Cet hiver, les réseaux de téléphonie mobile risquent d’être coupés : voici ce qu’il faut savoir

 
L’hiver va être rude en Europe à cause de la crise énergétique. Dans le pire des cas, il se pourrait que les réseaux mobiles français de Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR soient déconnectés durant plusieurs heures. Ce qui se traduirait par un service mobile dégradé, voire totalement déconnecté.

Article actualisé le 1er décembre 2022 : Orange et le gouvernement préviennent : cet hiver, en cas de coupure de courant (délestage tournant) orchestré par RTE et Enedis, il sera impossible, dans certains cas, de contacter les services de secours. On vous explique la situation en détail dans notre article dédie.


Article original du 8 octobre 2022 : La crise énergétique actuelle, qui augmente fortement le prix de l’électricité, pourrait avoir des répercussions encore plus importantes, à cause des coupures de courant prévues par RTE et Enedis en cas d’hiver froid et de parc nucléaire faiblement disponible. La conséquence pourrait être un blackout au niveau des réseaux de téléphonie mobile comme le rapporte Reuters.

Les hypothétiques coupures de courant pourraient priver d’électricité les antennes relais des opérateurs mobiles (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR) pendant une durée maximale de deux heures. Les sites des opérateurs mobiles ne sont pas considérés comme « sensibles », contrairement aux hôpitaux ou à certaines industries à risque.

30 minutes d’autonomie grâce aux batteries

Il faut savoir qu’en cas de coupure de courant, les antennes des réseaux mobiles peuvent rester en activité durant environ 30 minutes grâce à une batterie intégrée. Mais si la coupure dure plus longtemps, le réseau mobile dans la zone concernée ne sera plus accessible.

Les coupures de courant sont prévues pour être tournantes, c’est-à-dire quartier par quartier, et pour une durée maximale de deux heures. En cas de coupure dans une zone, il est donc possible que le service ne soit pas entièrement coupé, mais fortement dégradé, si une autre antenne encore alimentée couvre la zone.

Quelles solutions ?

Enedis, qui gère le réseau électrique français, le gouvernement et la fédération française des télécoms tentent de trouver une solution. C’est au gouvernement qu’il appartient d’ajouter les opérateurs mobiles sur la liste des sites sensibles. Mais selon un connaisseur du dossier au ministère des Finances, « il n’est pas facile d’isoler une antenne du reste du réseau ».

En Allemagne, Deutsch Telecom prévoit de déployer des groupes électrogènes diesel pour alimenter les antennes de téléphonie mobile en cas de coupure de courant prolongée. En France, selon Journal du Net, Orange travaille « avec les préfectures et tout l’écosystème pour qu’un maximum de sites soient tagués comme essentiels en vue de réduire l’impact du délestage sur les réseaux mobiles ».

Orange souhaite que « les zones d’effacement choisies permettent de continuer à y assurer une couverture via des antennes installées sur des zones adjacentes ». Le réseau fixe ne sera pas concerné par les coupures, puisqu’Orange indique que les batteries de secours permettent d’alimenter le réseau historique durant plusieurs heures.

Les opérateurs mobiles se plaignent également du délai extrêmement serré entre l’annonce par Enedis de la coupure à venir et le début de celle-ci. Le gestionnaire du réseau électrique prévoit de prévenir les opérateurs la veille pour le lendemain. Difficile dans ce cas de prévoir un plan de continuité de service, même dégradé.

Les mesures de sobriété des opérateurs mobiles

Un expert annonce que les sites mobiles représentent environ 1 % de la consommation totale d’électricité en France. Orange compte tout de même diminuer le poids de son réseau mobile sur le réseau électrique afin de réduire les risques de délestages tournants, en « basculant une heure par jour plusieurs milliers d’installations du réseau fixe sur batteries. Ce qui permettra d’économiser sur ce laps de temps jusqu’à 20 MW, soit la consommation instantanée d’une ville moyenne de 40 000 habitants ».

De son côté, Iliad souhaite éteindre « certaines bandes de fréquences la nuit en étendant son dispositif actuel aux fréquences 2 100 MHz en 4G, 2 100 en 3G et 3,5 GHz en 5G » permettant alors « une baisse de la consommation électrique du site supérieure à 10 % ».

Pour aller plus loin
Prix de l’électricité : les heures creuses sont-elles intéressantes avec la crise énergétique ?


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