Il y a quelques jours, on apprenait que Neuralink serait en mesure de placer son implant dans un cerveau humain d’ici six mois, cinq ans après son lancement. Mais Reuters a révélé ce lundi qu’une enquête fédérale avait été ouverte contre la société d’Elon Musk pour « violation potentielle de la législation sur la protection des animaux ».
Pour le moment, ni Neuralink ni Elon Musk n’ont fait de commentaire sur l’affaire.
Le gouvernement américain ouvre une enquête sur Neuralink
L’agence de presse a indiqué que l’inspecteur général du ministère américain de l’Agriculture a ouvert il y a quelques mois cette enquête pour vérifier que Neuralink respecte bien l’Animal Welfare Act, une loi fédérale aux États-Unis « qui réglemente le traitement des animaux » dans la recherche par exemple. Elle fait suite à la demande d’un procureur fédéral et porte sur « les tests et le traitement des animaux dans les propres installations de Neuralink ».
Tout part du Physician Committee for Responsible Medicine, une association de médecins luttant pour une médecine « responsable » avait affirmé de Neuralink « mutilait » des singes dans le cadre du développement de son interface cerveau-machine. Elle avait déposé plainte contre Neuralink auprès du département américain de l’agriculture par rapport aux expérimentations sur des singes réalisées dans le cadre du partenariat avec l’Université de Californie. Une plainte transmise par un procureur fédéral californien au ministère de l’Agriculture américain.
Neuralink critiqué à plusieurs reprises par le passé sur son traitement des animaux
Pour autant, on peut constater que sur certains points, Neuralink n’est pas à la traîne sur le traitement des animaux selon certains de ses employés, tout du moins à ses débuts. Elon Musk aurait dit il y a quelques années « qu’il voulait que les singes […] vivent dans un « Taj Mahal des singes » » et « qu’il n’aimait pas utiliser les animaux pour la recherche, mais qu’il voulait s’assurer qu’ils étaient « les animaux les plus heureux » de leur vivant ». De ce qui se dit en interne, les temps auraient changé.
En réponse à la plainte du Physician Committee for Responsible Medicine, la société avait publié un billet de blog en réaffirmant s’engager « absolument à travailler avec les animaux de la manière la plus humaine et éthique possible ». Pour appuyer sa position, elle avait même posté des photos d’animaux de laboratoire de façon à montrer qu’ils y étaient bien traités et en détaillant leur « mode de vie ».
Neuralink ne prendrait pas assez soin de ses animaux de laboratoire parce qu’elle va trop vite
Selon des sources internes, Elon Musk a accéléré le développement des technologies, et donc des tests, ce qui « a causé des dommages inutiles aux animaux et des expériences imprudentes, ce qui a entraîné la mort d’un nombre accru d’animaux de laboratoire », écrit CNET qui rapporte l’information. Une situation dont les employés sont témoins et de plus en plus mécontents, se plaignant de la pression de leur PDG.
Les journalistes menant cette enquête ont eu accès à des échanges et documents internes de Neuralink. On y découvre que plusieurs expériences impliquant des animaux ont été impactées par des erreurs humaines, ayant entraîné la mort desdits animaux. Des expériences ratées ou à faible valeur qui ont dû être répétées, notamment à cause d’un manque de préparation et d’une forte pression sur le personnel. Pour cinq personnes ayant travaillé sur les expérimentations de Neuralink, ce dernier « Neuralink lance des tests en succession rapide avant de corriger les problèmes des tests précédents ou de tirer des conclusions complètes ».
Reuters parle de 1 500 animaux tués depuis 2018, une estimation peu précise « en raison des inexactitudes de registres commises par Neuralink », mais il y aurait « plus de 280 moutons, cochons et singes », avec une grande majorité d’animaux tués qui seraient des rats et des souris. Attention cependant, ce nombre de décès n’implique pas une violation des règles de Neuralink, si l’on met de côté la remise en question de l’exploitation d’animaux pour la recherche scientifique et les questions éthiques qu’elle peut poser.
Les pressions d’Elon Musk en cause, selon ses propres employés
L’agence de presse a de plus récolté des témoignages de salariés de Neuralink mettant en cause leur patron, Elon Musk, qui a de plus pris le contrôle de Twitter il y a quelques semaines. Il ferait pression pour faire avancer au plus vite les expérimentations, en leur déclarant par exemple : « En général, nous n’avançons tout simplement pas assez vite. Cela me rend fou ! ». L’article de Reuters ajoute qu’à plusieurs reprises, Elon Musk « a dit aux employés d’imaginer qu’ils avaient une bombe attachée à leur tête », un commentaire entendu par plusieurs personnes.
Plus qu’une impatience, il s’agirait d’une perte de patience, Neuralink ayant manqué à plusieurs reprises ses échéances à cause de l’obtention tardive d’autorisations nécessaires pour commencer ses essais cliniques sur des humains. D’autant plus qu’en août 2020, son PDG Elon Musk avait présenté The Link en version 0.9, son implant crânien permettant de lire certaines données neuronales.
Des pressions adressées à la direction qui se reportent sur les salariés et qui ont entraîné le départ de plusieurs personnes de l’entreprise, « en raison de préoccupations liées à la recherche sur les animaux ». Ces problèmes d’animaux tués pourraient se retourner contre Elon Musk lui-même, non seulement pour des questions éthiques, mais aussi pour des questions d’avancement de sa technologie. En interne, on s’interroge sur la qualité des données résultantes des expériences. Cela pourrait potentiellement retarder l’offre commerciale de Neuralink, qui vise à entamer des essais sur l’homme dans six mois.
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