La carte nationale d’identité électronique (CNIe) est disponible pour toutes et tous : 6 questions et leurs réponses pour tout savoir

Nouvelle défense contre les faussaires

 
La France était l’un des cinq derniers États membres de l’Union européenne à ne pas disposer d’une carte d’identité électronique. C’est désormais bientôt chose faite, la carte nationale d’identité électronique (CNIe) est en place. Nous avons recueilli les questions les plus courantes pour y apporter des réponses.
Paris, France, le 14 mars 2021. Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’intérieur chargée de la citoyenneté, présente la nouvelle carte nationale d’identité française, CNI, au format d’une carte de crédit et biométrique.

La carte nationale d’identité électronique (CNIe), qu’est-ce que ça apporte de nouveau ?

Ce sont les experts de l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS) qui ont conçu cette nouvelle carte d’identité.

Premièrement, cette carte nationale d’identité électronique (CNIe) est plus petite que l’actuelle, elle fait la taille d’une carte de crédit et se logera donc plus facilement dans votre portefeuille. De plus, elle incorpore deux empreintes digitales et une photographie dans une puce hautement sécurisée. L’objectif est de la sécuriser en dissuadant les faussaires. D’après Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’intérieur chargée de la citoyenneté, 33 288 victimes de fraudes à l’identité ont été dénombrées l’année dernière en 2020 malgré la pandémie.

On y regardant de plus près, sur la face avant on trouve un dispositif holographique de nouvelle génération, cela protège la photographie du titulaire de la carte. En bas à droite, il y a un fond sécurisé qui se poursuit dans le bord transparent.

Source : Ministère de l’Intérieur

Sur la face arrière, on retrouve un cachet électrique visible, une puce gravée de la Marianne et de trois RF ainsi qu’une image (en haut à droite) avec la date d’expiration qui sont protégés par un procédé de multiple laser (MLI). Le cryptogramme et le cachet électronique visible (CEV) contiennent les informations d’état civil (nom, prénom, sexe, numéro d’identité, nationalité, pays, signature électronique).

On retrouve également des éléments en relief pour les personnes malvoyantes. Vous avez également la possibilité d’indiquer deux adresses au verso pour les enfants en résidence partagée. Enfin, sa durée de validité est ramenée à dix ans, au lieu de quinze actuellement.

Quand est-ce que ça sera mis en place ?

Dès le 2 août 2021, vous pouvez demander la nouvelle carte d’identité partout en France.

DateDépartement/Région
16 marsOise (expérimentation)
29 marsSeine-Maritime, La Réunion
17 mai au 2 aoûtHauts-de-France, Normandie, Outre-mer, Île-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire
À partir du 2 aoûtReste du pays

Est-ce que c’est obligatoire ? Qu’est-ce qui arrive à ma carte d’identité actuelle ?

L’ancien format de la carte d’identité ne sera plus produit à partir du 2 août 2021, mais les détenteurs d’une CNI valide peuvent la garder jusqu’à la date de péremption.

Est-ce que je peux demander un nouvellement anticipé ? Combien ça coûte ?

Ce n’est pas possible, sauf en cas de perte ou de vol. Cela vous coûtera 25 euros. Pour ne pas la payer, voici les raisons valables :

  • Suite à son expiration ;
  • Suite à une détérioration ;
  • Suite à un changement d’état civil ;
  • Suite à un changement d’adresse.

Et mes données personnelles ?

Évidemment, cette carte soulève diverses problématiques : utilisation d’une base de données centralisée, durée de conservation très longue, transmission systématique à la base de données DOCVERIF, procédure de déchiffrement perfectible et ainsi de suite.

La CNIL, la Commission nationale de l’informatique et des libertés, a évidemment été consultée et cela ne l’a pas empêché d’émettre des recommandations et quelques craintes à propos du stockage et de la sécurisation des données personnelles.

Sachez que le recueil des empreintes digitales devient obligatoire, sauf pour les mineurs de douze ans, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Enfin, il sera possible de demander de ne pas faire figurer ses empreintes digitales dans la base de données plus de 90 jours.

Quid de l’identité numérique ?

Cette nouvelle CNI pourrait servir d’une clé d’accès à des services en ligne de l’État (remplir sa déclaration d’imposition, valider et signer un document officiel, payer une contravention en ligne, accéder à son compte Ameli, etc.). Car derrière cette nouvelle carte d’identité, l’État a l’objectif de déployer massivement une solution d’identité numérique régalienne s’appuyant sur FranceConnect et la future carte nationale d’identité électronique.

Cette identité numérique doit garantir la confiance dans l’accès à certains services et lutter contre l’usurpation d’identité : « demandes de procuration de vote, d’aides sociales, d’inscription sur les listes électorales, de dépôt de plainte, de téléconsultation médicale, de demande de passeport ». Des nouveaux usages qui « pourraient également s’étendre aux services privés, comme les services bancaires (ouverture d’un compte, demande de crédit, virement d’un montant élevé…) ou assurantiels ».

Autre exemple : le déploiement du dossier médical partagé ou une signature électronique authentifiée. Une identité numérique également utile pour les élections professionnelles ou associatives, voire pour les élections consulaires des Français de l’étranger.

Dans tous les cas, un certain nombre de points doivent être tranchés dans les prochains mois. D’après les derniers échanges, l’authentification via la CNIe et la solution étatique ne serait obligatoire que pour certains services sensibles.


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