Pour le PDG de Nvidia, « avec l’IA, tout le monde peut devenir développeur »

Nvidia annonce la fin de la fracture numérique

 
Au Computex à Taipei, Nvidia a placé l’intelligence artificielle (IA) au centre de son discours, soulignant son rôle essentiel dans la valorisation exponentielle de l’entreprise, qui a récemment franchi la barre de mille milliards de dollars de capitalisation boursière. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a évoqué la fin de la fracture numérique, affirmant que l’IA permettrait à tout le monde de devenir développeur.
Jensen Huang, le PDG de Nvidia // Source : Nvidia / Computex

En marge du Computex, l’événement tech qui a lieu à Taipei à Taïwan, Nvidia a déployé un discours résolument tourné vers l’avenir de l’intelligence artificielle.

Il est difficile d’ignorer l’importance croissante de l’IA pour la firme, celle-ci étant à l’origine d’une valorisation exponentielle de l’entreprise. Cette semaine, Nvidia a franchi la barre symbolique de mille milliards de dollars de capitalisation boursière à l’ouverture de la Bourse de New York, enregistrant une croissance de +25 % en une semaine seulement. Depuis le début de l’année, l’action a bondi de plus de 170 %.

Ce bond spectaculaire traduit bien l’enthousiasme actuel autour de l’IA, mais pour Jensen Huang, le PDG de Nvidia, il y a bien plus à retenir du potentiel de cette technologie.

Au Computex, Jensen Huang a évoqué un concept qui a de quoi surprendre : la fin de la « fracture numérique ». Selon lui, l’IA va permettre à tout un chacun de devenir développeur. Plus besoin de connaître les arcanes du codage, il suffirait désormais de « parler » à un ordinateur pour générer du code : « Nous avons maintenant atteint le point de bascule d’une nouvelle ère informatique », a-t-il déclaré.

« Nous avons comblé la fracture numérique »

L’IA aurait le potentiel de créer de nouvelles applications, mais également d’améliorer celles qui existent déjà : « Cet ordinateur ne se soucie pas de la façon dont vous le programmez, il essaiera de comprendre ce que vous voulez dire, car il possède cette incroyable capacité de modèle de langage étendu. Et donc la barrière de programmation est incroyablement basse », a-t-il ajouté.

Jensen Huang a également souligné que l’IA générative n’est pas limitée au traitement de texte et de chiffres. Elle « peut désormais comprendre la multimodalité, raison pour laquelle cette révolution informatique peut toucher toutes les industries », a-t-il précisé. Nvidia ne mâche pas ses mots en qualifiant l’IA générative de « plate-forme informatique la plus importante de notre génération ».

Source : Nvidia / Computex

L’un des produits phares présentés par Nvidia au Computex est un superordinateur d’intelligence artificielle, le DGX GH200, qui selon Huang est maintenant « en pleine production ». Cette plateforme est destinée à « des recherches exploratoires sur le front pionnier, les limites de l’intelligence artificielle ».

Une clientèle professionnelle

Ce qui est indéniable, c’est que les produits de Nvidia s’adressent à une clientèle professionnelle. Des nouvelles puces graphiques destinées aux centres de données aux processeurs ARM, en passant par l’association des deux pour l’infrastructure, Nvidia met l’accent sur l’intelligence artificielle et le calcul accéléré.

Source : Nvidia

Les prévisions de Nvidia sont tout aussi impressionnantes. L’entreprise prévoit un chiffre d’affaires de 11 milliards de dollars américains pour le deuxième trimestre en cours, un chiffre qui éclipse même les prévisions des analystes. Après un premier trimestre déjà florissant avec un chiffre d’affaires de 7,19 milliards de dollars, l’action de Nvidia a connu une hausse à deux chiffres dans les échanges après la clôture de la Bourse. L’augmentation de plus de 27 % n’est même pas une exagération.

Cependant, tout n’est pas rose dans l’univers de Nvidia. La série GeForce, en particulier, traverse une période difficile. Les ventes ont chuté de 38 % au premier trimestre par rapport à l’année précédente. Le marché des PC, qui pose également des problèmes à Intel et AMD, a également des répercussions sur Nvidia.

La stratégie à long terme de Nvidia semble toutefois porter ses fruits. Jensen Huang a su miser sur le bon cheval, et le défi pour Nvidia sera désormais de répondre à ces attentes élevées. Pour les gamers, ces perspectives ne sont pas nécessairement synonymes de bonnes nouvelles.

Après plusieurs années d’augmentation consécutive des prix des cartes graphiques, l’arrivée de la nouvelle génération RTX 40 n’a pas réussi à inverser la tendance. Non seulement cette génération n’a pas fait l’unanimité en termes de progression technologique, mais elle a également suscité des critiques pour ses tarifs élevés.

Avec l’IA qui promet de devenir une part croissante des revenus de Nvidia, l’entreprise pourrait être tentée de répercuter les coûts de recherche et développement dans ce domaine sur le prix de ses cartes graphiques. Cela pourrait provoquer une nouvelle hausse des prix, ce qui serait une mauvaise nouvelle pour les joueurs déjà éprouvés par des années d’inflation.


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