On critique souvent l’UE pour sa régulation… L’Union européenne a franchi une nouvelle étape dans la régulation des technologies d’intelligence artificielle.
Depuis le 3 février 2025, les premières restrictions de l’EU AI Act entrent en vigueur, ce qui fait de l’Europe le premier territoire au monde à imposer un cadre légal complet à l’IA.
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Des interdictions concrètes et immédiates
La nouvelle législation européenne ne fait pas dans la dentelle. Elle interdit purement et simplement certaines applications de l’IA jugées trop risquées pour les citoyens.
Exit les systèmes de notation sociale à la chinoise, la reconnaissance faciale en temps réel dans les espaces publics, ou encore les outils d’IA qui catégorisent les personnes selon leur origine, leur orientation sexuelle ou leurs croyances. Une ligne rouge claire est désormais tracée.
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Pour s’assurer que ces règles soient respectées, l’Europe n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde. Les entreprises qui enfreindraient la loi s’exposent à des amendes pharaoniques : jusqu’à 35 millions d’euros ou 7 % de leur chiffre d’affaires mondial annuel. C’est plus que le célèbre RGPD et ses 4 %. De quoi faire réfléchir à deux fois les géants de la tech.
La révolution ne se fera pas en un jour. Si certaines restrictions sont déjà actives, la loi prévoit un déploiement progressif jusqu’en 2027. Le Bureau de l’IA de l’UE, nouvellement créé, travaille déjà sur des codes de bonnes pratiques, notamment pour les modèles d’IA générative comme GPT.
Faut-il s’en réjouir ? C’est compliqué
Certains, craignent qu’elle n’étouffe l’innovation européenne. D’autres y voient au contraire une opportunité pour l’Europe de se positionner comme leader de l’IA éthique et fiable.
Il faut bien le reconnaître : l’Europe n’est pas vraiment le terrain le plus fertile pour l’IA. À part quelques success stories comme la startup française Mistral AI, le Vieux Continent peine à faire émerger des champions de l’intelligence artificielle.
Pendant que les États-Unis et la Chine investissent massivement dans le développement de nouveaux modèles, l’Europe semble plus focalisée sur la régulation que sur l’innovation.
Un paradoxe qui pose question : peut-on vraiment devenir leader en matière de réglementation sans avoir de véritables champions technologiques ? C’est tout l’enjeu des années à venir pour l’UE : trouver le bon équilibre entre protection et innovation.
Les géants avisent
Les effets de la nouvelle réglementation se font déjà sentir sur le déploiement des innovations en IA. Les géants de la technologie préfèrent temporiser plutôt que de prendre des risques avec la nouvelle législation européenne. Apple a ainsi reporté le lancement d’Apple Intelligence sur le Vieux Continent, tandis qu’OpenAI restreint l’accès à certaines fonctionnalités de ses modèles pour les utilisateurs européens. Même Google joue la carte de la prudence avec son modèle Gemini en Europe.
Cette situation rappelle les débuts du RGPD, où de nombreux services américains étaient simplement inaccessibles aux internautes européens pendant des mois.
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