeu vidéo et qui donne naissance à des titres comme Red Dead Redemption 2, ou plus récemment The Last Of Us Part 2. S’il ne faut pas le confondre avec le progrès technologique dans les méthodes de rendu, la recherche du photoréalisme permet pour certains créateurs de se rapprocher des codes du cinéma en prise de vue réel.

Lors d’un discours pour la UBS Global TMT Virtual Conference, le patron de Take Two Strauss Zelnick a partagé sa vision pour le futur du jeu vidéo. Rappelons que sa firme est l’éditeur des séries de jeux développés par Rockstar Games comme GTA et Red Dead Redemption, mais aussi d’autres studios comme Bioshock, Borderlands ou NBA 2K. Il commence par revenir sur les changements fondamentaux de ces 10 dernières années dans le jeu vidéo.

Je suppose que notre activité dans dix ans sera très différente de ce qu’elle est aujourd’hui, tout comme elle est très différente de ce qu’elle était il y a dix ans, quand il n’y avait pas un marché sur mobile et pas de dépenses récurrentes des consommateurs

Il parle ici évidemment de l’émergence du smartphone comme une véritable plateforme pour le jeu vidéo, mais aussi l’arrivée des « jeux service ». Si GTA V est l’un des jeux les plus vendus de l’histoire, c’est aussi un jeu qui rapporte beaucoup tous les mois grâce à GTA Online et aux paiements intégrés au jeu.

Un avenir tourné vers le photoréalisme

Quand il se penche sur le futur, Strauss Zelnick évoque le progrès technologique comme une manière d’atteindre des jeux bien plus réalistes graphiquement.

Je ne peux pas vraiment dire ce que cela impliquera, mais je pense que ce que vous verrez, c’est que la technologie permettra à nos créatifs de faire des choses qu’ils n’ont jamais pu faire auparavant, y compris créer des jeux qui ressemblent exactement à de la prise de vue réelle.

Comme nous l’évoquions plus haut, il ne faut toutefois pas confondre le progrès technologique et le photoréalisme. Le premier permet de donner plus de moyens aux créateurs de réaliser leur vision, mais celle-ci n’est pas forcément photoréaliste. Entre Super Mario 64 et Super Mario Odyssey sur Nintendo Switch, le second profite indubitablement du progrès technologique, mais n’est pas « réaliste » pour autant. Nintendo montre d’ailleurs avec des projets comme Nintendo Labo ou plus récemment Mario Kart Live Home Circuit, que l’on peut s’amuser autrement. On pourrait également citer un jeu comme Ori and The Will of the Wisps qui impressionne par les efforts faits sur son système de lumière, littéralement peinte dynamiquement sur les décors.

Une partie de ce que nous faisons maintenant ressemble beaucoup à de la prise de vue réelle, mais c’est toujours de l’animation. Dans 10 ans, vous aurez la possibilité de faire des choses qui semblent complètement réalistes, tout cela à l’intérieur d’un ordinateur, sans parler de toutes les autres avancées que la technologie permettra.

Pour Zelnick, cette recherche du photoréalisme, mais aussi tous les progrès que la technologie pourra amener dans le jeu vidéo, va permettre de créer d’autres opportunités de croissance pour l’industrie. Il indique également dans son discours qu’il y a évidemment des changements qui sont impossibles à prédire. On peut penser à l’éventuelle montée en popularité ou non du cloud gaming, avec des services comme Google Stadia. Zelnick pointe plutôt des progrès dans la façon de concevoir un gameplay ou par le lien social créé par le jeu vidéo. Après tout, ce n’est pas le photoréalisme qui a permis à Animal Crossing New Horizon de marquer la société bien au-delà du jeu vidéo en 2020.


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