Microsoft n’arrive pas encore à convaincre de l’utilité de Copilot sur PC

La révolution au ralenti ?

 
Les efforts de Microsoft en matière d’intelligence artificielle sur PC auraient du mal à retenir l’intérêt des grands noms de l’informatique. En l’occurrence, les premières fonctions Copilot, éparses et parfois mal boutiquées, seraient même la résultante du faible engagement des constructeurs OEMs autour de cette question.
Pour l’instant, les fonctionnalités Copilot+ n’emballeraient pas les masses // Source : Microsoft

Microsoft réussira-t-il vraiment à mobiliser ses partenaires autour des fonctionnalités dopées à l’IA sur PC ? La question semble désormais posée alors qu’un article de Bloomberg met en évidence que les efforts du géant de Redmond en matière d’intelligence artificielle auraient du mal à retenir véritablement l’intérêt des grands noms du secteur.

Au-delà de la douzaine de PC portables Copilot+, dotés de processeurs ARM intégrant justement un NPU (Neural Processing Unit) voué au calcul de l’IA, aucun engouement massif ne serait ainsi détecté chez les partenaires de Microsoft et les fabricants OEM. Pire, la faible quantité de fonctionnalités introduites avec ces nouveaux produits Copilot+ serait en partie due au manque d’implication des géants du secteur.

Selon Bloomberg, certains d’entre eux auraient même carrément refusé d’accompagner Microsoft dans cette initiative, jugeant bien trop restreinte la taille actuelle du marché, et la quantité de fonctionnalités disponibles.

Quand le serpent se mord la queue…

Pour rappel, ces PC dopés à l’IA (pour l’instant uniquement des ordinateurs portables) ont la particularité de pouvoir utiliser leurs NPU pour tirer parti d’applications optimisées, et accéder ainsi à de nouvelles fonctionnalités, indisponibles sur les PC ordinaires. Pour Microsoft, l’objectif est donc de favoriser au maximum la commercialisation de ces nouveaux modèles de PC de manière à favoriser ensuite le développement d’applications boostées par l’IA… mais les constructeurs de PC verraient visiblement la situation par l’autre bout de la lorgnette, estimant que le faible nombre de fonctions disponibles ne justifie pas encore qu’on y consacre à grande échelle une production de PC optimisés.

Une situation qui a tout du serpent qui se mord la queue, car les développeurs auront à leur tour du mal à s’investir dans le développement de fonctionnalités dopées à l’IA si l’offre en PC compatibles est trop restreinte. Et à l’heure actuelle, elle l’est. Selon les chiffres d’IDC, seuls 3% de l’ensemble des PC commercialisés en 2024 répondront aux spécifications minimales de Microsoft en la matière (la présence d’un NPU développant au moins 40 TOPS de performances, au moins 16 Go de RAM et un minimum de 256 Go de SSD).

Le Surface Laptop 7 ARM, pour illustration // Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Pour l’instant, seuls les appareils équipés de puces Snapdragon X sont d’ailleurs considérés comme des PC optimisés pour l’IA. D’autres devraient heureusement arriver dans les prochains mois, avec le lancement des puces Lunar Lake chez Intel et Strix Point chez AMD, elles aussi optimisées. On constate aussi qu’en parallèle de Microsoft, Qualcomm s’investit sans compter sur ce terrain, dans l’espoir de détrôner Intel et AMD sur le marché des ordinateurs portables Windows. En l’occurrence, la firme voudrait carrément capturer 50% du marché d’ici 5 ans, souligne le site spécialisé ExtremeTech.

Enfin, certains grands noms du secteur prennent quand même fait et cause pour les PC dopés à l’IA. C’est par exemple le cas de Michael Dell, fondateur de la marque du même nom, qui indiquait il y a peu que seul l’achat d’un PC portable compatible avec l’IA serait « future-proof » et permettrait de se préparer à l’avenir. Une déclaration qui sous-entend néanmoins que, dans l’immédiat, une telle acquisition est encore… dispensable.


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