En France, Netflix génère à lui seul une part énorme du trafic internet

Près de 20%

 
Dans son rapport annuel, l’Autorité française de régulation des télécoms dresse un constat de la prédominance des géants du Web sur le trafic internet dans l’Hexagone. En tête, Netflix, qui s’en est accaparé à lui seul environ 20% en 2022.
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Source : Thibault Penin via Unsplash

Quel est l’impact des géants américains du Web sur le trafic internet français ? C’est ce que l’Arcep détermine dans un rapport annuel dont Le Parisien a pu prendre connaissance. On apprend notamment que 54 % du trafic enregistré chez les clients des principaux fournisseurs d’accès français est lié aux GAFAM. Dans le détail, Meta (Facebook, WhatsApp, Instagram et bientôt Threads) représenterait ainsi 8,2 % du trafic internet dans l’Hexagone, entre 10,5 % pour Google.

Assez logiquement, c’est toutefois Netflix qui pèse le plus lourd. Avec ses films, ses séries, et plus globalement ses contenus vidéo long format proposés en haute définition ou en Ultra HD, le leader de la sVOD représente à lui seul près de 20 % du trafic internet sous nos latitudes, toujours selon les données glanées par L’Autorité française de régulation des télécoms.

L’effet « pervers » de la fin du partage de mot de passe

Notons que cette estimation, basée sur les données de l’année 2022, pourrait être revue à la hausse sur le rapport 2023 de l’Arcep. Comme le souligne Le Parisien, la fin du partage des comptes voulue par Netflix il y a peu a en effet permis à la plateforme américaine de profiter d’une hausse de plus de 102 % des abonnements selon l’Institut Antenna.

Il s’agit en l’occurrence d’une hausse plus importante que lors de la première période de confinement de mars-avril 2020, et qui a principalement touché l’Europe et l’Asie, lit-on. En tout, Netflix a d’ailleurs dépassé le cap des 230 millions d’abonnés à travers le monde à la mi-avril 2023.

Cette dynamique pourrait conduire, en France, à une hausse du trafic internet lié à Netflix en 2023… même si la plateforme assure faire des efforts pour réduire son impact sur les infrastructures réseau.

Fibre optique // Source : Denny Müller sur Unsplash

Faire payer les GAFAM pour renforcer les infrastructures

« Entre 2015 et 2020, nous avons réduit nos débits de moitié — ce qui signifie qu’il faut aujourd’hui 50 % de données en moins pour diffuser la même quantité et la même qualité de vidéo –, et nous nous attendons à de nouveaux progrès dans ce domaine », explique par exemple Netflix, dont les propos nous sont rapportés par Le Parisien.

En dépit de ces efforts, le poids des GAFAM sur le trafic internet déplaît aux opérateurs. Certains d’entre eux estiment notamment que les géants américains ne contribuent pas suffisamment au financement des infrastructures réseau. Une critique qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, en tout cas pas au sein de la Commission européenne. En février, une consultation publique était ainsi lancée pour un meilleur financement des réseaux par les géants du web.


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