Lima est sur la bonne voie, nous les avons rencontrés !

 
En juillet 2013, la jeune équipe française Lima bouclait sa campagne Kickstarter avec 1,2 million de dollars réunis sur la plateforme de financement participatif. Un an plus tard, elle levait 2,5 millions de dollars auprès de Partes Ventures. Pourtant, le produit n’est pas encore sorti. Nous sommes allés à la rencontre de Séverin Marcombes lors du CES, un des co-fondateurs. Et Lima est sur la bonne voie.
FrAndroid-CES-DSC06474


13 000 backers lors de la campagne Kickstarter, environ 30 000 boîtiers pré-vendus avant le début des expéditions, Séverin Marcombes et Gawen Arab ont réussi la première étape : séduire le public et valider l’existence d’une réelle demande. Néanmoins, la jeune société est en retard, car elle devait livrer ses premiers produits entre janvier et juillet 2014.

 

Qu’est-ce que Lima ?

FrAndroid-CES-DSC06442

L’équipe originale, composée d’étudiants de l’école ECE Paris, s’était formée autour de Forgetbox, une solution d’envoi de pièces jointes volumineuses par e-mail. Un projet qui avait retenu l’attention de l’accélérateur public LeCamping. C’est ensuite que le projet a évolué vers Plug, puis Lima.

L’idée de Lima ? Pouvoir transformer n’importe quel clé USB ou disque dur en alternative d’une solution cloud. En gros, il s’agit d’une solution de stockage de données privées capable de prendre la place de Spotify, Dropbox ou encore Plex.

Concrètement, vous branchez le « plug » Lima entre votre disque dur et votre routeur, puis vous accédez à vos données de n’importe quelle plateforme et de n’importe où. Vos données sont stockées chez vous, et chiffrées par le « plug ». Une solution à contre-courant des solutions cloud qui pullulent sur Internet, dans un contexte précis : l’époque de PRISM, où le pouvoir public exige la divulgation des données personnelles.
FrAndroid-CES-DSC06439
Combien ça coûte ? La solution vaut 150 dollars (environ 130 euros) – 80 dollars pour les backers – auxquels il faut ajouter le coût du support de stockage, entre 50 à 150 euros, de 1 To à 4 To. Il est possible de brancher plusieurs périphériques avec un hub USB.
FrAndroid-CES-DSC06472
Côté logiciel, l’équipe Lima s’est attaquée à toutes les plateformes : OS X, Windows 8, iOS, Android et bientôt Windows Phone. Nous avons pu découvrir ces apps, vous allez en savoir plus un peu plus bas.

 

Un retard de 12 mois, trop d’ambitions ?

Peu d’informations ont fuité depuis la fin de la campagne Kickstater en septembre 2013. Avec bientôt 12 mois de retard, les critiques se font ressentir : une vingtaine de backers (sur les 13 000) ont réagi vivement face au retard et exigent d’accéder aux différentes démonstrations et à la documentation technique. On peut ainsi lire plus de 4000 commentaires sur la page dédiée au projet.

L’équipe Lima reste discrète, pour plusieurs raisons : les défis technologiques sont énormes, bien au-dessus de ce qu’elle avait imaginé. La levée de fonds de juillet dernier a permis de financer le développement matériel et logiciel, et de soutenir le lancement prévu cette année. La concurrence est en outre féroce : Lima est observé, et c’est une des problématiques soulevées par le crowdfunding. Bien que ce mode de financement permette de valider un concept, de fédérer une communauté d’utilisateurs et de communiquer largement autour de son produit, elle implique le public dans le développement du projet. Pour éviter les fuites, l’équipe Lima a décidé de choisir ses bêta-testeurs parmi ses proches, qui ont ainsi signé un accord de confidentialité.

 

Lima reste impressionnant

Nous avons pu tester et découvrir le projet Lima, dont les premières expéditions sont prévues pour mars. Le développement touche à sa fin, et Lima est rentré dans une phase de déboggage. J’ai pu découvrir l’application Android et iOS, ainsi que OS X et Windows 8.
FrAndroid-CES-DSC06446
FrAndroid-CES-DSC06445
Commençons pour les démos OS X et Windows 8, comme Dropbox ou Google Drive. Les applications permettent de faire le lien entre l’ordinateur et les fichiers du disque dur. Il est ainsi possible de synchroniser des dossiers complets, et de pousser n’importe quelle modification, de partager des dossiers et des fichiers à des personnes tierces ou encore de choisir les fichiers qui doivent être stockés localement « Pin file(s) ».
FrAndroid-CES-DSC06449
Sur les applications Android et iOS, on peut accéder aux fichiers à distance, mais aussi retrouver des fonctions dédiées au contenu multimédia. Il est également possible de stocker le contenu localement.
FrAndroid-CES-DSC06465
FrAndroid-CES-DSC06470
À l’image de Spotify, vous pouvez accéder à vos playlists de MP3 et les stocker « hors-ligne » pour y accéder sans connexion. Le système peut rechercher automatiquement les covers et informations à propos des albums ou des biographies des artistes.
FrAndroid-CES-DSC06451
FrAndroid-CES-DSC06454
Même mécanique pour les films, où le sypnosis de vos films est recherché automatiquement. Les films peuvent être stockés localement pour être visionnés plus tard. À l’instar de Netflix et Plex, il sera possible d’encoder de la vidéo à la volée à l’aide de la puissance de calcul d’un ordinateur. Une fonction bien utile pour diffuser la bonne qualité de vidéo au bon appareil.
FrAndroid-CES-DSC06443
Pour les photos, Lima propose l’upload automatique, pour l’avoir testé : c’est instantané, et vraiment pratique. Vous prenez une photo avec votre Android, elle apparaît une seconde après dans le dossier « Camera upload » sur votre Lima.

 

Ce que j’en pense…

Pour une tout un tas de raisons, j’ai passé pas mal de temps à rechercher la meilleure solution de « cloud personnel ». Aujourd’hui, j’utilise un NAS Synology ds214play avec deux disques dur 3 To (RAID), qui sont intégralement copiés sur une solution OVH HubiC (10 To pour 10 euros/mois) toutes les nuits (seules les modifications sont copiées). En complément, j’utilise également un compte Dropbox (100 Go) principalement pour le partage de dossiers, ainsi qu’un compte Google Drive (100 Go).

Il y a des avantages évidents pour le cloud computing, mais il y a aussi des inconvénients, j’ai donc opté pour une solution hybride assez lourde à mettre en place pour Monsieur Tout Le Monde (cela nécessite un peu de savoir-faire technique) : en effet, le développement est « maison » pour la synchronisation Synology <> HubiC. Pour la musique, j’ai choisi Spotify et Google Play Musique, tandis que la vidéo est un mélange de Plex et Netflix. En tout cas, le cloud computing est encore loin de tenir ses promesses : la simplicité, la sécurité, la facilité d’utilisation, l’intéropérabilité… Les services externes ne m’inspirent pas confiance, tandis que les solutions de cloud personnel nécessitent du support informatique et les services disponibles restent limités.

Microsoft, il y a plusieurs années, est venu avec un merveilleux système appelé Windows Home Server. Vous vous souvenez ? C’était déjà très complet : du stockage extensible avec la possibilité de partager un fichier ou un dossier à travers une adresse URL chiffrée. Finalement, la firme de Redmond a arrêté les frais… J’y croyais pourtant à l’époque.

Ensuite, j’ai commencé à monter mon serveur. Créer mon premier serveur m’a appris un million de choses, et chaque modification ou mise à niveau aiguisait un peu plus mes compétences. La meilleure partie tient à ce que, parce que tous ces outils sont conçus pour partager, cela devient plus qu’un simple jouet cool pour vous seul : j’en faisais bénéficier ma famille et mes amis (Psss : ownCloud est très complet).

Pour toutes ces choses, je crois beaucoup en Lima, et ce retard ne me dérange pas. J’attends un produit complet à la hauteur des ambitions affichées, on m’a promis les premières livraisons pour le printemps. C’est quasiment demain, et ce que j’ai vu m’a rassuré.


Retrouvez un résumé du meilleur de l’actu tech tous les matins sur WhatsApp, c’est notre nouveau canal de discussion Frandroid que vous pouvez rejoindre dès maintenant !

Les derniers articles