L’intelligence artificielle « n’existe pas », selon le patron de Take-Two Interactive

Les robots vont-ils tous nous mettre au chômage ? C’est une question que se posent les sociétés industrielles depuis les débuts de l’automatisation dans les usines. Une crainte que les LLM comme ChatGPT ont ravivée, puisque ce ne sont plus seulement les emplois ouvriers qui sont menacés, mais aussi ceux de nombreuses professions intellectuelles, des cadres, et même des artistes.

Alors, l’humanité est-elle vouée à une existence inutile, où seuls les adeptes de Diogène seraient au comble de l’extase intellectuelle ? Pas vraiment, selon Strauss Zelnick, PDG de Take-Two Interactive, firme qui détient notamment des licences telles que Mafia, Borderlands, et bien entendu celles de Rockstar comme GTA et Red Dead Redemption.

Pour aller plus loin
GTA 6 en 2025 ? Une bonne et sans doute une mauvaise nouvelle

L’homme d’affaires américain se veut rassurant quant à l’avenir de l’IA et de son impact sur la société. « L’intelligence artificielle est un oxymore, ça n’existe pas », a-t-il déclaré dans une interview pour GameIndustry. « Ce ne sont que des termes pratiques pour expliquer aux êtres humains ce qui ressemble à de la magie ». Par là, il entend que les LLM comme ChatGPT ou Midjourney ne sont que des outils numériques, au même titre que ceux que nous utilisions déjà avant leur apparition.

« Le génie est le domaine des êtres humains »

« L’histoire de la technologie numérique montre que celle-ci augmente l’emploi, augmente la productivité, augmente le PIB et je pense que c’est ce qui va se passer avec l’IA », enchaîne Zelnick. Une déclaration qu’il est encore difficile d’entendre avec une totale confiance, puisque l’intelligence artificielle a déjà eu un impact sur l’emploi. Comme chez Dropbox qui, dès 2023, s’en est servi pour justifier la suppression de 16 % de ses effectifs.

Nos confrères de PCGamer rappellent aussi le cas du jeu vidéo Champions of Otherworldly Magic. En 2024, ses développeurs ont travaillé sur de nouvelles illustrations grâce à une IA générative capable de réaliser « des CENTAINES d’œuvres d’art INCROYABLES, à une vitesse ASTRONOMIQUE, plus rapidement que N’IMPORTE QUELLE équipe d’artistes traditionnels ». Des artistes qui n’ont donc pas vu leur emploi stimulé.

Le PDG de Take-Two n’a cependant pas forcément tort : sur le papier, son argument est entendable, et l’intelligence artificielle aura peut-être, in fine, un impact positif sur certains secteurs. Notamment sur celui du jeu vidéo, qui pourrait, selon l’homme d’affaires américain, être « à la pointe, sinon en tête, de l’utilisation de l’IA ».

Pour aller plus loin
Ces 3 technologies basées sur l’IA qui transforment complètement le jeu vidéo

L’industrie est en tout cas en train de se jeter corps et âme dans cette direction, à l’image de Sony qui ne s’en cache pas. Il faudra voir si l’impact de la technologie saura être aussi vertueux pour le portefeuille des entreprises que pour l’emploi de leurs salariés actuels et futurs.

Pour finir, en février 2023, Strauss Zelnick avait déclaré que « le génie est le domaine des êtres humains ». Un génie qui pourrait cependant être mis à mal par un problème que le PDG de Take-Two met en avant à propos de l’usage de l’IA : la violation des droits d’auteurs. C’est le grand défi que les éditeurs de ces outils vont continuellement devoir relever, leurs LLM ayant besoin, selon eux, de s’entraîner sur des œuvres protégées pour être compétents. Au grand dam des créateurs et de certains gouvernements.

Pour aller plus loin
Victoire des artistes face aux générateurs d’images : pourquoi il s’agit d’un tournant décisif pour l’IA