Énorme coup dur pour TikTok : risque de bannissement imminent aux États-Unis, mais tout n’est pas joué

 
TikTok doit être vendu ou banni pour continuer d’exister aux États-Unis. C’est le projet de loi qu’a récemment confirmé une cour d’appel, portant ainsi un gros coup dur au réseau social chinois. Mais l’affaire nous réserve sans doute encore quelques rebondissements.

Le ciel s’obscurcit pour TikTok aux États-Unis. Déjà bannie au Canada pour des raisons de sécurité nationale, la plateforme détenue par le géant chinois ByteDance pourrait connaître un sort similaire chez le voisin étasunien.

TikTok : la vente ou le bannissement

Depuis le premier semestre de 2024, un projet de loi aux États-Unis vise en effet à forcer la revente de TikTok sous peine d’un bannissement pur et simple du réseau social dans le pays. Une loi qui vient d’être validée par une cour d’appel fédérale américaine, lit-on dans Reuters.

Ainsi, ByteDance doit céder TikTok aux États-Unis d’ici le début de l’année 2025 pour éviter l’interdiction de l’application connue pour ses vidéos relativement courtes au format vertical. Un tournant majeur donc qui n’est pas loin de sceller l’avenir de la plateforme outre-Atlantique.

Menace pour la sécurité nationale

Comme au Canada, la raison de cette sanction aux États-Unis est justifiée par des risques que poserait TikTok sur la sécurité nationale. La cour d’appel indique par ailleurs que le projet de loi propulsé par le département de la Justice est le fruit d’une collaboration entre républicains et démocrates et même entre deux présidents « dans le cadre d’un effort plus large visant à contrer une menace bien étayée pour la sécurité nationale posée par la République populaire de Chine ».

L’accès de TikTok aux données de 170 millions d’utilisatrices et utilisateurs aux États-Unis inquiète les autorités qui craignent une potentielle manipulation secrète par la Chine de ces précieuses informations pour influencer l’opinion publique.

Il s’agit donc d’une « étape importante pour empêcher le gouvernement chinois d’utiliser TikTok comme une arme » d’après le procureur général Merrick Garland.

TikTok va faire appel

Évidemment, l’ambassade de Chine à Washington s’est empressée de réagir en pointant du doigt un « acte flagrant de vol commercial » et demande aux États-Unis d’agir avec prudence pour « éviter de nuire à la confiance mutuelle entre les deux pays et au développement des relations bilatérales ».

Entre l’affaire Huawei, la rivalité commerciale des deux superpuissances et les tensions autour de Taïwan entre autres différends géopolitiques, les relations entre Washington et Pékin sont en effet très loin d’être au beau fixe.

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De son côté, le patron de TikTok, Shou Zi Chew, a réagi en indiquant que son entreprise n’allait pas en rester là.

Bien que la nouvelle d’aujourd’hui soit décevante, soyez assurés que nous continuerons à nous battre pour protéger la liberté d’expression sur notre plateforme.

Shou Zi Chew, TikTok

TikTok prévoit ainsi de faire appel de cette décision de justice auprès de la Cour suprême. La plateforme pourra compter sur le soutien de certaines associations militant pour la liberté d’expression. L’American Civil Liberties Union estime, à ce titre, que cette loi va à l’encontre du premier amendement de la Constitution des États-Unis.

Un argument que contre la cour d’appel en reconnaissant le pouvoir de manipulation de ByteDance via TikTok et que « la capacité de la Chine à agir de la sorte est en contradiction avec les principes fondamentaux de la liberté d’expression. En effet, le premier amendement interdit à un gouvernement national d’exercer un contrôle comparable sur une société de médias sociaux aux États-Unis ».

Biden puis Trump

Sauf si la Cour suprême annule cette décision, l’avenir de TikTok sera entre les mains du président sortant Joe Biden. Ce dernier pourra décider d’accorder ou non une prolongation de 90 jours du délai fixé au 19 janvier 2025 pour forcer la vente.

Autre élément à prendre en considération : la prise de fonction de Donald Trump à partir du 20 janvier. Le vainqueur de la dernière élection présidentielle américaine a indiqué pendant sa campagne qu’il s’opposerait à un bannissement de TikTok.

Un changement de discours par rapport à son premier mandat. En effet, en 2020, Donald Trump avait tenté de forcer la vente de TikTok (et de WeChat), mais cette procédure avait été bloquée par les tribunaux. Entre-temps, il a donc changé d’avis. Cette affaire TikTok risque de connaître encore quelques rebondissements.


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