157 milliards de valorisation pour le créateur de ChatGPT après une levée de fonds records

Un pactole pour financer l'AGI

 
6,6 milliards de dollars. C’est la somme astronomique qu’OpenAI vient de lever, propulsant sa valorisation à 157 milliards. Mais ce tour de force financier s’accompagne d’exigences qui pourraient transformer l’ADN même de l’entreprise.
Sam Altman

OpenAI vient de réaliser un tour de force financier qui fera date dans l’histoire de la tech. Avec une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars, la startup de Sam Altman pulvérise les records et s’offre une valorisation stratosphérique de 157 milliards de dollars.

Un pactole pour financer l’AGI, mais pas que…

OpenAI ne s’en cache pas : cette manne financière va lui permettre de mettre les bouchées doubles dans sa quête de l’AGI (Intelligence Artificielle Générale). Comprenez par là une IA capable de rivaliser avec l’intelligence humaine dans pratiquement tous les domaines. Un objectif ambitieux, pour ne pas dire titanesque, qui nécessite des moyens colossaux.

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Mais ne nous y trompons pas, l’AGI n’est pas le seul moteur de cette levée de fonds. OpenAI fait face à des coûts de développement et d’infrastructure astronomiques pour maintenir et améliorer ses modèles de langage comme GPT-4. Chaque requête sur ChatGPT, ce sont des serveurs qui chauffent et de l’électricité qui coule à flots. Et avec la popularité croissante de ses outils, la facture s’envole.

D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes : OpenAI prévoit de perdre plus de 5 milliards de dollars rien qu’en 2024. OpenAI est donc la startup la plus « burn rate friendly » de la Silicon Valley.

La fin de l’utopie ? OpenAI à l’heure des choix

Au-delà des chiffres, c’est toute la philosophie d’OpenAI qui est en train de muter. Souvenez-vous : à ses débuts en 2015, l’organisation se voulait à but non lucratif, avec pour mission de développer une IA bénéfique à l’humanité tout entière. Un beau rêve qui semble aujourd’hui se heurter à la dure réalité économique.

Car les investisseurs qui viennent de mettre la main au portefeuille ne l’ont pas fait par pure philanthropie. Ils veulent évidement un retour sur investissement, et vite. OpenAI va donc devoir se métamorphoser en une structure 100 % à but lucratif dans les deux ans à venir. Exit donc le contrôle par un conseil d’administration « désintéressé ». Bienvenue dans le monde impitoyable du capitalisme pur et dur.

Cette transition soulève évidemment des questions éthiques. Comment OpenAI va-t-elle concilier sa mission originelle de développer une IA « pour le bien de l’humanité » avec les exigences de rentabilité de ses nouveaux actionnaires ? Le risque est grand de voir l’entreprise privilégier les applications les plus lucratives au détriment de la recherche fondamentale ou des projets à impact social.

Un marché en ébullition et largement spéculatif

Si OpenAI fait aujourd’hui figure de leader incontesté dans le domaine de l’IA générative, la concurrence s’organise et se muscle. Des géants comme Google, Meta ou Microsoft ne comptent pas rester les bras croisés. Sans parler des startups prometteuses comme Anthropic (Claude AI) soutenue par Amazon qui pourraient bien créer la surprise.

Dans ce contexte, la stratégie d’OpenAI de demander l’exclusivité à ses investisseurs peut sembler risquée. Certes, cela lui garantit des alliés de poids, mais cela pourrait aussi freiner l’innovation en cloisonnant le marché. Et quid si un concurrent venait à faire une percée technologique majeure ? Les investisseurs d’OpenAI pourraient se retrouver pieds et poings liés, incapables de diversifier leurs paris.

Enfin, n’oublions pas que le marché de l’IA reste encore largement spéculatif. La valorisation d’OpenAI à 157 milliards de dollars peut sembler déconnectée de la réalité quand on sait que l’entreprise prévoit « seulement » 3,6 milliards de dollars de revenus en 2024. Le risque d’une bulle qui finirait par éclater n’est pas à exclure.


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