ChatGPT fait peur autant qu’il hypnotise, mais force est de constater que ce type d’IA générative est fait parler de lui depuis début 2023. Quelques semaines après la présentation de GPT-4 et de ses possibilités, OpenAI récidive avec des démonstrations de la dernière version de son modèle de langage : de quoi en apprendre plus sur les usages potentiels de cette technologie. À cette occasion, Greg Brockman, l’un des cofondateurs de la société, a fait une longue démonstration de l’avenir des outils d’IA générative de l’entreprise au cours d’une conférence TED Talk : « Nous allons pouvoir repenser presque tous les aspects de la façon dont nous interagissons avec les ordinateurs. »
Générez du texte et des images avec ChatGPT
La première illustration faire par Greg Brockman dans sa conférence TED est… une illustration, littéralement. Il demande, en faisant une requête en direct, une idée de repas pour après la conférence. Là, ChatGPT se met à lui en proposer une en incluant tous les éléments du plat (ici, une tartine végétarienne). Il rédige une longue description, détaillant même l’ambiance du repas et les accompagnements. Immédiatement après, Dall-E se lance pour générer une image à partir de la description faite par ChatGPT.
Ce que fait techniquement ChatGPT, c’est qu’il génère un « prompt », une requête auprès de Dall-E en retravaillant la description qu’il a lui-même générée plus tôt. Dans l’interface, on pourra voir quelle a été la requête faite. L’intérêt mis en avant par OpenAI est la possibilité de faire des retours à ChatGPT sur ses demandes.
Bientôt, Dall-E sera en fait une application intégrée nativement à ChatGPT. Greg Brockman a annoncé sa disponibilité pour tous les utilisateurs du chatbot dans quelques mois, ce qui sous-entend que les abonnés à ChatGPT Plus ne seront pas les seuls qui en profiteront (bien qu’ils puissent peut-être l’utiliser plus tôt).
Mémoire à long terme et plug-ins
En se servant de la démonstration précédente, Greg Brockman demande à ChatGPT de reprendre ce qu’il a voulu plus tôt pour créer une liste de courses sur Instacart. Il s’agit d’un service de livraison de produits alimentaires. Pour cela, il a recours au plugin Instacart développé par l’entreprise de livraison, mais aussi à un Retrieval Plugin : c’est ce morceau de code qui permet à ChatGPT de se souvenir de tout ce que vous lui avez dit.
Pour aller plus loin
L’App Store de ChatGPT : un tournant majeur pour les chatbots basés sur l’intelligence artificielle
Puis, le plug-in Zapier, du service d’automatisation de services web du même nom, permet au cofondateur d’OpenAI de publier un tweet avec cette liste de courses. Il n’a plus qu’à relire et à publier, mais peut modifier le texte s’il le souhaite.
ChatGPT est enfin connecté à Internet
Dans une problématique de vérification des informations données par ChatGPT — on sait que l’outil peut raconter des choses complètement fausses — Greg Brockman copie-colle une requête et sa réponse générée dans un outil de navigation dans ChatGPT. Il précise qu’« il s’agit d’un outil de navigation qui permet au modèle d’effectuer des recherches et de cliquer sur des pages web. »
Ce que fait ChatGPT, c’est qu’il recherche sur Internet et décrit à l’utilisateur le fil de sa « réflexion » et de sa « recherche » : on comprend qu’il lit le texte des pages pour les comprendre et en tirer des informations, comme il peut le faire en hors-ligne. Cette façon de fonctionner de ChatGPT ressemble à peu près à ce que peut faire Bing Chat, puisqu’on peut par la suite insérer les références utilisées par l’outil directement dans le texte, à la manière d’une bibliographie avec des liens. Pour autant, de grandes différences subsistent entre les deux outils.
Comment ChatGPT pourrait révolutionner l’utilisation de tableurs et de bases de données
Greg Brockman pense aussi pouvoir révolutionner la manière dont nous utilisons des tableurs comme Excel et des jeux de données. À l’aide d’un outil d’interprétation de code ajouté dans ChatGPT, on peut envoyer des fichiers de données à l’IA. Dans la démonstration faite, ChatGPT « est capable de déduire ce que ces colonnes signifient réellement. Ces informations sémantiques n’étaient pas présentes. » On le voit nommer les colonnes et leur donner une description, pour que l’on vérifie qu’il a bien « compris » la base de données.
Puis, l’intelligence artificielle peut suggérer des graphiques à réaliser à partir de ces données, en proposant plusieurs idées parmi lesquelles on peut piocher. D’ailleurs, les graphiques sont créés directement dans le chatbot, sans même qu’on lui ait demandé de le faire. Tout ceci est généré en Python, un langage de programmation, et on peut consulter le code généré. Autre usage : la création de nuages de mots à partir des données qu’on transmet à ChatGPT.
Chaque graphique peut être modifié en faisant une demande écrite à ChatGPT. Ce que ça pourrait changer dans la création de graphiques, c’est la barrière à l’entrée. On le voit durant la démonstration, la création ne demande pas de connaissances techniques, que ce soit en bases de données ou en tableurs. De vraies intégrations pourraient être mises en place dans des outils dédiés : on pense directement au Copilot de Microsoft qui arrivera dans la suite Office.
Les IA génératives sont encore à améliorer
Si ces démonstrations sont impressionnantes, elles restent à relativiser du point de vue de la fiabilité de ChatGPT. Greg Brockman dédouane lui-même les outils d’OpenAI : « ces systèmes ne sont pas parfaits. Il ne faut pas trop s’y fier. » En effet, des dangers liés à ChatGPT existent, de sa fiabilité aux façons malhonnêtes de l’utiliser, comme la rédaction de faux avis sur Amazon. D’autres problématiques existent, comme celle de la protection des données, qui a entraîné le blocage de ChatGPT en Italie, ou encore des mauvais conseils donnés à des adolescents sur Snapchat.
Face aux détracteurs des IA génératives, il s’est montré assez ouvert à la discussion durant sa conférence : « Il y a une chose à laquelle je crois profondément, c’est que la réussite de l’IA va nécessiter la participation de tout le monde. Il s’agit de décider comment nous voulons qu’elle s’intègre, de fixer les règles du jeu, de déterminer ce qu’une IA fera et ne fera pas. » Et pour cause, une lettre ouverte signée par plus d’un millier d’experts en IA et de personnalités avait été signée, demandant la suspension du développement des IA à la ChatGPT.
Envie de rejoindre une communauté de passionnés ? Notre Discord vous accueille, c’est un lieu d’entraide et de passion autour de la tech.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix