Jackpot pour les géants de la tech : l’IA n’est pas prête d’arrêter de faire parler d’elle

 
Les investissements autour de l’IA de la part de grandes entreprises des nouvelles technologies comme Google, Microsoft, Meta ou encore Amazon commencent à porter leurs fruits. Ils créent une dynamique qui leur profite déjà avec des résultats financiers positifs pour ce premier trimestre 2023.
Les Gamam // Source : Claire Braikeh pour Frandroid

La semaine dernière, les « Gamam » et autres principaux géants de la tech ont publié leurs résultats financiers du premier trimestre et il faut reconnaître qu’ils sont au vert, après de longs mois de décroissance économiques. L’horizon semble être au beau fixe pour ces entreprises, avec l’opportunité que représente pour elle l’intelligence artificielle, indéniablement omniprésente depuis le début de l’année et qui est bien partie pour le rester encore longtemps.

Les géants investissent dans l’intelligence artificielle et ça se voit

Comme l’écrit VentureBeat, le terme « IA » a été répété « des dizaines de fois par les dirigeants et les analystes lors des appels, reflétant la conviction du secteur que l’IA est la clé de l’innovation et de l’avantage concurrentiel. » Alphabet l’a mentionné 50 fois, Meta 49 et Microsoft 46 : des mentions qui témoignent de l’intérêt important que portent ces grandes entreprises des nouvelles technologies à l’égard de l’intelligence artificielle.

Avec leurs investissements massifs, cela en fait désormais des acteurs primordiaux du secteur et qui vont en contrôler une partie très importante. Derrière l’enjeu technologique, il y a évidemment un enjeu économique : selon le cabinet d’analyse PwC, le marché pourrait représenter 15,7 milliards de dollars d’ici 2030. L’IA a donc encore de beaux jours devant elle. 

Les Gamam : Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft // Source : Frandroid

Chez Google, si les applications concrètes de ce type d’intelligence artificielle émergente ne sont pas encore arrivées, comme une nouvelle version de son moteur de recherche, le PDG de la maison mère Alphabet Sundar Pichai est confiant. Le chef d’entreprise dit avoir franchi des étapes « dans le développement de grands modèles de langage, l’autonomisation des développeurs, des créateurs et des partenaires avec des outils d’IA et la possibilité pour les organisations de toutes tailles d’utiliser les avancées de Google en matière d’IA et d’en tirer profit », écrit VentureBeat.

Pourquoi quelques entreprises contrôlent l’avenir de l’IA

La raison pour laquelle on entend surtout parler de grandes entreprises en matière d’intelligence artificielle, c’est tout simplement parce qu’elles sont plus ou moins les seules à pouvoir développer des outils d’IA. On constate tout de même quelques projets privés ou publics, open-source ou non, qui tentent de se démarquer comme StableLM ou encore Dolly. Mais la tendance n’est pas du tout à cela : ce sont principalement des entreprises privées à but lucratif qui contrôlent les modèles de langage les plus puissants.

En fait, développer ces Large Langage Models ou LLM coûte très cher, dans la mesure où il faut les entraîner longuement, ce qui demande une puissance de calcul importante et par extension des investissements conséquents. Au-delà des modèles de langage, ces entreprises contrôlent aussi la connaissance qu’on en a, ce qui peut poser certains problèmes éthiques. Ce alors même que ces technologies sont amenées à toucher tous les internautes, si l’on en croit les récentes annonces de Google, Meta ou encore Microsoft. Développer une IA demande aussi des données et ça, les géants de la tech n’en manquent pas : réseaux sociaux, moteurs de recherche, suites bureautiques, assistants vocaux… tout est bon pour en collecter et en réutiliser dans des LLM ou des chatbots.

Mais au-delà des simples coûts de conception, il y a tout bonnement les frais de fonctionnement : faire fonctionner ChatGPT par exemple, demande énormément de machines et d’infrastructures.

Autre aspect à prendre en compte : Microsoft et Amazon proposent tous deux des solutions pour les entreprises qui souhaitent développer des outils d’intelligence artificielle générative, notamment pour les entraîner. Satya Nadella, PDG de Microsoft, a déclaré lors de son appel téléphonique aux investisseurs être « la plateforme de choix pour aider les clients à tirer le meilleur parti de leurs dépenses numériques et à innover pour la prochaine génération d’IA. » De son côté, Amazon a lancé récemment le projet Bedrock, donnant accès à plusieurs LLM, ce qui lui permet de concurrencer Microsoft.

De bons résultats financiers liés à des licenciements massifs ?

Selon VentureBeat, l’investissement important de Microsoft dans OpenAI est en train de porter ses fruits. L’entreprise spécialisée dans l’IA a annoncé 52,9 milliards de dollars de revenus, ce qui représente une augmentation de 7 %. Une annonce qui a entraîné une hausse du cours de la firme de Redmond en bourse. Même son de cloche du côté de Google et de Meta, dont les cours ont remonté après les annonces des résultats trimestriels. En cause, leur rapport financier positif, puisque les résultats sont supérieurs aux prévisions, mais aussi leur ambition pour l’IA.

Les licenciements dans la tech répertoriés // Source : Layoff.fyi

Mais d’un autre côté, impossible de ne pas mettre en exergue ces comptes positifs avec les « économies » réalisées par les entreprises susmentionnées. Selon le site Layoffs.fyi qui répertorie les licenciements dans le secteur des nouvelles technologies, il y aurait eu plus de 185 000 personnes débauchées depuis le début de l’année dans plus de 630 sociétés. Les limogeages chez les grandes entreprises dont nous parlons ne sont pas en reste : 10 000 emplois supprimés chez Microsoft (soit 5 % de sa masse salariale), 12 000 chez Google, 21 000 chez Meta, 27 000 chez Amazon et des bruits courent concernant Apple. Inévitablement, cela permet à ces entreprises de limiter les dépenses : par exemple chez Google, l’heure est aux économies à tous les étages. Il faut toutefois relativiser les effets de ces licenciements massifs : tous n’ont pas eu lieu en tout début d’année et certains ne sont pas encore effectifs en totalité.


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