ChatGPT bientôt concurrencé par d’autres IA chez Microsoft ? La France fait tout pour

 
L’intelligence artificielle a pris une place démesurée dans le paysage numérique actuel. À tel point que l’autorité de la concurrence française tente de juguler la domination des géants du secteur.
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Microsoft sera-t-elle bientôt obligée de laisser les internautes choisir son IA préférée ? C’est en tout cas ce que préconise l’autorité de la concurrence française qui, comme le note Le Monde, vient de rendre un avis sur le fonctionnement concurrentiel de l’IA générative. Et autant dire que l’autorité indépendante a beaucoup à dire sur la question, tout comme ses homologues britanniques ou étasuniens.

Fruit d’une autosaisie annoncée en février 2024, ce rapport de l’administration dresse un portrait bien sombre du monde de l’IA qui a déjà pris une « place centrale dans le débat public et économique », mais qui semble malgré tout déjà verrouillé par les grandes entreprises du net.

Une « intégration verticale » délétère

Concrètement, que ce soit durant la phase d’entraînement ou d’utilisation de l’IA, l’autorité de la concurrence identifie de nombreuses « barrières à l’entrée » qui pourrait décourager les jeunes pousses de se lancer dans ce secteur.

Cela commence tout simplement par des « difficultés d’approvisionnement » dans le secteur des processeurs graphiques « dues à une explosion de la demande ». Concrètement, Nvidia étant l’une des seules entreprises capables de produire les puces « indispensables pour l’entraînement, le réglage fin et l’inférence des modèles d’IA générative », la demande a explosé et les prix avec.

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Vient ensuite le besoin mécanique d’avoir accès à des hectares de serveurs et énormément de données pour pouvoir éduquer l’IA, « Comme Alphabet avec YouTube qui lui offre une source majeure de données d’entraînement », note l’agence présidée par Benoît Cœuré. Ajoutez à ça les salaires mirobolants que peuvent faire miroiter les grandes entreprises pour recruter des spécialistes de l’IA et vous obtenez une « intégration verticale » du secteur, « susceptibles de donner lieu à plusieurs pratiques abusives », note l’autorité de la concurrence (ventes liées, accords d’exclusivité, etc.).

Le secteur public au secours de la concurrence

Pour éviter de laisser cette technologie entre les mains de quelques acteurs ultra-dominants, le bras armé du code du commerce propose de regarder le secteur de l’IA à travers la lentille critique du DMA. En désignant ces acteurs comme des « contrôleurs d’accès » au regard du texte européen, ils pourraient être forcés d’offrir un accès facilité à d’autres modèles d’IA que le leur. Un peu comme Google avec Android, désormais obligé de proposer nativement des alternatives à son navigateur Chrome.

Pour s’attaquer aussi à la racine du problème, l’autorité de la concurrence conseille de « développer l’accès à la puissance de calcul » en mettant à disposition « des supercalculateurs publics » qui « permettent à des acteurs académiques notamment d’accéder à la puissance de calcul, ce qui est bénéfique pour l’innovation ». Le tout au niveau européen évidemment, pour se donner une chance d’aller titiller les mastodontes du secteur.


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