Aux États-Unis, plusieurs enquêtes ont été ouvertes dans le but de porter atteinte aux sites de téléchargement ou de streaming illégal, grâce à des dépôts d’assignations de l’ACE, l’Alliance for Creativity and Entertainment (Alliance pour la Créativité et le Divertissement en français) auprès du tribunal central de Californie. Cette alliance réunit des acteurs importants du marché : Disney, FOX, HBO, Hulu, MGM, Bein, Universal, Netflix, Paramount, Sky, Sony Pictures, Warner Bros., Amazon, Canal, etc. Comme le rappelle TorrentFreak, qui révèle ces informations, l’« ACE est connue pour exercer une pression continue jusqu’à ce que quelque chose cède ». De quoi mettre fin au piratage de contenus audiovisuels ? Rien n’est moins sûr.
Un travail long des ayants droit depuis des années
Le média spécialisé dans l’actualité du téléchargement illégal rappelle que cette coalition existe depuis cinq ans et s’est engagée sur le long terme. Avoir des chiffres sur les résultats de son travail est compliqué, puisque l’ACE ne publie pas de statistiques. Selon TorrentFreak, « au cours du seul mois de décembre 2022, ACE a pu prendre le contrôle ou rendre inopérants plus de 40 domaines, voire plus de 50 ».
Depuis sa création en 2017, ce seraient plus de 600 domaines qui auraient été rendus inactifs grâce à l’action de l’Alliance for Creativity and Entertainment. À chaque fois, les adresses subissent une redirection vers le site de la coalition, affichant une bannière de saisie. Le but est à chaque fois d’obtenir une assignation pour violation du droit d’auteur, ce qui « est souvent le signe de problèmes à venir » pour les services concernés.
Des assignations en cours : les services IPTV, sites et applications de streaming dans le collimateur
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TorrentFreak a donc publié un tour d’horizon des sites et services de streaming qui ont été désignés dans des assignations à l’encontre de l’hébergeur Cloudflare par l’ACE récemment pour des questions de violation de droit d’auteur.
Les applications de streaming
Le média donne l’exemple de HDO Box, une application de streaming, mais illégale. Il est demandé à son hébergeur (qui n’héberge pas les fichiers vidéo), Cloudflare, de remettre les coordonnées du propriétaire de l’application.
Cette dernière permet de regarder des films et des séries en haute définition via une application pour Android et iOS. Elle prétend être disponible sur le Google Play Store et l’App Store, ce qui n’est en réalité pas le cas. On ne vous le recommandera jamais assez, mais ne téléchargez pas ce genre d’application : c’est tout d’abord illégal et il est possible qu’elle contienne des virus.
Les services IPTV
Une autre assignation donnée en exemple vise un autre service hébergé par Cloudflare. L’ACE souhaite « obtenir les noms, adresses physiques, adresses IP, numéros de téléphone, adresses électroniques, informations de paiement, mises à jour de comptes et historiques de comptes des personnes à l’origine de deux sites Web IPTV. » Certains services disent offrir accès à 10 000 chaînes de télévision.
Les sites de streaming
D’autres demandes d’assignation pour violation des droits d’auteur ont été déposées à l’encontre de Cloudflare pour obtenir les informations personnelles d’éditeurs de sites de streaming illégaux. 40 noms de domaine sont visés au total.
Vers la fin du piratage de films et de séries ? On en est encore loin
En cette mi-janvier, Sony aussi veut mettre fin au piratage sur les téléviseurs, avec un dépôt de brevet pour une technologie qui vise à détecter les applications pirates. Nous lui avions souhaité bon courage, car le piratage n’est pas près de mourir.
Avec la fragmentation de l’offre de streaming et de diffusion des rencontres sportives, il reste tout aussi intéressant pour les téléspectateurs d’avoir recours au piratage. Si en France l’Arcom multiplie les blocages et observe une réduction du nombre d’utilisateurs de services illégaux et que les blocages via les FAI rencontrent un certain succès, il reste encore beaucoup d’usagers de ces méthodes illégales.
Pour comprendre ça, une métaphore souvent donnée aux sites de streaming est celle de l’Hydre de Lerne. Il s’agit d’une créature de la mythologie grecque qui a une particularité dans la légende des douze travaux d’Héraclès : lorsqu’on en coupe une tête, il en repousse deux. Du côté des services illégaux de streaming, c’est un peu la même chose : il est assez facile de les relancer, en changeant de nom de domaine par exemple.
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