« C’est une étrange fatalité que nous devions éprouver tant de peur et de doute pour une si petite chose. Une si petite chose. » Cette phrase tirée du premier film du Seigneur des Anneaux, les fondateurs de Green_e ont dû se la poser en 2016 en fondant une entreprise tournée vers les chargeurs. Après, tout, voilà bien un appareil qui paraît banal, auquel nous ne pensons pas, et qui peut revêtir une grande complexité.
Surtout lorsque comme Guillaume Bensi et Cédric Semiot, on décide de tenter de créer un chargeur le plus écologique possible. Mi-décembre, la jeune entreprise va lancer son premier chargeur certifié Origine France Garantie.
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Très concrètement, cela signifie dans le cas de Green_e que 70 % du coût de revient (donc le coût de fabrication du produit, hors marge) du chargeur est fait en France, alors même que la norme demande 60 %. C’est plus drastique que les 50 %, marges comprises, du label Made in France.
Il faut toutefois préciser bien entendu, certaines matières premières essentielles ne proviennent pas de France : le GaN par exemple « est produit à 94 % en Chine » avance Guillaume Bensi. De même, le plastique recyclé, présent à 35 % sur ce chargeur, provient, lui, de Taïwan.
Mais s’arrêter là ne serait pas rendre justice au travail de la start-up basée à Rennes. « Quand on met un produit sur le marché, on doit le faire passer sur des bancs d’essai. Sauf qu’aucun de ces bancs n’existait en France. On a acheté des équipements en Chine, on a dû faire les traductions, les modes de fonctionnement, tout cela a été très long. On a également dû identifier une entreprise sous-traitante à moins de 15 km de notre lieu de production, à Montargis. Sur site, nous allons faire l’injection des coques pastique, l’insertion du PCB, la structure, avant de vérifier nous-mêmes les protocoles. »
Un engagement qui va au-delà du seul label origine France
En plus de l’origine France, Green_e tente de respecter trois piliers :
- Écoconception ;
- Universalité ;
- Économie circulaire.
Pour l’écoconception, la marque tente de rendre la majorité de son produit recyclable. Cela passe par exemple par une gravure à l’UV en lieu et place de l’encre, ou bien la suppression de la colle. « Quand on soude les deux parties du chargeur, on utilise la technologie ultra son. La norme européenne impose 5 bar de pression pour éviter tout accident. Nous, on a monté l’exigence à 17 bar. C’est ce qui nous permet de monter la garantie à 10 ans. »
Pour l’universalité, le chargeur répond à de nombreuses normes : PPS, Quickcharge 2.0, 3.0, Power Delivery.
Côté économie circulaire, l’entreprise propose un kit de recyclage. L’idée est simple : il est possible de renvoyer les chargeurs vers un point de collecte de déchets électroniques.
Il est à noter que la puissance de charge est assez modeste : 20 à 30 W seulement. En revanche, il est très compact et plutôt léger, 50 g. Pour information, si vous avez besoin d’une charge plus importante, l’entreprise devrait sortir d’ici janvier un chargeur deux fois 65 W + 18 W, entre 59 et 69 euros, répondant aux mêmes certifications.
Neutralité carbone ?
Pourquoi une entreprise qui cherche autant à insister sur l’écologie ne parle pas de neutralité carbone ? Guillaume Bensin balaye le sujet : « Nous, on n’y croit pas une seconde, à partir du moment où vous faites un mouvement, vous consommez. On importe, donc on consomme. La neutralité carbone, c’est une sémantique politique. À partir du moment où vous créez un objet, vous créez du transport, vous consommez du carbone. Dire qu’on va acheter des arbres ou du crédit carbone sur une place de marché pour compenser, c’est du bullshit ».
Quant à donner un chiffre exact, ou même un pourcentage de réduction des émissions de CO2 par rapport à un chargeur classique, la firme s’y refuse pour le moment. Elle attend de pouvoir fournir un chiffre vérifié par un expert indépendant. « On ne veut pas dire un chiffre qui est une chimère. », pose Cédric Semiot. « On a des concurrents qui disent qu’ils réduisent l’impact carbone d’un produit de 70 % juste en changeant l’emballage, mais c’est impossible. Nous, la cible qu’on s’est fixée, c’est de réduire de 50 % l’empreinte » par rapport au même chargeur fabriqué en Chine.
De nouvelles sorties en décembre
Les chargeurs 20 et 30 W de Green_e sortiront mi-décembre au prix de 27,99 euros et 34,99 euros.
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