Slack aussi utilise vos données pour entraîner son IA, mais pas celle que vous pensez

 
De plus en plus d’utilisateurs de Slack expriment leur inquiétude par rapport à l’application de discussion. Leurs données sont utilisées par Slack pour entraîner son intelligence artificielle. Ce qui pose un problème de confidentialité.
Le logo de Slack // Source : Montage Frandroid

Un certain nombre de TPE et de PME utilisent Slack : l’application est spécialisée dans les discussions en contexte professionnel. Alors la confidentialité des données, c’est une dimension importante à laquelle elle doit répondre. Une responsabilité à laquelle Slack manque peut-être en utilisant les données de ses utilisateurs pour entraîner ses outils d’intelligence artificielle.

Slack entraîne une IA à partir de vos données, mais pas son « ChatGPT »

Les inquiétudes partent toutes d’une page de confidentialité disponible sur le site de Slack. L’entreprise y indique que « pour développer des modèles d’IA/ML non génératifs pour des fonctionnalités telles que les emoji et les recommandations de canaux, nos systèmes analysent les données client (par exemple, les messages, le contenu et les fichiers) soumises à Slack ainsi que d’autres informations (y compris les informations d’utilisation ». Cela concerne toutes les instances de Slack, y compris celles qui n’ont pas installé le plug-in Slack AI.

Les résultats de recherche dans Slack // Source : Slack

 

Afin de rassurer ses utilisateurs, le service assure procéder à des contrôles et que « les données ne pourront pas passer d’un espace de travail à un autre. » Par ailleurs, certains accès peuvent être bloqués. L’utilisation des données sert aux recommandations de canaux, résultats de recherche, suggestions d’autocomplétion ou encore les suggestions d’emoji. Là où cela peut poser souci, c’est sur l’utilisation des données issues de messages privés. L’éditorialiste Justin Pot écrivait ceci chez LifeHacker : « dans mes emplois précédents, j’envoyais fréquemment des messages privés à mes amis au travail remplis de négativités à propos de mon responsable et du dirigeant. J’imagine très bien Slack recommander certains emojis à chaque fois qu’un PDG particulier est mentionné. »

Comment empêcher Slack d’analyser vos données

Il existe un moyen de refuser l’utilisation de ses données pour l’entraînement d’IA. Il faut que l’administrateur de l’espace Slack en question envoie un courriel à Slack afin de demander la désactivation de l’utilisation des données. Il faut contacter « l’équipe de l’expérience client à l’adresse feedback@slack.com, en indiquant l’URL de votre espace de travail ou organisation, et « Slack Global model opt-out request » en objet de l’e-mail. »

Source : Slack

Le souci, c’est que l’administrateur de l’espace Slack d’une entreprise n’est peut-être pas sensibilisé aux enjeux de protection des données. Ce qui ajoute un obstacle dans le refus de l’utilisation desdites données. Cependant, on ne parle ici pas d’intelligence artificielle générative : Slack ne se sert a priori pas de toutes ces données pour entraîner son propre chatbot. L’entreprise s’est d’ailleurs défendue de cela face aux nombreuses accusations dans un billet de blog. Ces questionnements de la part des utilisateurs sont avant tout un rappel et une sensibilisation auprès des travailleurs à propos de leurs données personnelles. Même vos conversations « privées » sur Slack ne le sont pas réellement, puisqu’elles peuvent être utilisées dans les recommandations de l’application.


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