Les smartphones ne sont pas seuls à s’exporter en Inde, les feuilletons judiciaires aussi

 
Entre Google qui cherche à conquérir les marchés émergents avant que d’autres ne le fassent et les marques chinoises, plus proches, qui tentent de faire une percée dans le premier d’entre eux, l’Inde, les projecteurs du monde de la mobilité sont actuellement braqués sur le pays. Entre sorties de smartphones et blocages judiciaires, aucun ne risque de s’y ennuyer.
Xiaomi Redmi Note

Il n’est plus vraiment question des smartphones du programme Android One, ces terminaux à bas prix dont le support logiciel est assuré par Google et qui, par leur petit prix, sont censés apporter aux Indiens des terminaux de qualité sous la barre des 100 dollars. Xiaomi notamment, avec ses Redmi, propose nombre de téléphones à des tarifs semblables, bien que l’on ne puisse comparer la rapidité de ses mises à jour avec celles de Mountain View.

Quoi qu’il en soit, la guerre des brevets qui gangrène le monde du mobile en Europe et en Amérique du Nord a rattrapé cette marque chinoise encore en manque de rachats suffisamment puissants pour lui assurer une immunité relative lors de son déploiement international. En Inde donc, c’est pour avoir fait usage de brevets déposés par Ericsson sans lui verser les royalties correspondantes que Xiaomi a été épinglé. En fin de semaine dernière, la cour de Delhi interdisait ainsi à la marque chinoise d’importer et de commercialiser ses produits sur le territoire national, du moins jusqu’au début du mois de février 2015.

Retournement de situation hier, annoncée avec force soulagement par Hugo Barra, le vice-président de Xiaomi en charge de son expansion à l’international. « Nous sommes heureux d’annoncer que la Haute Cour de Delhi a rendu aujourd’hui une décision qui nous est favorable, nous permettant de reprendre les ventes en Indre sous réserve de respecter certaines conditions », a-t-il indiqué sur ses réseaux sociaux. Le Redmi 1S est ainsi concerné, pour une vente prévue le 23 décembre prochain, tandis qu’une version 4G du Redmi Note est également sur les rails. On imagine que moyennant finances, Xiaomi, muet sur le sujet, a choisi la voie de la négociations avec Ericsson, préférant ce moindre mal à la perte d’un marché en pleine expansion au beau milieu des ventes de fin d’année.

Le cas OnePlus

ROM OnePlus

Si le cas Xiaomi répond à une « banale » guerre des brevets, la situation de OnePlus est un peu plus complexe. La marque chinoise annonçait fin novembre l’arrivée de son One en Inde le 2 décembre. Entre temps, l’Indien Micromax faisait savoir que sa marque YU serait lancée dans le courant du mois, toujours en Inde, et que le premier terminal ainsi estampillé serait animé par Cyanogen OS. Or, un contrat d’exclusivité aidant, ces YU privaient de facto le OnePlus de Cyanogen, pourtant intégré à la version internationale du téléphone.

La communication de Cyanogen comme de OnePlus est restée floue pendant quelques semaines. Le premier prétendait assurer le support des OnePlus, puis se rétractait, indiquant que les modèles indiens n’étaient pas concernés. Le deuxième jouait la surprise, prétendant n’avoir pas été informé de l’accord Cyanogen-Micromax avant son annonce officielle. Il semble, au vu du jugement rendu là encore par la cour de Delhi, que OnePlus ait en réalité été sommé de ne pas lancer son One sous Cyanogen en Inde avant l’arrivée de YU : le tribunal, saisi par Micromax pour non respect de l’exclusivité que lui a accordé Cyanogen, a ainsi décidé de l’interdiction de la vente et de l’importation du One en Inde. OnePlus reste autorisé à vendre ses stocks actuels de smartphones et ne pourra donc plus se réapprovisionner que lorsqu’il pourra livrer des appareils dotés de sa ROM Custom (dont le nom sera défini via un concours), soit début 2015.


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